Rennes, France | AFP | jeudi 23/09/2021 - Supporters "insupportables", indignation générale, sanctions répétées... Au coeur d'une spirale inquiétante, le football français a encore dû sévir au lendemain de nouveaux incidents en marge de Angers-Marseille et Montpellier-Bordeaux mercredi.
La commission de discipline de la Ligue professionnelle de football (LFP), qui avait déjà prononcé de nombreuses mesures de huis clos ces dernières semaines, a ordonné, à titre conservatoire, la fermeture de la tribune des Ultras à Angers et l'interdiction de déplacement pour les supporters de l'OM.
Ces mesures sont applicables à partir de la 9e journée de L1 le 3 octobre et jusqu'à une décision définitive annoncée pour le 6 octobre à l'issue de l'instruction.
Mercredi après le match à Angers (0-0), plusieurs dizaines de supporters marseillais, qui avaient échangé provocations et insultes avec les Ultras de la tribune voisine, sont sortis du parcage visiteurs pour se confronter directement à eux avant que les stadiers ne rétablissent l'ordre, sans qu'il y ait de blessé à déplorer.
C'est un nouvel épisode d'une série noire dont la Ligue 1, sous les projecteurs internationaux depuis l'arrivée de Lionel Messi au Paris SG, se serait bien passée en ce début de saison: le retour des spectateurs dans les stades après un an de huis clos sanitaire s'est accompagné de nombreuses scènes houleuses, entre jets de projectiles, envahissement des pelouses et échauffourées diverses.
"Hooliganisme insupportable"
L'autre grave incident de la soirée de mercredi a concerné un car de supporters bordelais qui est tombé dans un "guet-apens" organisé sur un rond-point par certains de leurs homologues montpelliérains, conduisant à une rixe générale qui a fait au moins seize blessés légers.
Après seulement sept journées de championnat, les images de débordements s'accumulent: Montpellier-Marseille le 8 août, Rennes-Nantes le 22 août, Nice-OM le 22 août, Lens-Lille samedi dernier...
L'indignation, jeudi, a été unanime, à l'image du ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, Jean-Michel Blanquer, qui a évoqué un "hooliganisme insupportable" et réclamé une réponse "ferme" des instances sportives.
Mais du côté de la LFP, on estime que la commission de discipline, avec son éventail de sanctions restreints, ne peut pas tout face à ce "problème d'ordre public" et qu'il faut le soutien des autorités dans ce combat.
"Cocottes-minutes"
Le match Nice-OM, interrompu après l'envahissement du terrain, a même donné lieu à un retrait de deux points (dont un avec sursis) au classement pour l'OGCN. La rencontre sera rejouée fin octobre. Le tribunal correctionnel de Nice rendra la semaine prochaine son délibéré contre le supporteur accusé du jet de bouteille à l'origine des troubles.
Mais comment expliquer cette recrudescence de débordements ?
"La conjoncture est préoccupante, et on peine à l'expliquer. Est-ce purement conjoncturel ? De l'excitation positive et parfois négative de retrouver le stade, qui fait que ça déborde ?", s'interroge pour l'AFP Nicolas Hourcade, sociologue à l'École centrale de Lyon et spécialiste du supportérisme.
Une source proche des autorités pointe le retour en tribune de supporters autrefois sous le coup d'une interdiction de stade (IDS), qui ont purgé leur peine pendant que les gradins étaient vidés par la pandémie de Covid-19.
Selon la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), seuls 54 supporters sont sous le coup d'une IDS à ce jour, contre "plusieurs centaines" auparavant.
"Je veux croire en la vertu pédagogique de la fermeté", a déclaré dans un entretien à l'AFP jeudi le commissaire Thibaut Delaunay, chef de la DNLH. "On doit pouvoir identifier les individus".
"Il faut faire du cas par cas", a renchéri sur RTL le préfet de l'Hérault, Hugues Moutouh. Mais face aux "cocottes-minutes" que sont devenues les stades, il est prêt à prendre "des charrettes" d'interdictions administratives de stade.
La ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, a annoncé une réunion "la semaine prochaine" entre la DNLH et le gouvernement, pour "rediscuter" éventuellement de l'assouplissement des déplacements de supporters décidé il y a deux ans.
En attendant, le RC Lens a déconseillé à ses supporters de se déplacer à Marseille dimanche. Et le chaud derby Saint-Étienne - Lyon, le 3 octobre, s'annonce déjà sous haute surveillance: jeudi soir, la préfecture de la Loire a annoncé que les supporters lyonnais n'y seraient pas admis.
La commission de discipline de la Ligue professionnelle de football (LFP), qui avait déjà prononcé de nombreuses mesures de huis clos ces dernières semaines, a ordonné, à titre conservatoire, la fermeture de la tribune des Ultras à Angers et l'interdiction de déplacement pour les supporters de l'OM.
Ces mesures sont applicables à partir de la 9e journée de L1 le 3 octobre et jusqu'à une décision définitive annoncée pour le 6 octobre à l'issue de l'instruction.
Mercredi après le match à Angers (0-0), plusieurs dizaines de supporters marseillais, qui avaient échangé provocations et insultes avec les Ultras de la tribune voisine, sont sortis du parcage visiteurs pour se confronter directement à eux avant que les stadiers ne rétablissent l'ordre, sans qu'il y ait de blessé à déplorer.
C'est un nouvel épisode d'une série noire dont la Ligue 1, sous les projecteurs internationaux depuis l'arrivée de Lionel Messi au Paris SG, se serait bien passée en ce début de saison: le retour des spectateurs dans les stades après un an de huis clos sanitaire s'est accompagné de nombreuses scènes houleuses, entre jets de projectiles, envahissement des pelouses et échauffourées diverses.
"Hooliganisme insupportable"
L'autre grave incident de la soirée de mercredi a concerné un car de supporters bordelais qui est tombé dans un "guet-apens" organisé sur un rond-point par certains de leurs homologues montpelliérains, conduisant à une rixe générale qui a fait au moins seize blessés légers.
Après seulement sept journées de championnat, les images de débordements s'accumulent: Montpellier-Marseille le 8 août, Rennes-Nantes le 22 août, Nice-OM le 22 août, Lens-Lille samedi dernier...
L'indignation, jeudi, a été unanime, à l'image du ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, Jean-Michel Blanquer, qui a évoqué un "hooliganisme insupportable" et réclamé une réponse "ferme" des instances sportives.
Mais du côté de la LFP, on estime que la commission de discipline, avec son éventail de sanctions restreints, ne peut pas tout face à ce "problème d'ordre public" et qu'il faut le soutien des autorités dans ce combat.
"Cocottes-minutes"
Le match Nice-OM, interrompu après l'envahissement du terrain, a même donné lieu à un retrait de deux points (dont un avec sursis) au classement pour l'OGCN. La rencontre sera rejouée fin octobre. Le tribunal correctionnel de Nice rendra la semaine prochaine son délibéré contre le supporteur accusé du jet de bouteille à l'origine des troubles.
Mais comment expliquer cette recrudescence de débordements ?
"La conjoncture est préoccupante, et on peine à l'expliquer. Est-ce purement conjoncturel ? De l'excitation positive et parfois négative de retrouver le stade, qui fait que ça déborde ?", s'interroge pour l'AFP Nicolas Hourcade, sociologue à l'École centrale de Lyon et spécialiste du supportérisme.
Une source proche des autorités pointe le retour en tribune de supporters autrefois sous le coup d'une interdiction de stade (IDS), qui ont purgé leur peine pendant que les gradins étaient vidés par la pandémie de Covid-19.
Selon la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), seuls 54 supporters sont sous le coup d'une IDS à ce jour, contre "plusieurs centaines" auparavant.
"Je veux croire en la vertu pédagogique de la fermeté", a déclaré dans un entretien à l'AFP jeudi le commissaire Thibaut Delaunay, chef de la DNLH. "On doit pouvoir identifier les individus".
"Il faut faire du cas par cas", a renchéri sur RTL le préfet de l'Hérault, Hugues Moutouh. Mais face aux "cocottes-minutes" que sont devenues les stades, il est prêt à prendre "des charrettes" d'interdictions administratives de stade.
La ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, a annoncé une réunion "la semaine prochaine" entre la DNLH et le gouvernement, pour "rediscuter" éventuellement de l'assouplissement des déplacements de supporters décidé il y a deux ans.
En attendant, le RC Lens a déconseillé à ses supporters de se déplacer à Marseille dimanche. Et le chaud derby Saint-Étienne - Lyon, le 3 octobre, s'annonce déjà sous haute surveillance: jeudi soir, la préfecture de la Loire a annoncé que les supporters lyonnais n'y seraient pas admis.