SAN FRANCISCO, 11 avr 2012 (AFP) - Les accusations d'entente sur les prix lancées mercredi par les autorités américaines contre Apple et une poignée de grands éditeurs jettent une ombre sur un des rares succès dans la révolution des médias traditionnels, avec un marché du livre numérique déjà foisonnant.
A la différence des producteurs de films ou de musique qui peinent à exploiter tout le potentiel des modes de distribution numérique, les éditeurs profitent aujourd'hui d'un marché pour lequel le distributeur en ligne Amazon a ouvert la voie.
Cette année, les lecteurs du monde entier devraient dépenser plus de 2 milliards de dollars en livres numériques, selon James McQuivey, un analyste du cabinet Forrester Research, et ce chiffre devrait quintupler en 2016.
"C'est l'un des rares secteurs où les planètes sont alignées quand il s'agit de passer de l'analogique au numérique tout en gagnant de l'argent", déclare M. McQuivey à l'AFP. "C'est pour cela qu'Apple, Amazon, (le libraire américain) Barnes & Noble et tout le monde s'y est mis".
Leur chance, selon lui, est que contrairement aux amateurs de musique et de films souvent jeunes et désargentés, les grands lecteurs ont souvent plus de moyens, et leur souci de rester cultivé les pousse à dépenser pour lire.
Une étude de l'institut de recherches Pew publiée la semaine dernière a montré qu'aux Etats-Unis en particulier, les amateurs de livres goûtent de mieux en mieux l'édition immatérielle.
Un peu plus d'un cinquième des adultes américains ont lu un "e-livre" dans l'année écoulée, aidés par la popularité et les prix en baisse des liseuses comme le Kindle d'Amazon ou le Nook de Barnes & Noble, sans compter la tablette iPad d'Apple.
"Il est maintenant évident que les lecteurs se convertissent à un nouveau format de livres, et beaucoup lisent plus parce que les livres peuvent être trouvés" facilement sur internet, fait remarquer un auteur de l'étude de Pew, Lee Rainie.
Amazon, dont le métier d'origine est l'envoi par la poste de livres imprimés, est crédité pour avoir apporté le déclic qu'il fallait au secteur en sortant fin 2007 son premier modèle de liseuse Kindle, avec la collaboration d'éditeurs espérant gonfler leurs recettes en rendant leurs ouvrages accessibles en ligne.
Le Kindle, lié à une vaste librairie numérique du même nom, s'est progressivement établi comme le modèle de référence. En dépit des réticences des éditeurs, Amazon a imposé un prix pratiquement unique de 9,99 dollars, quitte à vendre à perte, permettant aux internautes de payer moins cher que pour des livres imprimés.
Mais avec la sortie de l'iPad en 2010, Apple a privilégié un autre modèle de distribution, laissant les éditeurs fixer eux-même le prix des livres numériques, en se réservant pour lui-même une commission de 30%.
Paradoxalement, l'irruption d'Apple, maudit par les maisons de disques pour son modèle de distribution de musique sur iTunes, a cette fois ravi les éditeurs.
"Je crois que les éditeurs sont allés directement de leur rencontre avec (le défunt patron d'Apple Steve) Jobs en Californie, à Seattle pour rencontrer (le patron d'Amazon) Jeff Bezos", ajoute M. McQuivey.
Amazon a dû renoncer à la discipline sur les prix, tout en se versant cette fois une commission, et en prévenant les lecteurs que c'était aux éditeurs qu'ils devaient se plaindre des prix plus élevés de leur livres numériques.
gc/chr/sl/bar
A la différence des producteurs de films ou de musique qui peinent à exploiter tout le potentiel des modes de distribution numérique, les éditeurs profitent aujourd'hui d'un marché pour lequel le distributeur en ligne Amazon a ouvert la voie.
Cette année, les lecteurs du monde entier devraient dépenser plus de 2 milliards de dollars en livres numériques, selon James McQuivey, un analyste du cabinet Forrester Research, et ce chiffre devrait quintupler en 2016.
"C'est l'un des rares secteurs où les planètes sont alignées quand il s'agit de passer de l'analogique au numérique tout en gagnant de l'argent", déclare M. McQuivey à l'AFP. "C'est pour cela qu'Apple, Amazon, (le libraire américain) Barnes & Noble et tout le monde s'y est mis".
Leur chance, selon lui, est que contrairement aux amateurs de musique et de films souvent jeunes et désargentés, les grands lecteurs ont souvent plus de moyens, et leur souci de rester cultivé les pousse à dépenser pour lire.
Une étude de l'institut de recherches Pew publiée la semaine dernière a montré qu'aux Etats-Unis en particulier, les amateurs de livres goûtent de mieux en mieux l'édition immatérielle.
Un peu plus d'un cinquième des adultes américains ont lu un "e-livre" dans l'année écoulée, aidés par la popularité et les prix en baisse des liseuses comme le Kindle d'Amazon ou le Nook de Barnes & Noble, sans compter la tablette iPad d'Apple.
"Il est maintenant évident que les lecteurs se convertissent à un nouveau format de livres, et beaucoup lisent plus parce que les livres peuvent être trouvés" facilement sur internet, fait remarquer un auteur de l'étude de Pew, Lee Rainie.
Amazon, dont le métier d'origine est l'envoi par la poste de livres imprimés, est crédité pour avoir apporté le déclic qu'il fallait au secteur en sortant fin 2007 son premier modèle de liseuse Kindle, avec la collaboration d'éditeurs espérant gonfler leurs recettes en rendant leurs ouvrages accessibles en ligne.
Le Kindle, lié à une vaste librairie numérique du même nom, s'est progressivement établi comme le modèle de référence. En dépit des réticences des éditeurs, Amazon a imposé un prix pratiquement unique de 9,99 dollars, quitte à vendre à perte, permettant aux internautes de payer moins cher que pour des livres imprimés.
Mais avec la sortie de l'iPad en 2010, Apple a privilégié un autre modèle de distribution, laissant les éditeurs fixer eux-même le prix des livres numériques, en se réservant pour lui-même une commission de 30%.
Paradoxalement, l'irruption d'Apple, maudit par les maisons de disques pour son modèle de distribution de musique sur iTunes, a cette fois ravi les éditeurs.
"Je crois que les éditeurs sont allés directement de leur rencontre avec (le défunt patron d'Apple Steve) Jobs en Californie, à Seattle pour rencontrer (le patron d'Amazon) Jeff Bezos", ajoute M. McQuivey.
Amazon a dû renoncer à la discipline sur les prix, tout en se versant cette fois une commission, et en prévenant les lecteurs que c'était aux éditeurs qu'ils devaient se plaindre des prix plus élevés de leur livres numériques.
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