L'hôpital d'Uturoa n'en peut plus et appelle à la grève


Tahiti, le 2 juillet 2024 - Prêt à débrayer en avril dernier, le personnel de l’hôpital de Uturoa ne voit toujours aucune amélioration poindre dans la qualité des offres de soins qu’il est en mesure d’offrir. Las de ne pas être écouté par le ministre de la Santé ou la Direction de la santé, il a décidé de déposer un préavis de grève ce mercredi pour une entrée en grève lundi prochain.
 
Ras-le-bol. Ils en ont ras-le-bol. Alors que les vacances débutent et que Raiatea espère bien capter un maximum de touristes pour faire tourner son économie, il est déconseillé à ces derniers de tomber malade ou de se blesser. Pas d’urgentistes pour les gardes, pas de radiologue, un manque de personnel à la maternité, la liste est longue et le personnel de l’hôpital n’en peut plus.
 
“Nous avons un gros problème de recrutement au niveau des médecins”, explique Philippe Dubois, secrétaire général du syndicat du personnel soignant des îles Sous-le-Vent, affilié CSTP-FO. “On a des plages de garde vides. Au mois de juillet, nous n’avons pas de médecin sur onze plages horaires de 12 heures. Au mois d’août, ce sont dix plages horaires vides. Ce n’est pas possible. D’autre part, nous allons avoir un service de radiologie sans radiologue pendant quatre semaines.”
 
Autrement dit, en juillet, interdit de se casser un bras, une jambe ou un nez comme Mbappe, puisque les radios ne seront pas possibles. “Et il faudra se blesser si les urgences ne sont pas vides”, ironise le docteur Dubois.

Les heures supplémentaires pas payées

Du 10 au 15 juillet, il n’y aura pas non plus de pédiatre, ce qui entraînera une rétrogradation de la maternité, et deux jours de juillet se feront aussi sans chirurgien.
 
Le personnel, comme à chaque fois, est disposé à faire des heures supplémentaires, sauf que ces heures ne sont pas payées depuis le mois de janvier.
 
“La direction de l’hôpital nous explique qu’elle a tout essayé, mais qu’elle n’a pas de solution”, poursuit Philippe Dubois. 
 
Alors que l’hôpital est en crise, c’est vers le ministre de la Santé et la ministre de la Fonction publique que les agents se retournent. Problème, le premier, Cédric Mercadal, a perdu tout son cabinet, la seconde, Vannina Crolas, est en campagne pour les législatives anticipées. 
 
Après avoir alerté à de multiples reprises sur la situation de l’hôpital, ses agents ont fini par franchir le pas. Un préavis de grève était mardi soir en cours de rédaction pour être déposé ce mercredi et devrait être effectif lundi prochain si aucun accord n’est trouvé d’ici là.

 

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mardi 2 Juillet 2024 à 19:53 | Lu 4480 fois