La 10ème Tahiti Pearl Regatta commence fort !


Photos Fred Jacq
La première étape de la Tahiti Pearl Regatta s'est déroulée ce jeudi 9 mai sous grand vent, entre les îles de Raiatea et Huahine. Si les conditions météorologiques de cette épreuve de 23,6 MN presque exclusivement en haute mer ont été très favorables aux multicoques et aux grands monocoques, elles ont par contre été particulièrement difficiles pour les petits bateaux, dont certains ont du abandonner la course suite à diverses avaries. Ce sont donc 51 équipages qui reprendront la mer demain matin pour la seconde étape de la course : le Tour de Huahine.

Après deux jours de festivités et de préparatifs, la tension était à son comble dans la passe protégée de Faaroa, près d'Uturoa ce jeudi matin, à quelques minutes du départ de la première étape de la 10ème édition de la Tahiti Pearl Regatta. Cette année, pas moins de 53 équipages se sont alignés sur la ligne de départ, prêts à en découdre sur cette première portion de course de 23,6MN. Le coup d'envoi a été donné par George Korhel – Juge de Course des Voiles de Saint Tropez - et Isabelle Barbeau – présidente du comite de Course, en quatre temps à partir de 8h30, avec tout d’abord le départ des multicoques puis des SuperYacht Oyster et enfin des monocoques et la catégorie Croisière. Les régatiers ont ensuite rapidement atteint la passe Te ava Piti, où ils n'ont pas hésité à se frôler au plus près pour tenter de grapiller quelques précieuses secondes d'avance, offrant aux spectacteurs des bateaux suiveurs une magnifique “bataille navale”.

Une fois sortis du lagon de Raiatea, les équipages ont du composer avec un vent de 17 noeuds Est-Sud Est et une mer bien formée avec des creux de 2m50. Des conditions certes avantageuses pour les gros bateaux mais difficiles pour les petites coques.

Peu de temps après le départ, les speed feet ont d'ailleurs fait les frais des caprices de la météo : après un premier démâtage pour le Hoe Hoe, qui a du demander à son bateau suiveur de le remorquer, c'est l'équipage de Bourinasse qui a du se résoudre à faire demi-tour, après avoir cassé son bas-hauban.
A mi-parcours, alors que les équipages en tête s'apprêtaient à tirer des bords vers Huahine dans des conditions plus calmes, protégés par l'île de Huahine, la météo s'est soudainement détériorée et des pointes à 35 noeuds de vent ont changé la donne. Une donne particulièrement mauvaise pour le Pogo Baroudeur de Sylvain Delanchy, victime d'un démâtage, qui a heureusement été très rapidement secouru par la Marine et le speed boat du comité organisateur. Après avoir réussi à récupérer le matériel cassé en mer, la team Baroudeur a elle-aussi été contrainte de faire demi-tour et de rentrer à Raiatea au moteur.
Les conditions extrêmes ont également poussé les équipes de Bullit, menée par Dominique Bayen et Thierry Hars, et de Purusha, un Oyster 56', a jeter l'éponge pour cette étape et à finir au moteur jusqu'à Huahine. Si cet abandon jouera sur leur classement, il ne les empêchera pas de reprendre la régate demain pour la seconde étape, à l'instar de Hoe Hoe qui espère réparer son mât dans la soirée pour poursuivre l'aventure.
Après cinq heures de course, c'est Nusa Dua, le catamaran Outremer 45' de Pierre Cosso, qui a passé le premier la ligne d'arrivée à Huahine, suivi un peu plus tard par Moemiti, un catamaran à la coque ornée d'une vahine peinte par Deloffre, puis par Pandemonium(Oyster 82’), l'Agathe, du Yacht Club de Tahiti et Protheus un autre Oyster. Ce classement en temps-réel est toutefois provisoire et pourrait être modifié après le calcul de temps compensés (établi pour équilibrer les temps de course pour ne pas défavoriser les bateaux les plus lents au profit des voiliers plus rapides).
Après l'effort, place au réconfort : tradition oblige, les régatiers sont à présent invités à vivre leur première soirée TPR, sur le quai de Fare. Placée sous le thème, "Soirée Polynésienne", cette fête offrira une nouvelle occasion aux participants de "s'affronter" dans la bonne humeur, lors de jeux traditionnels. Tous se retrouveront ensuite autour des mets locaux savamment préparés par l'Association de Huahine, pour partager leurs impressions après cette première journée forte en émotions.

La prochaine manche aura lieu demain, vendredi, à partir de 8h. Pour cette étape, la plus longue de la régate avec ses 27, 3 MN, les équipages en lice s'affronteront lors d'un tour de l'île de Huahine par l'extérieur. Rendez-vous sur la Page Facebook officielle de la Tahiti Pearl Regatta pour suivre les périgrinations de nos amis régatiers en direct !

Réactions à chaud à l'arrivée à Huahine :

L'équipage Hoe Hoe, victime d'un démâtage à mi-parcours
"Notre objectif était de finir la course pour pouvoir réparer à Huahine et continuer la régate demain. Les conditions étaient très dures pour les speed feet, ça a été un vrai match d'endurance de six heures de navigation au près, pour ceux qui ont pu aller au bout. Les équipages sont exténués !"

"Nous tenons à remercier le speed boat de l'organisation en charge de la sécurité, qui est tout de suite venu nous aider à récupérer le mât. Le plus dur a été de monter le mât à bord du bateau suiveur en pleine mer, tout en évitant de faire bélier contre la coque"

L'équipage Generali
"Notre stratégie a été tirer de longs bords pour ensuite faire un long bord de près. Pour nous, c'était vraiment une très belle journée de course.”

L'équipage “Rock & Roll” du Jimmy Shelter, engagé en Défi Pro sous les couleurs d'Allianz

“C'était vraiment une très belle manche.Notre stratégie a été de faire des petits bords en restant au cap. On a fait un beau départ, on est plutôt content, surtout qu'on navigue sous les couleurs d'un sponsor, Allianz, qui nous soutient parce qu'ils assurent aussi les bateaux”.

L'équipage de l'Agathe (40') 2ème monocoque en temps-réel, 1 minute derrière Pandemonium (Oyster 82')
“C'était une course difficile, ventée, sportive et très physique. On a fait des petits bords en restant le plus possible au cap. Jusqu'au bout, on a espéré avoir Pandemonium.On aurait bien aimé rattrapé “l'anglais” sur la ligne pour lui présenter nos couleurs nationales, en échange de quoi il aurait sorti son pavillon, comme le veut la tradition. Si on avait battu ce bateau deux fois plus gros que nous, ça aurait vraiment été joli.”

L'équipage anglais de Protheus (Oyster), troisième en temps réel
“C'était vraiment de la grosse mer et du gros vent. Des conditions idéales pour le type de bateau que nous avons. Tout l'équipage est vraiment très content de cette première étape.”

L'équipage Tapuni (COMSUP interarmée)
“C'était une course musclée, avec des conditions variables. On a essayé de faire au plus cours, en jouant avec les grains. Ce soir, on doit faire un peu de couture pour réparer le génois.”






Photos Fred Jacq

Rédigé par TPR le Jeudi 9 Mai 2013 à 18:41 | Lu 1336 fois