Paris, France | AFP | jeudi 03/10/2019 - La loi interdisant la vente de tabac aux mineurs n'est pas respectée en France: deux buralistes sur trois en vendent aux mineurs de 17 ans et près d'un sur dix à des enfants de 12 ans, alerte une enquête du Comité national contre le tabagisme.
"Le tabac est une drogue très dure dans la mesure où sur trois garçons ou filles qui fument une cigarette pour voir, il y en a deux qui deviendront fumeurs quotidiens pendant une période de leur vie. Donc dès la première cigarette, on peut être accroché", dit à l'AFP le Pr Yves Martinet, président du CNCT. "C'est pourquoi il est important de prévenir la vente aux mineurs", explique-t-il.
65,2% des buralistes vendent du tabac aux mineurs de 17 ans, 10% acceptent d'en vendre à des enfants de 12 ans.
Plus de 40% des buralistes n'ont pas l'affichette conforme et visible de l'interdiction de vente aux mineurs et "moins d'un buraliste sur cinq applique la loi qui l'oblige à demander une preuve de l'âge par une pièce d'identité", remarque le Pr Martinet.
L'enquête montre également que la loi est moins bien respectée dans les moyennes et grandes villes: en Ile-de-France, 92% des débitants de tabac vendent aux mineurs de 17 ans.
"Nous n'avons pas suffisamment considéré ce sujet. C'est intolérable. Nous allons prendre ce chantier à bras-le-corps, avec un objectif de zéro défaut, en faisant de la sensibilisation et de la formation", dit à l'AFP Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes.
Dans le cadre d'un plan pluri-annuel, la formation des buralistes (24.500 en France) d'"une journée tous les trois ans", assurée par la Confédération, va intégrer un "module sur l'interdiction de la vente aux mineurs et le respect des réglementations en général", comme celle des nouveaux entrants dans la profession -2.500 chaque année-, précise-t-il.
L'enquête a été réalisée du 16 avril au 11 mai 2019 par BVA avec des "clients mystère" auprès d'un échantillon représentatif de 527 débits de tabac. Chaque visite "mystère" était effectuée par un mineur de 12 ou 17 ans (autant de filles que de garçons) et un adulte. Elle a été financée par le Fonds de lutte contre le tabac.
Selon le CNCT, le tabagisme est "une épidémie pédiatrique", la plupart des gens commençant à fumer leur première cigarette aux alentours de 13-14 ans et chaque année en France, plus de 200.000 jeunes tombent dans le piège de cette drogue.
Près d’un quart des jeunes (23%) de 17 ans sont des fumeurs quotidiens et près de six jeunes Français sur dix ont déjà essayé de fumer. Ce niveau est le plus bas mesuré à travers l'enquête Escapad depuis 2000 mais il reste particulièrement élevé, note le comité.
L'interdiction de vente des produits du tabac aux mineurs est une mesure efficace, souligne le CNCT, qui réclame l'organisation de contrôles des débits de tabac incluant la possibilité de fermeture administrative de durée variable en cas de récidive.
Des pays en voie de parvenir à des générations sans tabac, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou encore le Canada, ont adopté un arsenal de mesures anti-tabac et "appliquent rigoureusement la mesure d'interdiction de vente aux mineurs".
"Le tabac est une drogue très dure dans la mesure où sur trois garçons ou filles qui fument une cigarette pour voir, il y en a deux qui deviendront fumeurs quotidiens pendant une période de leur vie. Donc dès la première cigarette, on peut être accroché", dit à l'AFP le Pr Yves Martinet, président du CNCT. "C'est pourquoi il est important de prévenir la vente aux mineurs", explique-t-il.
65,2% des buralistes vendent du tabac aux mineurs de 17 ans, 10% acceptent d'en vendre à des enfants de 12 ans.
Plus de 40% des buralistes n'ont pas l'affichette conforme et visible de l'interdiction de vente aux mineurs et "moins d'un buraliste sur cinq applique la loi qui l'oblige à demander une preuve de l'âge par une pièce d'identité", remarque le Pr Martinet.
L'enquête montre également que la loi est moins bien respectée dans les moyennes et grandes villes: en Ile-de-France, 92% des débitants de tabac vendent aux mineurs de 17 ans.
"Nous n'avons pas suffisamment considéré ce sujet. C'est intolérable. Nous allons prendre ce chantier à bras-le-corps, avec un objectif de zéro défaut, en faisant de la sensibilisation et de la formation", dit à l'AFP Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes.
Dans le cadre d'un plan pluri-annuel, la formation des buralistes (24.500 en France) d'"une journée tous les trois ans", assurée par la Confédération, va intégrer un "module sur l'interdiction de la vente aux mineurs et le respect des réglementations en général", comme celle des nouveaux entrants dans la profession -2.500 chaque année-, précise-t-il.
L'enquête a été réalisée du 16 avril au 11 mai 2019 par BVA avec des "clients mystère" auprès d'un échantillon représentatif de 527 débits de tabac. Chaque visite "mystère" était effectuée par un mineur de 12 ou 17 ans (autant de filles que de garçons) et un adulte. Elle a été financée par le Fonds de lutte contre le tabac.
Selon le CNCT, le tabagisme est "une épidémie pédiatrique", la plupart des gens commençant à fumer leur première cigarette aux alentours de 13-14 ans et chaque année en France, plus de 200.000 jeunes tombent dans le piège de cette drogue.
Près d’un quart des jeunes (23%) de 17 ans sont des fumeurs quotidiens et près de six jeunes Français sur dix ont déjà essayé de fumer. Ce niveau est le plus bas mesuré à travers l'enquête Escapad depuis 2000 mais il reste particulièrement élevé, note le comité.
L'interdiction de vente des produits du tabac aux mineurs est une mesure efficace, souligne le CNCT, qui réclame l'organisation de contrôles des débits de tabac incluant la possibilité de fermeture administrative de durée variable en cas de récidive.
Des pays en voie de parvenir à des générations sans tabac, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou encore le Canada, ont adopté un arsenal de mesures anti-tabac et "appliquent rigoureusement la mesure d'interdiction de vente aux mineurs".