L’emploi salarié au plus bas en 2011


PAPEETE, jeudi 13 décembre 2012. L’ISPF (Institut de la statistique de la Polynésie française) a publié ce jeudi une étude sur le bilan de l’emploi en 2011. Il ressort qu’en 2011, «l’emploi salarié est au plus bas depuis 2007». Au total 2 000 postes ont été perdus dans le courant de l’année 2011 «Dans le même temps, l’activité des entreprises continue de se dégrader avec une baisse de 2 % de son chiffre d’affaires, une fois corrigé de l’inflation». Au total, depuis fin 2007, 6 810 emplois salariés ont disparu pour 62 978 emplois déclarés à la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS) au 31 décembre 2011.

L’accélération de la baisse globale en 2011 s’explique
par la détérioration de la situation pour les salariés du secteur marchand, et plus particulièrement pour ceux du secteur tertiaire et de la construction. À ces pertes d’emplois marchands s’ajoutent cette année des réductions d’effectifs dans le secteur tertiaire non marchand.


Plus de suppressions que d’emplois créés en 2011

Selon le bilan publié par l’ISPF, 6 700 emplois ont été supprimés et seulement 4 700 ont été créés en 2011. Les pertes d’emplois observées en 2011 correspondent à une baisse moyenne des effectifs de 3 % depuis 2010. Sur les 6 130 employeurs déclarant des salariés au 31 décembre 2011, 85 % d’entre eux déclaraient déjà des salariés un an plus tôt. Mais chez ces employeurs pérennes, un quart d’entre eux a réduit l’effectif de leurs salariés de 11%.
Autre composante de la baisse de l’emploi salarié, le ralentissement de l’inscription de nouveaux employeurs qui ne permet de créer que 2 000 emplois nouveaux, alors que dans le même temps les fermetures d’entreprises ont placé 2 500 salariés en recherche d’emploi.


La baisse d’emploi s’intensifie dans les grandes entreprises

Le tissu des employeurs polynésiens est constitué en très grande majorité de structures employant moins de 10 salariés. En contrepartie 3 % des employeurs concentrent 50 % de l’emploi. Les très grandes entreprises qui résistaient plutôt bien jusqu’en 2010, ont fortement comprimé leurs effectifs jusqu’à expliquer 60 % du recul de l’emploi salarié polynésien en 2011. De la même façon, les petits employeurs réduisent leurs effectifs en 2011 alors que ces structures avaient été relativement épargnées par la crise depuis
2007.

PF 08 2012 Emploi.pdf  (381.15 Ko)


Le salaire moyen est stable à 267 000 Fcfp

Le salaire moyen par emploi reste quasiment stable à 267 000 fcfp (+ 0,4 %) en 2011 par rapport à 2010. Ce phénomène se retrouve dans l’ensemble des secteurs, excepté l’industrie et le secteur primaire où il progresse respectivement de 1,7 % et 1,3 %. Cependant, avec une inflation de 1,8 % en 2011, le pouvoir d’achat des salariés polynésiens continue de se dégrader.

Quant au salaire moyen équivalent temps plein (EQTP), il se situe à 309 000 F.CFP en 2011. Sur un an, il progresse de 0,9 %. Cette hausse est plus marquée dans le domaine de l’industrie (+ 2,2 %), de l’administration publique (+ 1,8 %) et dans le commerce de détail (+1,6 %). A contrario, le salaire moyen (EQTP) diminue dans l’hôtellerie restauration (- 1 %) et est stable dans le secteur primaire.

Au regard du salaire équivalent temps plein, ou de la situation des salariés qui travaillent 169 heures, un écart de 8 % subsiste au profit des hommes. Cet écart est même de 14 % dans les entreprises privés alors que le secteur public rémunère mieux les femmes à temps plein


Record de demandeurs d’emploi enregistrés au SEFI

Les chiffres du Service de l’Emploi de la Formation et de l’Insertion professionnelles (SEFI) décrivent toujours un marché du travail très déséquilibré. En moyenne en 2011, 8 800 demandes d’emploi sont restées non satisfaites à chaque fin de mois. Au mois d’octobre 2011, le SEFI enregistre le même record qu’au mois d’octobre 2010 avec 9 965 demandes non satisfaites en fin de mois.

La durée de recherche d’emploi s’allonge en 2011 ; les demandeurs inscrits depuis plus d’un an ont plus que doublé. Les demandeurs ayant des diplômes supérieurs au baccalauréat sont de plus en plus nombreux à s’inscrire au SEFI (+ 14 %), traduisant à la fois une hausse du nombre de ces diplômés mais aussi une diminution des débouchés.

Le nombre de femmes inscrites au SEFI est relativement stable (+ 1,3 %) tandis que le nombre d’hommes diminue en moyenne de 8 % sur un an. Les femmes demeurent plus nombreuses que les hommes à y rechercher un emploi (4 900 femmes et 3 900 hommes en moyenne à chaque fin de mois en 2011).


Rédigé par () le Jeudi 13 Décembre 2012 à 10:17 | Lu 1270 fois