L'hôpital se lance dans le défi " Un moi(s) sans tabac "


Claire Yvon a signé le contrat de participation au défi "Un moi(s) sans tabac".
Papeete, le 6 février 2019 - Le Centre hospitalier de la Polynésie française organise du 4 février au 4 mars, l’opération " Un moi(s) sans tabac". Lancée comme un défi, l’objectif de cette opération est de sensibiliser et d'aider le public, mais aussi le personnel de l'hôpital à arrêter de fumer.

"Mes collègues ont placardé l'affiche " Un moi(s) sans tabac " dans l'office du service, je crois qu'elles ont voulu m'envoyer un message subliminal. Elles ont raison. Il y a plusieurs facteurs qui me motivent pour arrêter, notamment financièrement (…). Cela fait trois jours que je viens d'arrêter, c'est surtout la cigarette du soir qui me manque le plus", avoue Claire Yvon, infirmière dans le service d'endoscopie.
Motivée, la professionnelle de santé vient tout juste de signer le contrat de participation au défi " Un moi(s) sans tabac ", qui se déroule du 4 février au 4 mars. " Avec ce contrat, je me dis à moi-même que je ne tricherai pas, car si je fume une cigarette chez moi, personne ne le sait, il n'y a que moi. J'ai signé un pacte avec moi-même !", reconnaît-elle.

41% DES ADULTES POLYNESIENS SONT FUMEURS

"Ce défi s'inscrit dans le projet global de tendre dans un futur plus ou moins proche vers un hôpital sans tabac. L'idée n'est pas juste de dire aux gens 'arrêtez de fumer, c'est interdit !', mais 'arrêtez de fumer pour votre bien, pour votre santé'. Mais comme on sait que c'est difficile d'arrêter, on a décidé de lancer ce défi, car on sait que les défis fonctionnent en général plutôt bien", précise Heirani Estall, psychologue du travail.
Proposée par le service de Médecine du travail interne du CHPF, le principe de cette opération collective est d’inciter le plus grand nombre de personnes, autant le public que le personnel de l'hôpital, à vivre sans tabac.
Selon le Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie, environ 41% des adultes polynésiens sont fumeurs, majoritairement des femmes. "Au CHPF, on compte entre 300 à 400 fumeurs sur les 1900 agents, cela représente 15 à 20% de l'effectif total. Le but de ce défi est d'aider les fumeurs à se sevrer sur 30 jours. Bien sûr, ce défi est réalisé pour leur santé, mais il y a aussi un effet d'exemplarité, c'est difficile de préconiser aux patients de ne pas fumer quand on fume soi-même", explique Thierry Sicard, médecin du travail au CHPF.
Et pour soutenir les volontaires dans leur sevrage, le service de Médecine du travail du CHPF a programmé pendant un mois tout un programme d’accompagnement dynamique. Ateliers, réunions, coach sportif, diététiciens, randonnées le dimanche ou encore rencontres avec des psychologues, des sophrologues, un hypnothérapeute…, les fumeurs pourront compter sur le soutien de nombreux professionnels pour ne pas s'en griller une !

Rédigé par Pauline Stasi le Mercredi 6 Février 2019 à 15:37 | Lu 1905 fois