L'internet des objets va bientôt envahir nos salons


Une sélection d'objets connectés qui fonctionnent sur le réseau SigFox proposé par Viti. Citons Sens'it, qui cumule détecteur de température, de lumière, d'ouverture de porte, de déplacement et de magnétisation. Il y a aussi Smockeo, le détecteur de fumée connecté, Enless pour les frigos industriels, la Humm Box pour les conditions du sol, et TiFiz, un traqueur GPS waterproof.
PAPEETE, le 21 mars 2017 - L'opérateur Viti a lancé un réseau Internet des objets l'année dernière, et cherche aujourd'hui des partenaires qui importeraient et vendraient ces objets high tech aux entreprises et au grand public. Capteurs de température, traqueurs GPS, poubelles connectées… A en croire l'opérateur, les possibilités sont sans fin.

Viti a reçu la presse la semaine dernière pour faire le point sur son réseau Internet des objets (IoT pour Internet of things). Lancé en juin 2016, il est maintenant en phase finale de déploiement sur tout Tahiti et Moorea. "C'est beaucoup plus rapide de déployer ce réseau, car un relai couvre beaucoup plus. Sur la mer, un relai couvre des centaines de kilomètres, ce qui est très intéressant pour des objets comme ce traqueur GPS pour l'extérieur, résistant à l'eau" explique Raymond Colombier, directeur commercial de Viti, en montrant un petit boitier noir nommé TiFiz et commercialisé par une start-up française.

"Concrètement, il y a de plus en plus d'objets connectés qui sortent. Ils sont encore à des prix d'introduction, mais ils vont rapidement baisser. Là les objets que nous avons rassemblés, un détecteur de fumée connecté, un détecteur des conditions atmosphérique, une sonde frigorifique, un traqueur GPS, un appareil de mesure des sols… Coûtent tous autour de 10 000 francs. Mais d'ici deux à trois ans, ils seront à moins de 30 euros" prédit Raymond Colombier.

Raymond Colombier, directeur commercial de Viti, présente Smockeo, un détecteur de fumée connecté. Si vous l'achetez sur votre site de e-commerce préféré, il fonctionnera directement à Tahiti car le prix de vente inclut 2 ans d'abonnement au réseau SigFox, renouvelable pour quelques euros supplémentaires sur leur site.
"Les premiers clients seront généralement des entreprises, par exemple des compteurs d'eau ou d'électricité intelligents qui permettraient de connaitre sa consommation à chaque heure. Ça peut aussi être des parcmètres connectés, des entreprises informatiques ou de stockage qui surveillent que leurs salles serveurs et leurs frigos industriels ne tombent pas en panne, des assurances qui proposent de payer au kilomètre parcouru…"

Le réseau IoT de Viti coûte à partir de "30 francs par mois" assure le directeur. À ce tarif, les objets peuvent envoyer au maximum 140 messages de 12 octets par jour. Pour comparer, c'est autant de données que 11 SMS. Mais c'est assez pour envoyer des relevés de températures toutes les 5 minutes, ou des coordonnées GPS plusieurs fois par heure.

VITI NE VENDRA AUCUN OBJET : "NOUS SOMMES UNIQUEMENT UN OPÉRATEUR"

Viti a déployé rapidement ce réseau en proposant la technologie de SigFox. Ce réseau IoT est international, et tout objet qui s'y connecte et a réglé son abonnement auprès de n'importe quel opérateur SigFox dans le monde fonctionnera dans tous les autres pays. Le principe pour le grand public sera généralement d'acheter l'objet avec un abonnement de plusieurs années inclut dans le prix. Un tel objet peut être acheté aux États-Unis, en Australie ou à Hong Kong et fonctionnera à Tahiti (à la seule condition d'être dans le réseau SigFox, et pas un de ses concurrents).

Pour les professionnels, les solutions seront plus complexes car elles porteront sur des solutions complètes avec beaucoup plus d'objets. D'ailleurs, si Viti n'a encore que peu de clients sur ce réseau, des essais à grande échelle avec plusieurs gros acteurs économique du territoire sont en cours : "nous avons par exemple un très gros client potentiel dans la distribution avec qui nous sommes en bêta-test" glisse-t-il.

Mais Viti ne se voit que comme un opérateur et n'a pas vocation à vendre les objets connectés qui utiliseront son réseau : "le réseau est installé et c'est la base de l'écosystème. Maintenant les revendeurs vont commencer à se mettre en place, et ils vendront les objets avec les abonnements inclus. Nous ne vendrons aucun objet. Mais clairement, nos premiers clients seront de grosses entreprises industrielles, qui mettent un peu de temps à se décider mais qui vont installer des milliers d'objets connectés très rapidement."

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 21 Mars 2017 à 17:09 | Lu 3428 fois