L'un des derniers Tamarii Volontaires raconte la guerre


La foule a accompagné les Tamarii Volontaires jusqu'au bateau, souhaitant à ces héros de tous revenir. Malheureusement, 1 sur 4 ne reverrait jamais son île natale.
PAPEETE, le 23 avril 2016 - A l'occasion de la cérémonie du 21 avril commémorant les 75 ans du départ des Tamarii Volontaires, nous avons rencontré Maxime Aubry, l'un des quatre derniers Tamarii en vie. Il nous raconte quelques anecdotes de la guerre.

Jeudi 21 avril, le RIMaP-P célébrait les 75 ans du départ des Tamarii Volontaires pour rejoindre le Bataillon du Pacifique et se battre aux côtés des alliés dans les forces de la France Libre. La célébration exceptionnelle a été victime de la pluie, ce qui n'a pas découragé de courageux spectateurs venus profiter des films d'époque, documentaires et même une scène vivante recréant les dernières heures du départ des 300 Polynésiens qui s'embarquèrent sur le paquebot Monowai à destination de la Nouvelle-Calédonie, puis de la guerre en Afrique et en Europe. L'un des derniers Tahitiens à avoir participé au confli, Maxime Aubry, était présent et a accepté, avec ses filles, de répondre à quelques questions.



Maxime Aubry, Tamarii Volontaire de 99 ans, avec ses filles Roti et Françoise
"J'avais deux frères qui sont tombés pour la libération de la France. Aujourd'hui je pense à eux, et à tous ceux qui sont tombés. Il y en a beaucoup qui sont tombés. J'ai un grand frère qui est parti avec le Monowai, et il est tombé en Écosse alors qu'il travaillait sur les avions avec l'armée de l'air. J'avais aussi un autre frère en France, il était géomètre et capitaine, mais lui il est resté en France après la guerre, il s'est marié avec une française !

Je suis parti après l'Appel du Général de Gaulle, servir sur le bateau le Chevreuil en 1942. J'étais le plus âgé, alors je faisait un peu office de grand frère, j'arrêtais les bagarres… On ne savait pas ce que c'est que la guerre, on voulait aller se promener, voir du Pays… Et on a semé la race Tahitienne partout ! (rires) Et bien sûr on est allés sauver la France qui était en péril !

Je suis rentré à Tahiti avec le Sagittaire en 1946, avec le Bataillon. On a été bien reçus, il y avait du monde bien aligné sur le quai, des pirogues, et il y avait même une inscription dans la montagne qui disait "Maeva bataillon" , qu'on voyait du large ! Et j'ai revu mes parents, je me suis dit "ils ont pris de l'âge." C'était cinq ans après mon départ."

La troupe de Makau a joué la population disant au revoir à ses héros

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Samedi 23 Avril 2016 à 17:13 | Lu 5427 fois