Tahiti, le 25 mars 2022 – Au cours d'une même soirée, l'UPF a organisé deux concours pour distinguer les talents oratoires de ses étudiants et doctorants. C'est aussi l'occasion pour les concurrents de faire entendre un message qui leur tient à cœur.
L'Université a organisé sa "soirée des arts oratoires" jeudi 25 mars, en proposant deux concours mettant en avant les qualités de rhétorique orale de ses thésards et étudiants dans le grand amphithéâtre bien rempli tout au long des cinq heures de la soirée. La première partie de la soirée était dévolue à la manche polynésienne du concours "ma thèse en 180 secondes" pendant lequel cinq doctorants de l'UPF ont eu trois minutes pour synthétiser et vulgariser leur sujet ainsi que leurs travaux de thèse et pour convaincre l'auditoire de l'intérêt de leur recherche.
Jade Tetohu, qui travaille sur la larve de la mouche Hermetia Illucens a remporté le 1er prix du Jury. Tonyo Toomaru, pour son travail sur l'œuvre d'Henri Hiro, a remporté le prix du public. Les deux lauréats s'envoleront pour Paris dans 15 jours où ils participeront, du 7 au 9 avril, à la demi-finale nationale, avant, peut-être, la finale internationale qui se tiendra à Montréal.
Le concours d'éloquence de l'UPF
En deuxième partie de soirée s'est déroulée le "concours d'éloquence de l'UPF". Les candidats, tous étudiants, ont dû présenter et défendre un sujet de leur choix, dans un intervalle de temps compris entre quatre et cinq minutes, en essayant d'être le plus convainquant possible. Les étudiants de DUT GACO étaient au cœur de l'organisation de ce concours, inlassablement soutenus par les étudiants de la mouv'e (Maison des œuvres universitaires et de la vie des étudiants). "On est amenés à réaliser des projets tutorés qui font partie intégrante de notre formation, ils sont même notés", précise Robin Ventura, un des organisateurs et étudiant en deuxième année de DUT.
L'Université a organisé sa "soirée des arts oratoires" jeudi 25 mars, en proposant deux concours mettant en avant les qualités de rhétorique orale de ses thésards et étudiants dans le grand amphithéâtre bien rempli tout au long des cinq heures de la soirée. La première partie de la soirée était dévolue à la manche polynésienne du concours "ma thèse en 180 secondes" pendant lequel cinq doctorants de l'UPF ont eu trois minutes pour synthétiser et vulgariser leur sujet ainsi que leurs travaux de thèse et pour convaincre l'auditoire de l'intérêt de leur recherche.
Jade Tetohu, qui travaille sur la larve de la mouche Hermetia Illucens a remporté le 1er prix du Jury. Tonyo Toomaru, pour son travail sur l'œuvre d'Henri Hiro, a remporté le prix du public. Les deux lauréats s'envoleront pour Paris dans 15 jours où ils participeront, du 7 au 9 avril, à la demi-finale nationale, avant, peut-être, la finale internationale qui se tiendra à Montréal.
Le concours d'éloquence de l'UPF
En deuxième partie de soirée s'est déroulée le "concours d'éloquence de l'UPF". Les candidats, tous étudiants, ont dû présenter et défendre un sujet de leur choix, dans un intervalle de temps compris entre quatre et cinq minutes, en essayant d'être le plus convainquant possible. Les étudiants de DUT GACO étaient au cœur de l'organisation de ce concours, inlassablement soutenus par les étudiants de la mouv'e (Maison des œuvres universitaires et de la vie des étudiants). "On est amenés à réaliser des projets tutorés qui font partie intégrante de notre formation, ils sont même notés", précise Robin Ventura, un des organisateurs et étudiant en deuxième année de DUT.
Des concurrents libres, mais accompagnés
Les dix concurrents, âgés de 17 à 50 ans, se sont succédé devant un jury composé de sept professionnels ou anciens lauréats du concours qui les a évalués sur différents critères : leur aisance, leur gestuel, leur occupation de l'espace, la pertinence de leurs arguments… "Le concours s'adresse à ceux qui pensent qu'ils ont du mal à s'exprimer à l'oral, en public, ça va leur permettre de s'améliorer et de prendre confiance en eux", explique Nuutea Taati, étudiante en DUT-GACO (Gestion administrative et commerciale des organisations) première année. Pour que les candidats puissent s'entraîner, l'université a mis à leur disposition des ateliers animés par quatre coaches professionnels pour travailler la gestuelle, l'aisance orale, la gestion du stress et les techniques d'improvisation. Aux trois prix décernés par le jury s'ajoute un prix du public, qui pouvait voter en direct par internet.
Porter son sujet
Les concurrents, dont la prestation étaient précédées d'une courte présentation vidéo, ont traité, avec passion et un humour parfois grinçant, d'un panel de thèmes très large allant du "sens de la vie" à "la mort de l'humanité" en passant par "l'école ne sert à rien". Moetai Brotherson, député de la troisième circonscription et membre du jury, saluait cette grande liberté dans les choix des sujets ainsi que "l'ouverture d'esprit des organisateurs, qui laisse la parole aux étudiants sans aucune censure". Ainsi, le premier prix du Jury a été remporté par Heiani Tahutini, étudiante en troisième année de licence de géographie, qui a livré une prestation très maîtrisée et pleine de malice sur le thème de la dépénalisation du cannabis. "Il y a beaucoup de personnes qui fument du paka autour de moi, moi-même j'ai été consommatrice et je voulais porter ce message, mais en y mettant beaucoup d'humour", confie-t-elle après la remise des prix. "C'était une aventure très riche", poursuit-elle en évoquant sa préparation, "J'ai rencontré des gens qui sont devenus des amis, presque ma famille".
Le vote du public est allé vers Naui Tepa, étudiant en master de droit, pour son intervention bilingue en français et en reo tahiti, émouvante et "venue des tripes", comme le souligne Moetai Brotherson, sur la problématique de l'identité mā'ohi. "Mon but, c'était de faire passer le message que, dans ce pays, il faut en finir avec les cocotiers, les colliers de fleurs, les vahine. On est un peuple qui souffre", précise le lauréat. Le deuxième prix du jury a été décerné à Tearotua Hue pour sa prestation très personnelle sur l'amour et la jalousie. Le troisième prix, quant à lui, est allé à Pauline Brechignac qui a parlé de la peur de l'échec. La vidéo du concours est disponible sur la chaine YouTube de l'UPF.
Porter son sujet
Les concurrents, dont la prestation étaient précédées d'une courte présentation vidéo, ont traité, avec passion et un humour parfois grinçant, d'un panel de thèmes très large allant du "sens de la vie" à "la mort de l'humanité" en passant par "l'école ne sert à rien". Moetai Brotherson, député de la troisième circonscription et membre du jury, saluait cette grande liberté dans les choix des sujets ainsi que "l'ouverture d'esprit des organisateurs, qui laisse la parole aux étudiants sans aucune censure". Ainsi, le premier prix du Jury a été remporté par Heiani Tahutini, étudiante en troisième année de licence de géographie, qui a livré une prestation très maîtrisée et pleine de malice sur le thème de la dépénalisation du cannabis. "Il y a beaucoup de personnes qui fument du paka autour de moi, moi-même j'ai été consommatrice et je voulais porter ce message, mais en y mettant beaucoup d'humour", confie-t-elle après la remise des prix. "C'était une aventure très riche", poursuit-elle en évoquant sa préparation, "J'ai rencontré des gens qui sont devenus des amis, presque ma famille".
Le vote du public est allé vers Naui Tepa, étudiant en master de droit, pour son intervention bilingue en français et en reo tahiti, émouvante et "venue des tripes", comme le souligne Moetai Brotherson, sur la problématique de l'identité mā'ohi. "Mon but, c'était de faire passer le message que, dans ce pays, il faut en finir avec les cocotiers, les colliers de fleurs, les vahine. On est un peuple qui souffre", précise le lauréat. Le deuxième prix du jury a été décerné à Tearotua Hue pour sa prestation très personnelle sur l'amour et la jalousie. Le troisième prix, quant à lui, est allé à Pauline Brechignac qui a parlé de la peur de l'échec. La vidéo du concours est disponible sur la chaine YouTube de l'UPF.
"Porter un message fort"
Naui Tepa, lauréat du prix du public
Ton intervention portait sur les souffrances liées à la quête identitaire mā'ohi, c'était la seule intervention bilingue de la soirée. Tu en as rédigé intégralement le texte ?
"L'introduction et la conclusion sont des citations de Patrick Amaru et de Jean-Marc Tera'ituatini Pambrun, mais le reste du texte vient de moi, y compris les parties en tahitien. Elles étaient là pour combler des pics de frustration. Parfois, on se laisse emporter par un sentiment profond de mal-être intérieur. Je crois que le tahitien est une langue de revendication, surtout depuis la fin des années 70, elle est très utile pour exprimer les craintes et les rêves des Mā'ohi. Le tahitien sort plus facilement, parce que c'est la langue de mon combat. Étant petit, j'ai participé à des concours de 'ōrero du coup c'est plus facile d'être synthétique en tahitien, plus même qu'en français."
C'est la motivation derrière ta participation à ce concours ?
"Je ne suis pas venu pour gagner. Mon but, c'était de faire passer le message que, dans ce pays, il faut en finir avec les cocotiers, les colliers de fleurs, les vahine. On est un peuple qui souffre et c'est pour ça que j'ai participé à ce concours, pour donner à entendre cette souffrance. Même si je suis jeune encore, c'est le combat de toute ma vie. J'ai eu, assez jeune, ce déclic identitaire. Je ne cherche pas à être un porte-parole de la jeunesse en quête d'identité, mais si je peux ouvrir la voie et porter un message fort alors je veux le faire."
Ton intervention portait sur les souffrances liées à la quête identitaire mā'ohi, c'était la seule intervention bilingue de la soirée. Tu en as rédigé intégralement le texte ?
"L'introduction et la conclusion sont des citations de Patrick Amaru et de Jean-Marc Tera'ituatini Pambrun, mais le reste du texte vient de moi, y compris les parties en tahitien. Elles étaient là pour combler des pics de frustration. Parfois, on se laisse emporter par un sentiment profond de mal-être intérieur. Je crois que le tahitien est une langue de revendication, surtout depuis la fin des années 70, elle est très utile pour exprimer les craintes et les rêves des Mā'ohi. Le tahitien sort plus facilement, parce que c'est la langue de mon combat. Étant petit, j'ai participé à des concours de 'ōrero du coup c'est plus facile d'être synthétique en tahitien, plus même qu'en français."
C'est la motivation derrière ta participation à ce concours ?
"Je ne suis pas venu pour gagner. Mon but, c'était de faire passer le message que, dans ce pays, il faut en finir avec les cocotiers, les colliers de fleurs, les vahine. On est un peuple qui souffre et c'est pour ça que j'ai participé à ce concours, pour donner à entendre cette souffrance. Même si je suis jeune encore, c'est le combat de toute ma vie. J'ai eu, assez jeune, ce déclic identitaire. Je ne cherche pas à être un porte-parole de la jeunesse en quête d'identité, mais si je peux ouvrir la voie et porter un message fort alors je veux le faire."