La vitesse moyenne de l'internet en Polynésie était de 1,51 Mbps en 2018-2019 selon l'étude Worldwide Broadband Speed League. (crédit photo : Wikimedia commons)
PAPEETE, le 15 juillet 2019 - Un comparatif international de la rapidité des connexions internet dans 207 pays et territoires à travers le monde positionne la Polynésie entre... le Nigeria et le Swaziland, parmi les réseaux les plus lents de la planète.
L'étude Worldwide Broadband Speed League publiée début juillet par l'opérateur anglais Cable.co.uk mesure les vitesses des connexions internet à travers le monde. Selon les chiffres compilés du 9 mai 2018 au 8 mai 2019, la vitesse moyenne de l'accès à internet dans le monde s'est établie à 11,03 mégabits par seconde (Mbps), en forte hausse de plus de 20% par rapport à l'année précédente.
Le record de vitesse est atteint par Taiwan, l'île ayant triplé sa vitesse d'accès pour atteindre les 85 Mbps en moyenne cette année ! La France se place en 22e position avec un débit moyen de 30 Mbps, qui a doublé en trois ans. De quoi faire rêver les Polynésiens qui sont très, très loin de ces records. En réalité, l'abonnement le plus rapide disponible pour les particuliers polynésiens offre un débit maximum inférieur au service le plus banal de métropole.
Car l'étude présente le rare avantage de proposer des chiffres indépendants sur la vitesse moyenne de l'internet polynésien. Selon ces chiffres, notre réseau nous offre un débit moyen de... 1,51 Mbps. À cette vitesse, il faut 7h31 pour télécharger un fichier de 5 Go. Un débit qui n'a pratiquement pas bougé depuis trois ans, alors que presque tous les autres pays de la liste ont progressé. Une stagnation qui nous laisse dans la poussière du développement numérique : en 2017 nous étions en 145e position du classement. Désormais nous sommes en... 177e position.
UN DÉBIT PIRE QU'AU NIGÉRIA OU AU MALI
Pour comparer, nous sommes aujourd'hui derrière des dictatures communistes comme Cuba, des pays pauvres comme le Mali ou le Nigéria, et à peine meilleurs que le Swaziland (désormais rebaptisé Royaume d'Eswatini), le Pakistan, ou des pays en pleine guerre civile comme l'Irak (1,39 Mbps) l’Afghanistan (1,26 Mbps) et la Syrie (à 0,95 Mbps).
Dans la région Pacifique, nos voisins proches qui apparaissent dans l'étude font tous mieux que la Polynésie. Fidji est classé 115e (avec un débit moyen de 4,62 Mbps qui a triplé en trois ans) et la Nouvelle Calédonie est juste derrière en 119e position (4,34 Mbps, le double de 2017). Les autres archipels avaient un échantillon trop faible pour être intégrés à l'étude.
Onati (la nouvelle filiale de l'OPT qui gère Vini et le réseau télécoms) n'a pas répondu à nos demandes de commentaire, mais pour sa défense notons que la mise en place du câble sous-marin domestique Natitua en décembre dernier et l'installation de la fibre optique dans les îles sont de très gros investissements qui devraient permettre de donner un coup de boost à ce débit moyen, certainement plombé par les très mauvais débits dans les archipels reliés par satellite. Notons aussi que l'étude Worldwide Broadband Speed League se base sur les tests de vitesse réalisés par les internautes avec l'outil open source Measurementlab.net. Ce n'est pas le plus populaire dans nos îles, donc seulement 2345 mesures ont été enregistrées en Polynésie sur la période, à partir de 1007 adresses IP différentes (sur 64 000 abonnements à internet en 2016 en Polynésie selon le schéma directeur d’aménagement numérique de la Polynésie française), donc l'échantillon est limité.
Mais il faut aussi noter que l'OPT est loin d'exploiter l'infrastructure existante à sa pleine capacité : Honotua, le câble sous-marin qui nous relie à Hawaii, est utilisé à moins de 10% de son potentiel. Il y a donc encore largement de quoi ouvrir les vannes, surtout avec l'arrivée prochaine de Manatua, un nouveau câble sous-marin international vers les Samoa, qui va encore augmenter les capacités.
L'étude Worldwide Broadband Speed League publiée début juillet par l'opérateur anglais Cable.co.uk mesure les vitesses des connexions internet à travers le monde. Selon les chiffres compilés du 9 mai 2018 au 8 mai 2019, la vitesse moyenne de l'accès à internet dans le monde s'est établie à 11,03 mégabits par seconde (Mbps), en forte hausse de plus de 20% par rapport à l'année précédente.
Le record de vitesse est atteint par Taiwan, l'île ayant triplé sa vitesse d'accès pour atteindre les 85 Mbps en moyenne cette année ! La France se place en 22e position avec un débit moyen de 30 Mbps, qui a doublé en trois ans. De quoi faire rêver les Polynésiens qui sont très, très loin de ces records. En réalité, l'abonnement le plus rapide disponible pour les particuliers polynésiens offre un débit maximum inférieur au service le plus banal de métropole.
Car l'étude présente le rare avantage de proposer des chiffres indépendants sur la vitesse moyenne de l'internet polynésien. Selon ces chiffres, notre réseau nous offre un débit moyen de... 1,51 Mbps. À cette vitesse, il faut 7h31 pour télécharger un fichier de 5 Go. Un débit qui n'a pratiquement pas bougé depuis trois ans, alors que presque tous les autres pays de la liste ont progressé. Une stagnation qui nous laisse dans la poussière du développement numérique : en 2017 nous étions en 145e position du classement. Désormais nous sommes en... 177e position.
UN DÉBIT PIRE QU'AU NIGÉRIA OU AU MALI
Pour comparer, nous sommes aujourd'hui derrière des dictatures communistes comme Cuba, des pays pauvres comme le Mali ou le Nigéria, et à peine meilleurs que le Swaziland (désormais rebaptisé Royaume d'Eswatini), le Pakistan, ou des pays en pleine guerre civile comme l'Irak (1,39 Mbps) l’Afghanistan (1,26 Mbps) et la Syrie (à 0,95 Mbps).
Dans la région Pacifique, nos voisins proches qui apparaissent dans l'étude font tous mieux que la Polynésie. Fidji est classé 115e (avec un débit moyen de 4,62 Mbps qui a triplé en trois ans) et la Nouvelle Calédonie est juste derrière en 119e position (4,34 Mbps, le double de 2017). Les autres archipels avaient un échantillon trop faible pour être intégrés à l'étude.
Onati (la nouvelle filiale de l'OPT qui gère Vini et le réseau télécoms) n'a pas répondu à nos demandes de commentaire, mais pour sa défense notons que la mise en place du câble sous-marin domestique Natitua en décembre dernier et l'installation de la fibre optique dans les îles sont de très gros investissements qui devraient permettre de donner un coup de boost à ce débit moyen, certainement plombé par les très mauvais débits dans les archipels reliés par satellite. Notons aussi que l'étude Worldwide Broadband Speed League se base sur les tests de vitesse réalisés par les internautes avec l'outil open source Measurementlab.net. Ce n'est pas le plus populaire dans nos îles, donc seulement 2345 mesures ont été enregistrées en Polynésie sur la période, à partir de 1007 adresses IP différentes (sur 64 000 abonnements à internet en 2016 en Polynésie selon le schéma directeur d’aménagement numérique de la Polynésie française), donc l'échantillon est limité.
Mais il faut aussi noter que l'OPT est loin d'exploiter l'infrastructure existante à sa pleine capacité : Honotua, le câble sous-marin qui nous relie à Hawaii, est utilisé à moins de 10% de son potentiel. Il y a donc encore largement de quoi ouvrir les vannes, surtout avec l'arrivée prochaine de Manatua, un nouveau câble sous-marin international vers les Samoa, qui va encore augmenter les capacités.