L'île sœur de Tahiti apportera des modifications à son PGEM


Les 28 et 29 octobre dernier, les membres du GIE Océanide de Nouméa sont allés à la rencontre des différents acteurs concernés par le PGEM.
MOOREA, le 04/11/2015 - Le chantier devrait démarrer réellement en février 2016, entre les différents acteurs concernés (pêcheurs, prestataires touristiques, population) et le comité de gestion de ce PGEM. Mais avant d'en arriver-là, des membres du Groupement d'intérêt économique océanide ont fait le déplacement, fin octobre, pour apporter les techniques nécessaires pour rétablir le dialogue entre les différents partenaires.

Le Groupement d’Intérêt Économique Océanide (GIE Océanide) est allé à la rencontre des pêcheurs de Moorea les 28 octobre et 29 octobre dernier. Ce GIE basé à Nouméa est chargé d’appuyer le programme des travaux de révision du Plan de Gestion de l'Espace Maritime (PGEM) de Moorea dans le cadre du projet RESCUE (Projet de Coopération Régionale pour la Restauration des Services Eco Systématiques et d’adaptation au Changement Climatique dans le Pacifique). Son rôle principal sera de mener les discussions avec les différents partis concernés par cette révision en vue d’établir un consensus.

Dans chacune de ces réunions organisées avec les pêcheurs, Jean Brice Herrenschmidt, expert en sciences humaines a d’abord présenté les membres de son équipe, puis a expliqué les travaux qu’il aura à réaliser dans les prochains mois.

Leur principale tâche sera d’apporter des méthodes de travail afin de trouver le meilleur compromis possible entre le comité permanent du PGEM et tous les acteurs concernés tels que les pêcheurs, les prestataires touristiques et la population.

RÉTABLIR LE DIALOGUE

Le premier objectif de ce premier contact est d’instaurer une relation de confiance entre les deux parties pour établir, par la suite, une collaboration fructueuse pour les discussions à venir.

Une première étape cruciale selon lui, pour éviter à nouveau le sentiment "de rejet et d’injustice" ressenti par certains pêcheurs, lors de la mise en place du PGEM.

Les participants locaux étaient ensuite invités à évoquer les problèmes qu'ils ont rencontré et leurs ressentis vis-à-vis de la réglementation. Plusieurs sujets ont été mis en exergue, comme l’augmentation de la population des requins due en grande partie au Shark feeding, la non prise en compte des difficultés économiques de certaines familles dans la règlementation ou encore le manque de connaissance des textes de lois. "Laisser ces pécheurs s’exprimer est important non seulement, pour connaitre leurs difficultés, mais aussi pour montrer qu’on les écoute", explique Jean Brice.

IDENTIFIER LES PERSONNES INFLUENTES

Autre objectif de l'équipe calédonienne : identifier dans chaque commune associée les personnalités influentes, telles que les paroisses ou les associations. Des personnalités importantes durant les travaux de révision.

Les membres du GIE Océanide posent quelques conditions indispensables à la réussite des futures modifications du PGEM, l’une d’entre elle est la compréhension de l’aspect culturel et social de l’activité de pêche tout en prenant en compte les conditions économiques actuelles. Nul doute que les connaissances acquises sur les caractéristiques culturelles et sociales des différentes communautés ethniques lors des projets menés par Jean Brice et son équipe dans les iles du Pacifique, seront un atout pour comprendre les habitudes et le mode de vie de nos pécheurs.

La seconde condition est que les partis concernés par cette modification soient représentés équitablement dans les prises de décisions. Ce qui permettra de "rendre les décisions plus légitimes et d’avoir une meilleure acceptation des règles".

Le chantier de révision démarrera réellement en février 2016 avec la présentation à la population de chaque communes, des données chiffrées des espèces maritimes vivant dans toutes les aires marines protégées et les zones règlementées, pour juger de l’efficacité des mesures mises en place. Mais selon Jean Brice Herrenschmidt, tous les sujets qui touchent à l’organisation du PGEM seront débattus aussi bien sur le système de gouvernance du comité permanent que sur la surveillance des zones lagunaires. "On conservera ce qui a marché et on discutera des points à améliorer. On ne s’interdira rien" prévient-il.

Rédigé par TOATANE RURUA le Mercredi 4 Novembre 2015 à 11:07 | Lu 1468 fois