L’université de la Polynésie française lance les "samedis au cinéma"


PAPEETE, le 26 février 2016 - Les "Samedis au cinéma" démarrent samedi. Ce nouveau rendez-vous mensuel, à l'image d'un ciné-club, traitra du cinéma et des arts, avec une projection de films suivie d'un débat. Demain c’est la peinture qui sera à l’honneur, avec Vincent Van Gogh.

À partir de demain, puis tous les derniers samedis du mois, l’université de la Polynésie française (UPF) proposera des projections de documentaires en rapport avec les arts. Ces projections seront suivies de débats, animés pour démarrer par Riccardo Pineri, professeur émérite qui a enseigné la littérature comparée et l’esthétique à l’UPF. "Nous n’avons pas voulu nous organiser en ciné-club", indique Anita Largouet, directrice du service commun de documentation. "Car cela nous contraindrait à inscrire le projet dans le temps. Or, nous ne savons pas pour l’instant s’il trouvera son public, si nous pourrons obtenir les droits pour tous les documentaires que nous envisageons de projeter, etc."

Le projet de cycle de projections est à l’initiative de Riccardo Pineri. Aujourd’hui à la retraite, le professeur considère le cinéma et les arts comme des "sources d’éveil et de connaissance". "Ce sont des domaines que l’on a tendance à oublier aujourd’hui au profit de disciplines ou de champs plus actuels comme l’économie, l’actualité politique."

Deux projections pour commencer

Au programme de ce premier rendez-vous, deux documentaires sur le peintre Vincent Van Gogh : La Vie passionnée de Vincent Van Gogh, de Vincente Minnelli et George Cukor, puis Van Gogh, de Maurice Pialat. Le premier est sorti le 15 janvier 1957. Ce film est notamment interprété par Kirk Douglas, Anthony Quinn, James Donald. Le pitch : en 1878, Vincent Van Gogh arrive en Belgique pour se rendre ensuite en Provence ou Paul Gauguin le rejoint. Après le départ de ce dernier, l’artiste se coupe une oreille et se fait interner dans un asile. Le film dure deux heures.

Van Gogh de Maurice Pialat est sorti le 30 octobre 1991. Il dure 2h38. Interprété par Jacques Dutronc, Alexandra London, Bernard Le Coq… il s’attarde sur les trois derniers mois de la vie du peintre, alors qu’il est aux côtés du docteur Gachet à Auvers-sur-Oise. L’artiste passe son temps entre une création intensive, des amours malheureuses et, surtout, le désespoir.

Ces projections seront suivies d’un débat. "En fait, je vais introduire les films par cinq petites minutes de présentation, puis je lancerai le débat en mettant en perspective les éléments forts des documentaires. C’est ça le ciné-club, donner la parole à ceux qui connaissent le réalisateur, l’acteur ou le film pour qu’ils ouvrent le chemin des échanges. Samedi les deux films portent deux regards totalement divergents sur le peintre et la peinture. C’est déjà le début d’une confrontation. En aucun cas je ne ferai un cours."

Les projections des prochains rendez-vous sont déjà arrêtées. En mars la littérature sera à l’honneur avec Mort à Venise de Luchino Visconti, d’après la nouvelle de Thomas Mann. En avril ce sera au tour de l’opéra avec Don Giovanni de Joseph Losey. Enfin, la poésie prendra le relais en mai avec Les Ailes du désir de Wim Wenders.


L’homme à l’oreille coupée

Né aux Pays-Bas en 1853, Vincent Willem Van Gogh est un peintre et dessinateur naturaliste, inspiré par l’impressionnisme et le pointillisme. Son œuvre annonce le fauvisme et l’expressionisme. Après avoir été marchand d’art
(il a été licencié de chez Goupil & Cie, refusant de voir l’art comme une marchandise) et avoir tenté d’embrasser une carrière de pasteur (il a échoué aux examens de théologie), il se tourne vers la peinture. Sa vie personnelle est parsemée de crises, parfois violentes.
Il sera d’ailleurs retrouvé un jour avec l’oreille gauche tranchée, sans que personne ne sache vraiment comment l’incident est survenu. L’explication, retenue et soutenue par le musée Van-Gogh d’Amsterdam (d’après le témoignage de Gauguin), est la suivante : le peintre a menacé Gauguin avec un rasoir. Ce dernier, effrayé, s’est enfui. Seul, Van Gogh a retourné le rasoir contre lui, s’est tranché une partie de l’oreille qu’il est allé offrir à une prostituée. Finalement, l’artiste s’est suicidé en 1890. Il avait 37 ans.

Pratique

Tous les derniers samedis du mois, à partir de 10 heures
Amphi A1 sur le campus de l’UPF
Entrée libre et gratuite, pour tous.

Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 26 Février 2016 à 10:59 | Lu 1825 fois