L'émissaire de la future station d'épuration de la Papeaeva posé


L'émissaire en océan permettra de rejeter les eaux épurées par la station d'épuration de la Papeava à 300 mètres au-delà de la digue de Motu Uta à 60 mètres de profondeur.
PAPEETE, le 6 décembre 2015. La station d'épuration de la Papeava devrait être mise en service en juillet prochain. Après des mois de travaux pour poser avec succès l'émissaire à 60 mètres de profondeur, les ingénieurs ont trouvé la technique le mois dernier pour le poser avec succès. Selon le maire de Papeete, ce sera "la station la plus performante de la région".

Ah y est l'émissaire de la station d'épuration de la Papeava de Papeete est posé. Les travaux avaient commencé en juin 2014 après deux années de procédures d'appels d'offres. La mission était alors de placer l'émissaire à 300 mètres au-delà de la digue de Motu Uta à 60 mètres de profondeur. Mais traverser 300 mètres de récif n'est pas une mince affaire.
La première partie de l'émissaire située dans le lagon entre le remblai de la Papeava et la digue Est de Motu Uta a été réalisée entre septembre 2014 et mai 2015 par JL Polynésie. La seconde partie, un forage de 300 mètres depuis la digue de Motu Uta jusqu'à son débouché à 60 mètres de profondeur, a été confié au groupement JL Polynésie-Brunel Forage. Ce groupement d'entreprises a choisi d'utiliser la technique du forage dirigé. Leur objectif : poser des tubes acier vissés de diamètre 450 millimètres après différentes phases distinctes et successives : "d'abord le forage pilote dirigé, puis les phases d'alésage pour augmenter le diamètre du forage avant l'introduction des tubes par poussage", explique-t-on du côté de la mairie. "Après plusieurs tentatives de forage, cette technique n'a finalement pas fait ses preuves." L'entreprise mandataire JL Polynésie a alors décidé de renforcer son groupement en faisant intervenir une nouvelle entreprise française reconnue en forages dirigés. Il s'agit de HDI. Le chantier a repris début novembre 2015 en revenant sur la solution technique de base envisagée initialement par les bureaux d'études de maîtrise d'œuvre.
Il a été décidé de réaliser "deux forages dirigés pour poser deux tubes en acier soudés bout à bout de diamètre 355 millimètres selon la méthode du tubage à l'avancement. Le forage pilote dirigé est ainsi suivi directement de l'introduction des tubes au fur et à mesure de l'avancement du forage, contrairement à la première solution retenue. "Trois semaines après la reprise des travaux, le premier émissaire est ainsi posé sans encombre, démontrant ainsi que la technique du tubage à l'avancement est la plus adaptée", indique-t-on à l'hôtel de ville.
Cette grosse partie réalisée, le maire de Papeete se projette déjà dans la mise en service de la station d'épuration, prévue en juillet 2016, après une période de tests qui devraient commencer en avril. Michel Buillard est ainsi fier de cette station, "la plus performante de la région". Se voulant respectueuse de l'environnement, la station utilisera l'énergie solaire afin notamment de "sécher les boues dans une serre solaire automatisée et dotée d'un procédé". L'hygiénisation permettra ensuite de revaloriser ces boues en engrais, qui pourront être utilisés par le service Parc et jardins de la commune. Un parcours pédagogique sera prévu pour découvrir toutes les facettes du traitement des eaux usées.


 


Les administrés auront deux ans pour se raccorder

Les administrés ont l'obligation réglementaire de se raccorder au réseau public dans les deux années suivant la mise en place opérationnelle du service. Les travaux de raccordement sont à la charge du propriétaire dans les limites de sa propriété privée. Les entreprises de travaux mènent des enquêtes afin de disposer les "regards" dans des emplacements plus accessibles afin de faciliter la vie des administrés lors de leur raccordement au réseau.

Une obligation du Code général des collectivités territoriales

En mars dernier, le Parlement a adopté le report des obligations liées au code général des collectivités territoriales en matière d’eau potable, d’assainissement des eaux usées et de traitement des déchets en Polynésie française.
Le Code général des collectivités territoriales (CGCT) jusqu'ici prévoyait que les communes doivent assurer, au plus tard le 31 décembre 2015, le service de la distribution d’eau potable et, au plus tard le 31 décembre 2020, le service de l’assainissement des eaux usées. Dorénavant, les communes devront le faire avant le 31 décembre 2024.


Combien ça coûte ?

La commune de Papeete a assuré un investissement initial de 330 millions de Fcfp sur fonds propres par la mise en place de l'assainissement collectif autour de l'hôtel de ville. L'investissement suivant, réalisés par les membres du contrat de projets, est de 4 milliards de Fcfp hors taxes sur quatre ans. Le projet est ainsi financé à 89% par l'Etat et la Polynésie française, qui se partagent à part égale le montant investi tandis que les 11% restants sont assumés par la SEML Te Ora Nui ananahi, société mise en place par la ville de Papeete pour réaliser l'assainissement. Un investissement supplémentaire de 2.3 milliards de Fcfp hors taxes est actuellement, en cours de préparations et sera assuré par le Fonds européen de développement et la ville de Papeete.

Rédigé par Mélanie Thomas le Dimanche 6 Décembre 2015 à 16:00 | Lu 1491 fois