PAPEETE, le 11 mai 2018 - Avec plus de 10 000 visiteurs, l'exposition Objets du Fenua qui regroupe des œuvres d'artistes contemporains polynésiens est une vraie réussite à Paris et à Tahiti, où elle est encore visible au Lycée Hôtelier jusqu'au 15 mai. Le succès de l'initiative assure qu'une deuxième édition sera organisée l'année prochaine, avec des artistes différents.
Une vingtaine d'œuvres, de cinq artistes contemporains polynésiens, a fait sensation à Paris pendant les trois semaines de l'exposition Objets du Fenua. Sur le thème des détournements des objets du quotidien, ces artistes ont réussi à piquer la curiosité des visiteurs du Musée des Arts et Métiers, que ce soient les pneus tatoués d'Andreas Dettloff, des masques de Tahe, du Punu émergeant de la pierre de Jonathan Mencarelli, des œuvres inspirées du street art de Hell Ton John ou des sculptures de KNKY, nul n'en est ressorti indifférent.
Une vingtaine d'œuvres, de cinq artistes contemporains polynésiens, a fait sensation à Paris pendant les trois semaines de l'exposition Objets du Fenua. Sur le thème des détournements des objets du quotidien, ces artistes ont réussi à piquer la curiosité des visiteurs du Musée des Arts et Métiers, que ce soient les pneus tatoués d'Andreas Dettloff, des masques de Tahe, du Punu émergeant de la pierre de Jonathan Mencarelli, des œuvres inspirées du street art de Hell Ton John ou des sculptures de KNKY, nul n'en est ressorti indifférent.
En Polynésie aussi l'exposition est gratuitement offerte au public au Lycée Hôtelier de Punaauia, où est installé l'organisateur de l'exposition, le CNAM Polynésie. Une centaine de visiteurs l'a déjà visitée au niveau local, avec une vision bien sûr bien différente de celle du public parisien. Le gardien de l'exposition, Raitu Teamo, nous raconte que "ceux qui ont vu l'exposition ont tous trouvé ça sympa, et remarquent que les artistes ont vraiment de l'imagination. Certains préfèrent le style de HTJ par exemple, et moins de celui de Tahe avec ses masques assez agressifs... Mais ils font plus discuter !" Une nouvelle exposition, avec des artistes différents, sera organisée l'année prochaine à Paris.
Christophe Gomez, organisateur de l'exposition et directeur du CNAM Polynésie
"Le Musée des Arts et Métiers nous a invité à monter une autre exposition l'année prochaine"
Combien de visiteurs ont vu cette exposition ?
Il y a eu plus de 10 000 visiteurs sur Paris, qui sont venus soit spécialement pour voir l'exposition Objets du Fenua, soit pour les journées Européennes des Métiers d'Art dans laquelle s'inscrivait l'exposition, et ont en profité pour la visiter.
Quelles ont été les réactions des visiteurs sans lien avec la Polynésie ?
D'abord ils ont remarqué une différence importante par rapport au reste du Musée des arts et métiers, qui est plutôt dans les couleurs gris/noir avec des objets de l'industrie de l'époque. Là on a apporté beaucoup de couleurs et de questions différentes. C'est que ces objets les ont questionnés, ces objets du quotidien détournés de façon inattendue, le sens que l'on veut leur donner... Et finalement le sens même de cet art contemporain. Par exemple la colonne de pneu a eu énormément de succès avec ses gravures de symboles marquisiens, ce qui interroge immédiatement les Parisiens. Ils étaient ravis de comprendre en lisant la fiche technique, qui explique que l'artiste veut laisser une trace de la culture polynésienne et la confronter au progrès de l'industrie en Polynésie. Ou encore le Punu, de Jonathan Mencarelli, qui était vraiment une grosse interrogation : C'est quoi cet objet ? Un Mortier ? Pourquoi un mortier en Polynésie ? Et du coup beaucoup de questions sur la Polynésie, où se situe la Polynésie, à quoi servent ces penu ? En fait ils s'attendaient davantage à une exposition plus touristique. Mais là, grâce à l'art, ils ont pu voir une Polynésie différente, qui leur a donné envie de voir ce qu'il se passe au fenua.
Quel était le profil de ces visiteurs ?
Beaucoup de gens intéressés par l'art contemporain, ce qui était l'objectif. Il y a aussi eu des galeries et des musées qui sont venus à la rencontre des artistes, ce qui a donné un grand potentiel à ces œuvres et ces artistes. Certains artistes ont reçu des propositions d'exposition dans des galeries à Paris ! Ca a aussi apporté une plus-value pour la Polynésie, en donnant au public une vision différente de nos îles. Et pour le CNAM, ça a été un vrai coup de jeune ! Ils avaient des doutes au début, c'était la première fois qu'on exposait des artistes polynésiens au niveau national... Et là ils sont non seulement ravis, mais ils nous ont invité à monter une autre exposition l'année prochaine en nous laissant carte blanche ! Donc on renouvellera l'aventure l'année prochaine, mais de façon différente. Je pense que vu l'intérêt prononcé pour les objets traditionnels comme le penu, cette fois on invitera toujours les artistes contemporains, mais plus orientés vers l'artisanat d'art.
Combien de visiteurs ont vu cette exposition ?
Il y a eu plus de 10 000 visiteurs sur Paris, qui sont venus soit spécialement pour voir l'exposition Objets du Fenua, soit pour les journées Européennes des Métiers d'Art dans laquelle s'inscrivait l'exposition, et ont en profité pour la visiter.
Quelles ont été les réactions des visiteurs sans lien avec la Polynésie ?
D'abord ils ont remarqué une différence importante par rapport au reste du Musée des arts et métiers, qui est plutôt dans les couleurs gris/noir avec des objets de l'industrie de l'époque. Là on a apporté beaucoup de couleurs et de questions différentes. C'est que ces objets les ont questionnés, ces objets du quotidien détournés de façon inattendue, le sens que l'on veut leur donner... Et finalement le sens même de cet art contemporain. Par exemple la colonne de pneu a eu énormément de succès avec ses gravures de symboles marquisiens, ce qui interroge immédiatement les Parisiens. Ils étaient ravis de comprendre en lisant la fiche technique, qui explique que l'artiste veut laisser une trace de la culture polynésienne et la confronter au progrès de l'industrie en Polynésie. Ou encore le Punu, de Jonathan Mencarelli, qui était vraiment une grosse interrogation : C'est quoi cet objet ? Un Mortier ? Pourquoi un mortier en Polynésie ? Et du coup beaucoup de questions sur la Polynésie, où se situe la Polynésie, à quoi servent ces penu ? En fait ils s'attendaient davantage à une exposition plus touristique. Mais là, grâce à l'art, ils ont pu voir une Polynésie différente, qui leur a donné envie de voir ce qu'il se passe au fenua.
Quel était le profil de ces visiteurs ?
Beaucoup de gens intéressés par l'art contemporain, ce qui était l'objectif. Il y a aussi eu des galeries et des musées qui sont venus à la rencontre des artistes, ce qui a donné un grand potentiel à ces œuvres et ces artistes. Certains artistes ont reçu des propositions d'exposition dans des galeries à Paris ! Ca a aussi apporté une plus-value pour la Polynésie, en donnant au public une vision différente de nos îles. Et pour le CNAM, ça a été un vrai coup de jeune ! Ils avaient des doutes au début, c'était la première fois qu'on exposait des artistes polynésiens au niveau national... Et là ils sont non seulement ravis, mais ils nous ont invité à monter une autre exposition l'année prochaine en nous laissant carte blanche ! Donc on renouvellera l'aventure l'année prochaine, mais de façon différente. Je pense que vu l'intérêt prononcé pour les objets traditionnels comme le penu, cette fois on invitera toujours les artistes contemporains, mais plus orientés vers l'artisanat d'art.
Philippe, visiteur de l'exposition
"J'encourage tout le monde à se déplacer pour venir voir cette exposition qui est très, très belle !"
Tu es au Lycée hôtelier pour une autre raison, mais tu en as profité pour visiter l'exposition. Qu'en penses-tu ?
Je n'en avais pas entendu parler, mais je trouve ça très original et très réussi. Utiliser des matériaux utilisés pour les travaux de la route, des pneus ou des planches cassées, pour en faire des œuvres d'art je trouve ça vraiment exceptionnel. En plus c'est vraiment très joli, ça mérite d'être vu, et j'encourage tout le monde à se déplacer pour venir voir cette exposition qui est très, très belle !
Que penses-tu de cette fusion entre des objets du quotidien, l'art traditionnel et l'art contemporain ?
Je trouve ça très bien parce que l'art traditionnel doit aussi inspirer la modernité, et recycler des objets qui sont potentiellement polluants comme les pneus pour en faire une œuvre d'art c'est d'une grande imagination, je trouve ça culturellement et symboliquement très fort. Et en plus ça s'inscrit dans la culture polynésienne, c'est vraiment bien fait. Je pense que ça peut inspirer les gens à revenir vers l'art contemporain, ou ça peut inspirer des jeunes créateurs qui sont plus dans l'art traditionnel ou au contraire dans le street art, pour créer des œuvres originales.
Tu es au Lycée hôtelier pour une autre raison, mais tu en as profité pour visiter l'exposition. Qu'en penses-tu ?
Je n'en avais pas entendu parler, mais je trouve ça très original et très réussi. Utiliser des matériaux utilisés pour les travaux de la route, des pneus ou des planches cassées, pour en faire des œuvres d'art je trouve ça vraiment exceptionnel. En plus c'est vraiment très joli, ça mérite d'être vu, et j'encourage tout le monde à se déplacer pour venir voir cette exposition qui est très, très belle !
Que penses-tu de cette fusion entre des objets du quotidien, l'art traditionnel et l'art contemporain ?
Je trouve ça très bien parce que l'art traditionnel doit aussi inspirer la modernité, et recycler des objets qui sont potentiellement polluants comme les pneus pour en faire une œuvre d'art c'est d'une grande imagination, je trouve ça culturellement et symboliquement très fort. Et en plus ça s'inscrit dans la culture polynésienne, c'est vraiment bien fait. Je pense que ça peut inspirer les gens à revenir vers l'art contemporain, ou ça peut inspirer des jeunes créateurs qui sont plus dans l'art traditionnel ou au contraire dans le street art, pour créer des œuvres originales.
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