JULIEN DE ROSA / AFP
Paris, France | AFP | mardi 02/11/2021 - Un "contrat" plutôt qu'un "revenu d'engagement" qui ne convainc ni à droite ni à gauche: l'exécutif a présenté mardi un dispositif pour les jeunes, recentré sur les plus éloignés de l'emploi, avec l'objectif d'aider au moins 400.000 d'entre eux en 2022.
C'est Emmanuel Macron qui a levé le voile, dans un message posté sur les réseaux sociaux, sur les détails de cette mesure qu'il avait esquissée le 12 juillet et dont la présentation se faisait attendre depuis la rentrée.
En cause, une bataille entre le ministère du Travail qui militait pour l'extension la plus large possible et Bercy qui cherchait à en limiter le coût.
Le "Contrat d'engagement jeune" s'adresse aux jeunes "depuis trop longtemps sans emploi, souvent sans ressources, sans perspectives", a expliqué Emmanuel Macron.
Concrètement, il proposera aux moins de 26 ans sans formation ni emploi depuis plusieurs mois une allocation allant jusqu'à 500 euros par mois en échange de 15 à 20 heures par semaine de formation ou d'accompagnement, pour une durée de 6 à 12 mois.
Cette allocation sera versée "sous condition de revenus, d'assiduité et d'acceptation des offres d'activité faites", a souligné le chef de l'Etat.
Au cours d'un déplacement à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), le Premier ministre Jean Castex a précisé que le gouvernement se fixait pour objectif d'accompagner "au moins 400.000 jeunes en 2022 grâce au Contrat d'engagement jeune".
L'exécutif identifie "500.000 jeunes en situation d'éloignement durable de l'emploi" parmi le million de jeunes NEET (ni en emploi ni en formation ni en études).
La mesure refond et "harmonise" des dispositifs existants, notamment la Garantie jeunes, opérée par les missions locales, et l'Accompagnement intensif des jeunes (AIJ) piloté par Pôle emploi. Elle promet un accompagnement "plus intensif" et plus individualisé.
Le financement "s'appuiera d'abord sur les crédits du plan +1 jeune, 1 solution+, dont il mobilisera une part estimée à 2 milliards d'euros", a précisé Jean Castex.
"Mais cette somme ne suffira pas", a-t-il ajouté en annonçant un supplément de crédits de 550 millions d'euros inscrit par amendement au projet de budget 2022.
Un budget qui pourrait être ajusté "s'il y a plus de jeunes", a précisé la ministre du Travail Elisabeth Borne dans une interview aux journaux du groupe Ebra.
"Renoncements"
Pour éviter toute confusion avec un RSA jeunes dont il ne veut pas, l'exécutif a choisi le terme de "contrat d'engagement" plutôt que celui de "revenu d'engagement" utilisé le 12 juillet.
"Installer les jeunes de 18/25 ans dans une allocation permanente, ce n'est pas notre approche. Notre approche c'est de ramener les jeunes à l'emploi", a fait valoir Jean Castex devant le groupe LREM à l'Assemblée, en se défendant de toute "approche électoraliste".
Ce qui n'empêche pas l'opposition de voir rouge à l'approche de la présidentielle.
"On a un président qui ne se soucie pas du long terme, il fait campagne avec le chéquier de la France tous les jours", a déploré sur France 2 Xavier Bertrand qui espère représenter la droite à la présidentielle.
"C'est de l'assistanat et une mesure de clientélisme électoral à six mois des élections", a cinglé sur BFMTV Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national.
Pour les partis de gauche et les associations, en revanche, le compte n'y est pas.
"La macronie est un paradis artificiel tout en com", a ironisé sur Twitter le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, pointant une allocation à "5 euros de l'heure". Pour le porte-parole des députés socialistes Boris Vallaud, "une fois de plus, le président semble faire mais fait semblant".
"On est très loin des annonces du 12 juillet (...) et de l'ambition de garantie universelle", a regretté Antoine Dulin, président de la commission de l'insertion des jeunes au Conseil d'orientation des politiques de jeunesse.
Il avait été envisagé cet été que la mesure concerne un million de jeunes voire plus, certains souhaitant l'inclusion des travailleurs précaires et de la totalité des jeunes sans emploi ni formation.
"Concernant les étudiants, rien n'est fait, rien n'est annoncé", a critiqué la présidente de l'Unef (Union nationale des étudiants de France) Mélanie Luce, sur RTL.
L'ONG ATD Quart Monde a dit regretter "que l'ambition ait été sacrifiée au profit des logiques budgétaires". Les associations de solidarité réunies au sein du Collectif Alerte ont déploré des "renoncements à répétition et le choix d'un accompagnement des jeunes limité dans la durée".
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a souligné sur LCI qu'on était "loin de ce qui avait été promis", avec "deux fois moins de jeunes concernés", et regretté qu'on essaye de "culpabiliser ceux qui n'ont rien pour vivre".
La CFDT, par la voix de sa secrétaire nationale Inès Minin, a en revanche vu dans ce nouveau contrat "une première réponse qui n'est pas anodine", se félicitant auprès de l'AFP que le gouvernement "ne ferme pas la porte" à la possibilité d'accompagner plus de 500.000 jeunes.
C'est Emmanuel Macron qui a levé le voile, dans un message posté sur les réseaux sociaux, sur les détails de cette mesure qu'il avait esquissée le 12 juillet et dont la présentation se faisait attendre depuis la rentrée.
En cause, une bataille entre le ministère du Travail qui militait pour l'extension la plus large possible et Bercy qui cherchait à en limiter le coût.
Le "Contrat d'engagement jeune" s'adresse aux jeunes "depuis trop longtemps sans emploi, souvent sans ressources, sans perspectives", a expliqué Emmanuel Macron.
Concrètement, il proposera aux moins de 26 ans sans formation ni emploi depuis plusieurs mois une allocation allant jusqu'à 500 euros par mois en échange de 15 à 20 heures par semaine de formation ou d'accompagnement, pour une durée de 6 à 12 mois.
Cette allocation sera versée "sous condition de revenus, d'assiduité et d'acceptation des offres d'activité faites", a souligné le chef de l'Etat.
Au cours d'un déplacement à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), le Premier ministre Jean Castex a précisé que le gouvernement se fixait pour objectif d'accompagner "au moins 400.000 jeunes en 2022 grâce au Contrat d'engagement jeune".
L'exécutif identifie "500.000 jeunes en situation d'éloignement durable de l'emploi" parmi le million de jeunes NEET (ni en emploi ni en formation ni en études).
La mesure refond et "harmonise" des dispositifs existants, notamment la Garantie jeunes, opérée par les missions locales, et l'Accompagnement intensif des jeunes (AIJ) piloté par Pôle emploi. Elle promet un accompagnement "plus intensif" et plus individualisé.
Le financement "s'appuiera d'abord sur les crédits du plan +1 jeune, 1 solution+, dont il mobilisera une part estimée à 2 milliards d'euros", a précisé Jean Castex.
"Mais cette somme ne suffira pas", a-t-il ajouté en annonçant un supplément de crédits de 550 millions d'euros inscrit par amendement au projet de budget 2022.
Un budget qui pourrait être ajusté "s'il y a plus de jeunes", a précisé la ministre du Travail Elisabeth Borne dans une interview aux journaux du groupe Ebra.
"Renoncements"
Pour éviter toute confusion avec un RSA jeunes dont il ne veut pas, l'exécutif a choisi le terme de "contrat d'engagement" plutôt que celui de "revenu d'engagement" utilisé le 12 juillet.
"Installer les jeunes de 18/25 ans dans une allocation permanente, ce n'est pas notre approche. Notre approche c'est de ramener les jeunes à l'emploi", a fait valoir Jean Castex devant le groupe LREM à l'Assemblée, en se défendant de toute "approche électoraliste".
Ce qui n'empêche pas l'opposition de voir rouge à l'approche de la présidentielle.
"On a un président qui ne se soucie pas du long terme, il fait campagne avec le chéquier de la France tous les jours", a déploré sur France 2 Xavier Bertrand qui espère représenter la droite à la présidentielle.
"C'est de l'assistanat et une mesure de clientélisme électoral à six mois des élections", a cinglé sur BFMTV Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national.
Pour les partis de gauche et les associations, en revanche, le compte n'y est pas.
"La macronie est un paradis artificiel tout en com", a ironisé sur Twitter le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, pointant une allocation à "5 euros de l'heure". Pour le porte-parole des députés socialistes Boris Vallaud, "une fois de plus, le président semble faire mais fait semblant".
"On est très loin des annonces du 12 juillet (...) et de l'ambition de garantie universelle", a regretté Antoine Dulin, président de la commission de l'insertion des jeunes au Conseil d'orientation des politiques de jeunesse.
Il avait été envisagé cet été que la mesure concerne un million de jeunes voire plus, certains souhaitant l'inclusion des travailleurs précaires et de la totalité des jeunes sans emploi ni formation.
"Concernant les étudiants, rien n'est fait, rien n'est annoncé", a critiqué la présidente de l'Unef (Union nationale des étudiants de France) Mélanie Luce, sur RTL.
L'ONG ATD Quart Monde a dit regretter "que l'ambition ait été sacrifiée au profit des logiques budgétaires". Les associations de solidarité réunies au sein du Collectif Alerte ont déploré des "renoncements à répétition et le choix d'un accompagnement des jeunes limité dans la durée".
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a souligné sur LCI qu'on était "loin de ce qui avait été promis", avec "deux fois moins de jeunes concernés", et regretté qu'on essaye de "culpabiliser ceux qui n'ont rien pour vivre".
La CFDT, par la voix de sa secrétaire nationale Inès Minin, a en revanche vu dans ce nouveau contrat "une première réponse qui n'est pas anodine", se félicitant auprès de l'AFP que le gouvernement "ne ferme pas la porte" à la possibilité d'accompagner plus de 500.000 jeunes.