L'intersyndicale se mobilise encore pour les retraites avant l'examen en Conseil constitutionnel


Les manifestants de l'Unsa lors du sit-in de ce mardi devant le monument aux morts. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 28 mars 2023 – L'intersyndicale des fonctionnaires d'État, composée de l'Unsa, FSU, Alliance et Solidaires, s'est réunie une nouvelle fois, ce mardi, pour protester contre la réforme nationale des retraites alors qu'un argumentaire a été déposé au Conseil constitutionnel par les centrales syndicales. Ce courrier a pour objectif de démontrer l'anticonstitutionnalité de cette loi. Le taux de grévistes, ce mardi, a, lui, atteint 36,9% dans les établissements du premier degré et 13,7% pour ceux du second degré.
 
Réunie pour la onzième fois, ce mardi matin, l'intersyndicale des fonctionnaires d'État, composée de l'Unsa, FSU, Alliance et Solidaires, s'est rassemblée devant le monument aux morts de Papeete pour un sit-in contre la réforme nationale des retraites. Une centaine de personnes étaient présentes sous la bannière de l'intersyndicale, tandis que FO s'est également joint à la mobilisation avec une vingtaine de manifestants. Après le passage de la loi à l'Assemblée nationale avec l'usage du 49.3 et le rejet de la motion de censure, lundi dernier à neuf voix près, la réforme va être examinée par le Conseil constitutionnel dans les deux semaines à venir. Les syndicats nationaux ont d'ailleurs envoyé lundi un argumentaire afin de convaincre les Sages de l'anticonstitutionalité de cette loi. "L'argumentaire est très technique. Il reprend plusieurs articles qui, selon nous, ne sont pas conformes à la Constitution", a déclaré la porte-parole de l'intersyndicale des fonctionnaires d'État en Polynésie, Diana Yieng Kow. Dans ce courrier, les centrales appellent également à la mise à l'écart de la membre du Conseil Jacqueline Gourault, ancienne ministre d'Emmanuel Macron et nommée par celui-ci au sein du Conseil constitutionnel.
 
Les fonctionnaires d'État ne baissent pas les bras. "On est encore motivé. La loi n'est pas encore totalement adoptée. La grande problématique est la fin de non-recevoir du président face aux organisations syndicales. Nous sommes des corps intermédiaires et pour nous, le dialogue social est très important et à partir du moment où le 49.3 est appliqué, on bloque l'expression démocratique et c'est très grave", a également souligné Diana Yieng Kow.
 
"Les plus petits salaires" souffrent de la grève
 
Qui dit grève, dit perte de salaire pour les grévistes. À ce jeu, ce sont les plus petits salaires qui pour qui c'est le plus difficile. "C'est vrai que ce sont les petits salaires qui en souffrent. Parmi nous, nous avons des gens de catégorie C et qui savent qu'ils perdent 1/30e de leur salaire à chaque fois qu'ils se mobilisent. Malheureusement dans l'éducation, quand on fait la grève, ça se répercute forcément sur nos salaires", a expliqué la porte-parole de l'intersyndicale. Cette raison peut notamment expliquer les baisses de mobilisation constantes dans les établissements scolaires. "C'est vrai que le mouvement est de moins en moins suivi sur le terrain, mais il y a encore de nombreuses écoles fermées", a reconnu Diana Yieng Kow.
 
Concernant le taux de grévistes de ce mardi, il a atteint 36,9% dans les établissements du premier degré et 13,7% pour ceux du second degré.

Rédigé par Thibault Segalard le Mardi 28 Mars 2023 à 12:19 | Lu 829 fois