L'océan est à l'honneur cette semaine à Rapa


Jusqu'à samedi, les habitants de Rapa effectueront des activités liées à la mer.
RAPA, le 15/03/2017 - Depuis lundi, l'association "Rāhui no Tuha'a Pae" organise plusieurs activités liées à la protection de l'océan et de l'environnement, à Rapa. L'objectif est de sensibiliser les habitants de l'île à son projet d'aire marine protégée aux Australes. Jusqu'à samedi, associations, écoles, municipalité et population travailleront ensemble. Au programme notamment, des échanges sur les savoir-faire ancestraux, en passant par le nettoyage des baies de Rapa. Une initiative qui plait aussi bien aux petits qu'aux grands.

Trier et recycler les déchets, se réapproprier les savoir-faire ancestraux, nettoyer le littoral ou encore construire des radeaux en roseau, le programme est chargé, cette semaine à Rapa.

Les māmā de la fédération artisanale de Rapa partagent leurs savoir-faire avec les plus jeunes.
L'association "Rāhui nui no Tuha'a Pae" organise, en collaboration avec les associations de l'île et la municipalité, la semaine de l'océan à Rapa. Depuis lundi et ce jusqu'à samedi, plusieurs activités tournant autour de la mer sont donc mises en place. Ce sont des actions qui sont menées "pour la protection de l'océan et de l'environnement, avec un échange de savoirs entre les jeunes et les anciens", explique Tiffany Lai Tame, secrétaire de l'association "Rāhui no Tuha'a Pae".

Lundi, la fédération de l'artisanat de Rapa a effectué des démonstrations de "confections ancestrales" de plusieurs objets en relation avec la mer (colliers de coquillage ou hameçons). Une association de va'a s'est chargée de montrer la fabrication d'une pirogue de pêche. De leurs côtés, les ainés, ont expliqué comment les baleinières étaient fabriquées.

Les élèves des écoles de Rapa ont participé au nettoyage du littoral.
Mardi, place à une journée de nettoyage du littoral avec les scolaires. Mercredi, démonstration de pêche traditionnelle, et plus particulièrement du "raore" (pêche aux cailloux). Pour cette activité, les habitants ont dû réaliser un filet, mais ce n'est pas tout. "Il faut aussi tresser une corde en "purau" en y rajoutant des feuilles de "'auti". Ça ressemblera à une liane qui va faire une barrière naturelle pour enrouler autour du filet", décrit Tiffany Lai Tame.

Ce jeudi, la population se chargera du nettoyage des autres baies de l'île. "L'après-midi, on construira un radeau en roseau, puis nous ferons des compétitions amicales dans la baie de Ahurei", indique la secrétaire de l'association "Rāhui no Tuha'a Pae", originaire de Rapa.

Vendredi, les déchets récoltés seront triés. "Tous les déchets réutilisables seront renvoyés à l'école pour faire, par exemple, une sculpture en poisson", raconte Tiffany. "L'après-midi, il y aura la mise à l'eau de la pirogue que l'association de "Rapa team vaa" aura réalisée, avec des initiations à la pirogue. En soirée, projection de documentaires sur le projet de rahui nui no Tuhaa Pae et sur la protection de l'océan, s'en suivra ensuite un débat avec la population", poursuit-elle.

Et pour la dernière journée de samedi, il y aura des démonstrations de pratiques de pêches ancestrales. "Ce sera un travail de groupe, l'un avec le tōmite rāhui et l'autre avec les ainés", prévient Tiffany. En soirée, place à un spectacle qui sera présenté par les jeunes de la paroisse protestante de l'île.

La Team Va'a construit une pirogue qui sera mise à l'eau vendredi.
Une semaine bien remplie pour les habitants de Rapa. "Les gens sont très enthousiastes et très impliqués. Lorsque je leur avais parlé du projet, il y a deux semaines, ils avaient hâte car il y a des choses qu'ils n'ont pas vues depuis longtemps", confie-t-elle.

Tiffany Lai Tame milite pour la protection de l'océan. À 31 ans, cette jeune femme pense aux générations futures, sans oublier les pratiques ancestrales.

Pour elle, le commerce des ressources marines doit être géré. "Le taro, tu peux le vendre parce que tu le cultives. Pour les algues et le poisson, on sait reproduire certaines espèces. Donc, pour moi, il n'y a aucun problème pour les vendre. Par contre, pour d'autres espèces pour lesquelles on ne connait pas leur mode de reproduction, il y a un danger s'il y a une surpêche".


Rédigé par Corinne Tehetia le Mercredi 15 Mars 2017 à 11:24 | Lu 2642 fois