PARIS, 25 mars 2011 (AFP) - "L'énergie la plus propre est celle que l'on évite de consommer". La phrase, simple, n'est pas qu'une incantation : elle est au coeur des travaux de nombre d'experts pour imaginer, au-delà du débat souvent caricatural sur le nucléaire, une société plus sobre énergétiquement.
L'accident de la centrale de Fukushima, au Japon, "va clairement accélérer la prise de conscience qu'il faut changer les modes de consommation (...) agir comme un révélateur", affirme à l'AFP Thierry Salomon, président de l'association "négaWatt".
Ce groupe de quelque 400 chercheurs prône depuis 2003 une nouvelle source d'énergie : "le négaWatt", l'unité non consommée grâce à une plus grande efficacité énergétique.
Leurs travaux se concentrent sur les véritables besoins en énergie que sur l'offre, avec un scénario reposant sur le triptyque sobriété, efficacité et développement des renouvelables.
"En France, on considère encore trop souvent que l'énergie c'est l'industrie, alors que c'est un problème de consommation, du bâtiment, et des collectivités", explique-t-il.
L'association avait élaboré un premier scénario de transition énergétique en 2003, actualisé en 2006 et elle travaille à une nouvelle mouture pour l'été 2011.
L'idée de base reste la même : lutter contre les gaspillages (86% de l'électricité est produite avec d'énormes pertes, mauvaise isolation des bâtiments, etc.) et les besoins superflus.
"négaWatt" dénonce ainsi le "comble de l'absurde" de la production d'électricité en centrale thermique : il faut 2,3kWh de gaz naturel pour produire de l'électricité pour fournir 1kWh de chaleur avec un chauffage électrique alors qu'avec une bonne chaudière à gaz il suffirait d'1,1kWh pour obtenir la même chaleur.
L'efficacité passe aussi par la réduction de la température dans les logements ou l'amélioration du rendement des appareillages électriques.
Selon les chiffres du Centre d'études et de recherches économiques sur l'énergie (CEREN) de 2009, un ménage français consomme, hors chauffage et eau chaude, en moyenne 2.700 kWh par an, dont 34,5% pour ses équipements de loisirs (20% pour les chaînes hifi, télévision et autres enregistreurs et 14,5% pour l'informatique).
Les équipements laissés en mode veille sont particulièrement énergivores : "cela représente 300 à 500 kWh d'électricité consommés par an sans rien produire en échange", selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.
Au chapitre des astuces, réduire d'un seul petit degré la température des logements, par exemple passer de 20°C à 19°, permettrait de réduire la consommation électrique de chaque foyer de 7%.
Avec le développement des renouvelables (éolien, solaire, bois et biomasse) par "une ligne politique claire et pas du stop and go comme sur le solaire", selon Thierry Salomon, la consommation énergétique de la France pourrait être ramenée à 1.200 teraWatts/heure en 2050 contre 2.800 en 2005.
"La réflexion est devenue possible en France", estime le président de l'association qui se félicite que des mots comme "sortir du nucléaire" soient maintenant l'objet d'un réel débat et plus seulement une étiquette associée aux "anti-nucléaires primaires".
"Mais il faut réfléchir à des solutions également sur l'urbanisme, la mobilité, nos besoins énergétiques réels et quotidiens".
La lumière s'éteindra pendant une heure samedi dans des centaines de lieux emblématiques à travers le monde, pour l'opération "Une heure pour la planète" afin de sensibiliser l'opinion à la consommation excessive d'électricité et à la pollution au dioxyde de carbone.
gg/jca/phc
L'accident de la centrale de Fukushima, au Japon, "va clairement accélérer la prise de conscience qu'il faut changer les modes de consommation (...) agir comme un révélateur", affirme à l'AFP Thierry Salomon, président de l'association "négaWatt".
Ce groupe de quelque 400 chercheurs prône depuis 2003 une nouvelle source d'énergie : "le négaWatt", l'unité non consommée grâce à une plus grande efficacité énergétique.
Leurs travaux se concentrent sur les véritables besoins en énergie que sur l'offre, avec un scénario reposant sur le triptyque sobriété, efficacité et développement des renouvelables.
"En France, on considère encore trop souvent que l'énergie c'est l'industrie, alors que c'est un problème de consommation, du bâtiment, et des collectivités", explique-t-il.
L'association avait élaboré un premier scénario de transition énergétique en 2003, actualisé en 2006 et elle travaille à une nouvelle mouture pour l'été 2011.
L'idée de base reste la même : lutter contre les gaspillages (86% de l'électricité est produite avec d'énormes pertes, mauvaise isolation des bâtiments, etc.) et les besoins superflus.
"négaWatt" dénonce ainsi le "comble de l'absurde" de la production d'électricité en centrale thermique : il faut 2,3kWh de gaz naturel pour produire de l'électricité pour fournir 1kWh de chaleur avec un chauffage électrique alors qu'avec une bonne chaudière à gaz il suffirait d'1,1kWh pour obtenir la même chaleur.
L'efficacité passe aussi par la réduction de la température dans les logements ou l'amélioration du rendement des appareillages électriques.
Selon les chiffres du Centre d'études et de recherches économiques sur l'énergie (CEREN) de 2009, un ménage français consomme, hors chauffage et eau chaude, en moyenne 2.700 kWh par an, dont 34,5% pour ses équipements de loisirs (20% pour les chaînes hifi, télévision et autres enregistreurs et 14,5% pour l'informatique).
Les équipements laissés en mode veille sont particulièrement énergivores : "cela représente 300 à 500 kWh d'électricité consommés par an sans rien produire en échange", selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.
Au chapitre des astuces, réduire d'un seul petit degré la température des logements, par exemple passer de 20°C à 19°, permettrait de réduire la consommation électrique de chaque foyer de 7%.
Avec le développement des renouvelables (éolien, solaire, bois et biomasse) par "une ligne politique claire et pas du stop and go comme sur le solaire", selon Thierry Salomon, la consommation énergétique de la France pourrait être ramenée à 1.200 teraWatts/heure en 2050 contre 2.800 en 2005.
"La réflexion est devenue possible en France", estime le président de l'association qui se félicite que des mots comme "sortir du nucléaire" soient maintenant l'objet d'un réel débat et plus seulement une étiquette associée aux "anti-nucléaires primaires".
"Mais il faut réfléchir à des solutions également sur l'urbanisme, la mobilité, nos besoins énergétiques réels et quotidiens".
La lumière s'éteindra pendant une heure samedi dans des centaines de lieux emblématiques à travers le monde, pour l'opération "Une heure pour la planète" afin de sensibiliser l'opinion à la consommation excessive d'électricité et à la pollution au dioxyde de carbone.
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