Crédit Alain JOCARD / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 16/05/2024 - L'ex-ministre Damien Abad, accusé de violences sexuelles par trois femmes, a été mis en examen jeudi à Paris pour tentative de viol en 2010 sur l'une d'entre elles, a appris l'AFP de source proche du dossier.
Cette femme, surnommée Laëtitia, l'accuse d'avoir cherché à lui imposer une fellation en 2010, alors qu'il organisait une soirée chez lui. Elle avait porté plainte, suscitant l'ouverture d'une enquête préliminaire, confiée en juin 2023 à deux juges d'instruction pour viol et tentative de viol.
Le député (apparenté Renaissance) de l'Ain dément vigoureusement.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, il a notamment fait valoir qu'"une expertise médicale réalisée par un spécialiste" de l'arthrogrypose, maladie rare dont il est atteint, "démontre clairement que son handicap le place dans l'impossibilité physique de commettre les faits injustement reprochés".
"Les accusations formulées sont matériellement et scientifiquement impossibles", ont abondé auprès de l'AFP ses avocats, Mes Jacqueline Laffont et Robin Binsard.
Au contraire, pour Me Mario Stasi, les accusations de sa cliente Laëtitia sont "cohérentes et recoupées par des témoignages concordants". "Cette mise en examen attendue est logique", a-t-il réagi.
Témoin assisté
Jeudi, après avoir été interrogé plusieurs heures par deux magistrats instructeurs, M. Abad a aussi été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour les deux autres plaignantes, selon la source proche du dossier.
Ces dernières l'accusent de viol en 2010 et en 2011.
Selon M. Abad, ce statut de témoin assisté "démontre le caractère infondé des accusations".
Mais pour Me Arié Alimi, qui défend l'une des deux femmes, le combat continue.
"Nous avons bon espoir que la suite de l'instruction permette une poursuite de tous les faits dénoncés", a-t-il expliqué à l'AFP, voyant dans la mise en examen prononcée jeudi une "première étape".
L'ancien chef des députés LR avait été nommé en mai 2022 ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées. Il était une prise du président Emmanuel Macron à droite.
Dès le lendemain de sa nomination, Mediapart publiait les témoignages de deux femmes, Chloé (prénom d'emprunt) et Margaux, l'accusant respectivement de viol en 2010 et en 2011.
Avant de s'exprimer dans la presse, la première avait indiqué avoir émis un signalement anonyme à l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, la seconde avoir vu sa plainte classée par le parquet de Paris en 2017.
Leur prise de parole dans Mediapart avait incité une troisième femme, une élue centriste surnommée Laëtitia, à témoigner à son tour, puis à porter plainte.
Lors d'une soirée, selon son récit dans Mediapart, l'élu lui a "offert un verre" au fond duquel elle a vu "quelque chose": méfiante, elle est allée recracher sa gorgée aux toilettes.
Toujours selon Laëtitia, M. Abad l'attendait derrière la porte et l'aurait "poussée dans une pièce en face" puis aurait tenté de la contraindre à une fellation.
"J'avais peur, j'étais sidérée. Je me suis débattue, je l'ai frappé dans le ventre", a-t-elle raconté, disant avoir finalement pu s'échapper grâce à l'irruption d'un convive.
Dans la tourmente, un mois après sa nomination, M. Abad avait quitté l'exécutif début juillet 2022 à l'occasion du remaniement. Il avait ensuite été réélu député.
Lors de l'enquête préliminaire, M. Abad avait vu son immunité parlementaire levée et été placé en garde à vue le 7 juin 2023 puis relâché sans poursuite à ce stade.
Lors de l'information judiciaire, ouverte en juin 2023, Chloé et Margaux s'étaient jointes à la procédure.
"Je ne veux pas être optimiste", avait alors déclaré Margaux à l'AFP, expliquant s'être constituée partie civile "juste pour venir en soutien des autres femmes".
A ce jour mis en examen pour "une seule des trois plaignantes", M. Abad a assuré n'avoir "aucun doute sur le fait que sa totale innocence sera confirmée à l'issue de cette procédure".
Le député se présentera devant le bureau du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale mardi matin, a annoncé le groupe à l'AFP. "La présomption d'innocence s'applique à lui comme à chaque citoyen français", a-t-on indiqué de même source, sans autre commentaire.
Cette femme, surnommée Laëtitia, l'accuse d'avoir cherché à lui imposer une fellation en 2010, alors qu'il organisait une soirée chez lui. Elle avait porté plainte, suscitant l'ouverture d'une enquête préliminaire, confiée en juin 2023 à deux juges d'instruction pour viol et tentative de viol.
Le député (apparenté Renaissance) de l'Ain dément vigoureusement.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, il a notamment fait valoir qu'"une expertise médicale réalisée par un spécialiste" de l'arthrogrypose, maladie rare dont il est atteint, "démontre clairement que son handicap le place dans l'impossibilité physique de commettre les faits injustement reprochés".
"Les accusations formulées sont matériellement et scientifiquement impossibles", ont abondé auprès de l'AFP ses avocats, Mes Jacqueline Laffont et Robin Binsard.
Au contraire, pour Me Mario Stasi, les accusations de sa cliente Laëtitia sont "cohérentes et recoupées par des témoignages concordants". "Cette mise en examen attendue est logique", a-t-il réagi.
Témoin assisté
Jeudi, après avoir été interrogé plusieurs heures par deux magistrats instructeurs, M. Abad a aussi été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour les deux autres plaignantes, selon la source proche du dossier.
Ces dernières l'accusent de viol en 2010 et en 2011.
Selon M. Abad, ce statut de témoin assisté "démontre le caractère infondé des accusations".
Mais pour Me Arié Alimi, qui défend l'une des deux femmes, le combat continue.
"Nous avons bon espoir que la suite de l'instruction permette une poursuite de tous les faits dénoncés", a-t-il expliqué à l'AFP, voyant dans la mise en examen prononcée jeudi une "première étape".
L'ancien chef des députés LR avait été nommé en mai 2022 ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées. Il était une prise du président Emmanuel Macron à droite.
Dès le lendemain de sa nomination, Mediapart publiait les témoignages de deux femmes, Chloé (prénom d'emprunt) et Margaux, l'accusant respectivement de viol en 2010 et en 2011.
Avant de s'exprimer dans la presse, la première avait indiqué avoir émis un signalement anonyme à l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, la seconde avoir vu sa plainte classée par le parquet de Paris en 2017.
Leur prise de parole dans Mediapart avait incité une troisième femme, une élue centriste surnommée Laëtitia, à témoigner à son tour, puis à porter plainte.
Lors d'une soirée, selon son récit dans Mediapart, l'élu lui a "offert un verre" au fond duquel elle a vu "quelque chose": méfiante, elle est allée recracher sa gorgée aux toilettes.
Toujours selon Laëtitia, M. Abad l'attendait derrière la porte et l'aurait "poussée dans une pièce en face" puis aurait tenté de la contraindre à une fellation.
"J'avais peur, j'étais sidérée. Je me suis débattue, je l'ai frappé dans le ventre", a-t-elle raconté, disant avoir finalement pu s'échapper grâce à l'irruption d'un convive.
Dans la tourmente, un mois après sa nomination, M. Abad avait quitté l'exécutif début juillet 2022 à l'occasion du remaniement. Il avait ensuite été réélu député.
Lors de l'enquête préliminaire, M. Abad avait vu son immunité parlementaire levée et été placé en garde à vue le 7 juin 2023 puis relâché sans poursuite à ce stade.
Lors de l'information judiciaire, ouverte en juin 2023, Chloé et Margaux s'étaient jointes à la procédure.
"Je ne veux pas être optimiste", avait alors déclaré Margaux à l'AFP, expliquant s'être constituée partie civile "juste pour venir en soutien des autres femmes".
A ce jour mis en examen pour "une seule des trois plaignantes", M. Abad a assuré n'avoir "aucun doute sur le fait que sa totale innocence sera confirmée à l'issue de cette procédure".
Le député se présentera devant le bureau du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale mardi matin, a annoncé le groupe à l'AFP. "La présomption d'innocence s'applique à lui comme à chaque citoyen français", a-t-on indiqué de même source, sans autre commentaire.