La CCISM va "défendre les sommes déjà investies" pour l'aéroport


Tahiti, le 9 septembre 2022 – Le président de la Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers (CCISM), Stéphane Chin Loy, confirme que son groupement constitué également de Boyer, de Meridiam SAS et d'Aéroport de Marseille-Provence contestera l'attribution de la concession aéroportuaire de Tahiti-Faa'a à Vinci Airports.
 
Comment réagit la CCISM à l'annonce de l'attribution de la concession de l'aéroport de Tahiti-Faa'a à Vinci Airports ?
 
"Nous l'avons appris par les médias. Actuellement et concrètement, nous n'avons aucune notification de la décision d'attribution. Je suis donc en attente de la confirmation de cette décision pour pouvoir engager les procédures qui normalement vont en découler."
 
Ces "procédures", c'est un recours contre cette attribution à Vinci Airports ?
 
"Je fais un rappel. Nous avons fait un recours devant le tribunal administratif en octobre 2021. Tribunal qui nous a donné raison. L'affaire est ensuite partie au Conseil d'État. En mars de cette année, le Conseil d'État a rendu sa décision qui allait toujours dans notre sens. Le cahier des charges est donc vicié. Nous avons ensuite rencontré l'Etat au mois de juin dernier et nous avons fait une proposition pour trouver la solution la plus rapide, avec un schéma d'appel d'offres assez réduit pour faire gagner du temps à l'Etat et au Pays. Le but étant de ne pas se retrouver dans la situation actuelle où un nouveau recours devant le tribunal administratif va être lancé et certainement ensuite un nouveau recours devant le Conseil d'État. Ce qui va nous faire perdre une année."
 
Vous allez donc contester la décision d'attribution à Vinci Airports devant le tribunal administratif ?
 
"Nous avons rencontré les partenaires de notre groupement qui nous rejoignent sur cette analyse des suites à donner à la procédure actuelle. C’est-à-dire sur l'idée d'un nouvel appel d'offres. Dans le cas où la procédure serait attribuée à Vinci, ce qui a donc été le cas, la position des partenaires a été clairement celle de continuer à agir pour défendre les sommes déjà investies dans ce dossier. Ce qui pourrait même nous être reproché, si nous ne le faisions pas."
 
Vue l'évolution du contexte économique et notamment de l'inflation, votre offre déposée en 2020 serait-elle de toutes façons toujours adaptée à ce marché de l'aéroport deux ans plus tard ?
 
"L'analyse a été vite faite. Depuis toutes les augmentations, je vois mal un candidat pouvoir prendre la concession aux mêmes tarifs. Ce qu'il faut savoir, c'est que s'il y a eu une modification du cahier des charges initial, les candidats auraient dû être prévenus. Jusqu'à preuve du contraire, aucune demande de réactualisation des dossiers n'a été faite. C'est quand même un point important qui pourrait même influer sur les recours à venir."
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Vendredi 9 Septembre 2022 à 16:57 | Lu 2509 fois