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L'histoire du nucléaire mieux enseignée à l'école


La ministre de l’Education de la Jeunesse et des Sports, Christelle Lehartel et le vice-recteur de la Polynésie, Philippe Couturaud.
La ministre de l’Education de la Jeunesse et des Sports, Christelle Lehartel et le vice-recteur de la Polynésie, Philippe Couturaud.
Papeete, le 16 août 2019 - Ce sont près de 67 000 élèves qui ont repris les chemins de l'école la semaine dernière, soit un petit peu moins que l'an dernier. La ministre de l’Education, de la Jeunesse et des Sports, Christelle Lehartel a clairement affiché ce vendredi 16 août, en présence du vice-recteur de la Polynésie, Philippe Couturaud, les différents objectifs fixés pour cette nouvelle année.
Elever le niveau général des élèves dans un climat serein et dans un cadre de vie propice aux apprentissages sont bien les maîtres-mots de cette rentrée pour les 36 000 élèves environ du premier degré et les 31 000 du second degré. Avec un budget global de fonctionnement de 5,73 miliards de Fcfp, la ministre a insisté sur les différents leviers mis en œuvre pour que cette année se déroule sous les meilleurs auspices.

Développer la classe de 6e dans les îles

Expérimenté à la rentrée 2018, le "cycle 3 à l'école" permet aux élèves de CM2 de suivre la classe de 6e sur leur île d'origine. Ils peuvent ainsi rester un an de plus auprès de leur famille. Cette mesure aide à lutter contre le décrochage scolaire et à la fin de ce cycle, les enfants ont complètement acquis les fondamentaux du niveau de la classe de 6e. "Ce cycle 3 permet de retarder la rupture psycho-affective familiale pour les petits îliens", précise Christelle Lehartel.

Mis en place sur cinq sites l'an dernier à Fakarava, Rimatara, Ua Huka, Fatu Hiva et Tahuata, il est désormais étendu cette année à d'autres sites-écoles aux Tuamotu dans les îles de Anaa et Arutua.

Lutter contre la déscolarisation et le décrochage scolaire

C'est l'un des fléaux récurrents de l'éducation, la déscolarisation et le décrochage scolaire. Les efforts entrepris depuis quelques années ont permis de faire baisser ces chiffres puis de les stabiliser. Mais chaque année, le combat doit être de nouveau mené.
Actuellement, environ 4% des collégiens sont déscolarisés. Légalement l'instruction est obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans.
Concernant les élèves qui ont quitté l'école après l'âge de 16 ans, on dit qu'ils sont en "décrochage" scolaire, ils concernent environ 8% des jeunes.

Signalement aux services sociaux, implication des tavana, offres de formations post-3e, nomination de référents… sont autant de moyens mis en œuvre pour lutter contre ce mal. "C'est un problème qui nécessite une approche globale, il ne faut pas agir seulement dans la répression", insiste Thierry Delmas, le directeur de la Direction Générale de l'Education et des Enseignements.

Des classes bilingues français/polynésien dès la maternelle

Trois classes bilingues français-tahitien à parité horaire viennent d'ouvrir en cycle 1 à Moorea, à Taha'a et au CJA (Centre pour jeunes adolescents) à Paea. L'objectif est de pérenniser ces classes bilingues sur plusieurs années et sur les différents cycles afin de permettre aux jeunes de faire vivre cette langue.

Le développement de ces classes bilingues dès la maternelle devrait se poursuivre aux Marquises avec une section français-marquisien et à Mangareva aux Gambier avec une section français-mangarévien.

"On souhaite inscrire ces classes dans la durée en les faisant officialiser par le Conseil des ministres. C'est quelque chose de très important pour la culture polynésienne, mais c'est long à mettre en place, car il faut bien faire la différence entre suivre des cours de tahitien et apprendre en tahitien", souligne la ministre.

Mieux connaître le fait nucléaire

Parti du constat que de nombreux jeunes Polynésiens connaissaient mal, voire même ignoraient complètement l'histoire du nucléaire au fenua, le ministère de l'Education souhaite que chaque jeune Polynésien ait un meilleur enseignement du fait nucléaire. Un enseignement déjà dispensé mais que la ministre souhaite renforcer. "Cela fait partie de l'histoire de la Polynésie, il est donc important que le jeune puisse avoir des informations sur cette période, sur les aspects positifs comme négatifs. L'important est qu'il dispose des éléments pour qu'il puisse se faire sa propre opinion, sans être influencé", insiste la ministre.

A cette fin, des supports sont actuellement réalisés pour donner aux enseignants l'ensemble des éléments nécessaires pour qu'ils puissent expliquer le fait nucléaire en classe.

Des spots de prévention sur le transport scolaire

Pour lutter contre les dangers et les accidents de la route, les pôles productions et transport scolaire de la Direction Générale de l'Education et des Enseignements ont réalisé avec l'aide de la Prévention routière toute une série de petits spots de sensibilisation.
Au total, neuf clips, d'une trentaine de seconde chacun, en français et en tahitien vont être diffusés à la télévision. Grace à de petits scénarios retraçant le trajet en bus des élèves de leur domicile au collège, ces clips abordent les dangers existants et les bonnes conduites à respecter.

le Vendredi 16 Août 2019 à 17:42 | Lu 2003 fois