Le 6 mai 2015 à Hao, pour l'inauguration du projet de complexe aquacole, Edouard Fritch, le président du Pays avec les investisseurs chinois du groupe Tian Rui et le tavana de la commune, Théodore Tuahine.
PAPEETE, le 13 avril 2016. Le président du Pays, Édouard Fritch, accompagné d'une délégation resserrée de techniciens part en Chine dès vendredi pour rencontrer les responsables du groupe Tian Rui. Avec les investisseurs chinois de Tahiti Nui Ocean Foods, chez eux à Shanghai, les discussions vont porter sur les points encore flous de ce vaste complexe d'aquaculture.
Un an après l'inauguration du projet du complexe aquacole Tahiti Nui Ocean Foods sur l'atoll de Hao (c'était le 6 mai 2015), rien encore sur place ne laisse présager réellement que cette future industrie d'élevage de poisson, de transformation et de conditionnement pour l'exportation avance réellement. Mis à part les travaux menés par le Pays pour aménager une route de contournement du site. Au cours des derniers mois, c'est surtout en coulisses que le projet avance, en suivant les étapes administratives requises. Pourtant, on sent bien que ces progrès ne sont pas appréciés de la même façon entre le gouvernement polynésien qui veut encadrer au mieux l'arrivée d'une industrie lourde de l'aquaculture, inédite sur le territoire et d'une part, les investisseurs chinois très pressés de lancer la production.
Cette dissonance, dans l'appréciation des durées, entre les partenaires de ce projet (Pays et investisseurs chinois), on l'avait ressenti déjà en mai 2015 au moment de la symbolique inauguration du projet, mais aussi six mois plus tard. En novembre 2015, Wang Chen, le P-dg du groupe chinois Tian Rui de retour sur le terrain à Hao avait ait exprimé le vœu que son exploitation entre en phase d'exploitation dans les deux années suivantes. Or, selon nos dernières informations, le permis de construire du complexe aquacole industriel qui représente un total de plus de 8,5 hectares de bâtiments et d'installations diverses (écloserie, laboratoire, station d'épuration, centre de stockage, base de vie etc…) ne serait obtenu, au mieux, qu'en fin d'année 2016.
Dans l'idéal, l'usine de Tahiti Nui Ocean Foods ne pourrait donc fonctionner qu'à partir de la fin de l'année 2018 et ce, dans l'hypothèse où l'investisseur trouve un moyen pour acheminer jusqu'à Hao tous les matériaux nécessaires. Car, le gigantisme de ce complexe n'a d'équivalent nulle part dans le Pays. Pour tenter de comparer, c'est comme si l'ancienne parcelle où se situait l'hôtel Sofitel Maeva Beach était entièrement bâtie pour devenir cette usine de poissons, sur un site au total quatre fois plus vaste, d'environ 35 hectares.
Face à la taille de ce complexe industriel et d'un mode opératoire pas toujours exposé clairement de la part des investisseurs chinois, les interrogations du Pays sont légitimes. Visiblement certains points cruciaux ont besoin d'être éclaircis. Cette visite d'une semaine, de la délégation polynésienne, à Shanghai avec le président Edouard Fritch a pour but de "répondre à l'ensemble des interrogations qui restent encore aujourd'hui et faire en sorte que nos équipes, localement, se calent sur un calendrier de réalisation des études nécessaires et aussi que l'investisseur sache exactement ce qui reste à faire s'agissant des dossiers techniques sur les constructions, la réalisation des bassins…" expliquait Jean-Christophe Bouissou, le porte-parole du gouvernement, hier, à l'issue du conseil des ministres hebdomadaire.
Un an après l'inauguration du projet du complexe aquacole Tahiti Nui Ocean Foods sur l'atoll de Hao (c'était le 6 mai 2015), rien encore sur place ne laisse présager réellement que cette future industrie d'élevage de poisson, de transformation et de conditionnement pour l'exportation avance réellement. Mis à part les travaux menés par le Pays pour aménager une route de contournement du site. Au cours des derniers mois, c'est surtout en coulisses que le projet avance, en suivant les étapes administratives requises. Pourtant, on sent bien que ces progrès ne sont pas appréciés de la même façon entre le gouvernement polynésien qui veut encadrer au mieux l'arrivée d'une industrie lourde de l'aquaculture, inédite sur le territoire et d'une part, les investisseurs chinois très pressés de lancer la production.
Cette dissonance, dans l'appréciation des durées, entre les partenaires de ce projet (Pays et investisseurs chinois), on l'avait ressenti déjà en mai 2015 au moment de la symbolique inauguration du projet, mais aussi six mois plus tard. En novembre 2015, Wang Chen, le P-dg du groupe chinois Tian Rui de retour sur le terrain à Hao avait ait exprimé le vœu que son exploitation entre en phase d'exploitation dans les deux années suivantes. Or, selon nos dernières informations, le permis de construire du complexe aquacole industriel qui représente un total de plus de 8,5 hectares de bâtiments et d'installations diverses (écloserie, laboratoire, station d'épuration, centre de stockage, base de vie etc…) ne serait obtenu, au mieux, qu'en fin d'année 2016.
Dans l'idéal, l'usine de Tahiti Nui Ocean Foods ne pourrait donc fonctionner qu'à partir de la fin de l'année 2018 et ce, dans l'hypothèse où l'investisseur trouve un moyen pour acheminer jusqu'à Hao tous les matériaux nécessaires. Car, le gigantisme de ce complexe n'a d'équivalent nulle part dans le Pays. Pour tenter de comparer, c'est comme si l'ancienne parcelle où se situait l'hôtel Sofitel Maeva Beach était entièrement bâtie pour devenir cette usine de poissons, sur un site au total quatre fois plus vaste, d'environ 35 hectares.
Face à la taille de ce complexe industriel et d'un mode opératoire pas toujours exposé clairement de la part des investisseurs chinois, les interrogations du Pays sont légitimes. Visiblement certains points cruciaux ont besoin d'être éclaircis. Cette visite d'une semaine, de la délégation polynésienne, à Shanghai avec le président Edouard Fritch a pour but de "répondre à l'ensemble des interrogations qui restent encore aujourd'hui et faire en sorte que nos équipes, localement, se calent sur un calendrier de réalisation des études nécessaires et aussi que l'investisseur sache exactement ce qui reste à faire s'agissant des dossiers techniques sur les constructions, la réalisation des bassins…" expliquait Jean-Christophe Bouissou, le porte-parole du gouvernement, hier, à l'issue du conseil des ministres hebdomadaire.
Édouard Fritch : "L’enjeu c’est de boucler le plus rapidement possible le permis de construire"
Vous faites un déplacement en Chine, en fin de cette semaine ?
C’est ce qui est prévu, sauf changement de dernière minute. Je vais accompagner une équipe de techniciens. On part à la rencontre de M. Wang Chen et de son équipe technique là-bas.
Quel est l’enjeu ?
L’enjeu c’est de boucler le plus rapidement possible le permis de construire qui, aujourd’hui, bute encore sur des problèmes techniques liés à la phase opérationnelle, c’est-à-dire, à tout ce qui concerne l’opération d’aquaculture proprement dite. Les permis sont prêts : pour le terrassement et la base de vie. Il reste toute la partie écloserie et élevage du poisson.
On a l’impression d’un flottement, actuellement, dans la mise en place de ce projet. Non ?
Non, c’est parce qu’on n’en parle pas. Je ne vais pas aller faire mousser des choses dont je ne suis pas certain de l’aboutissement. Aujourd’hui, un an après le dépôt du dossier de demande de permis, je pense qu’il nous faudra encore deux mois avant que l’ensemble des permis pour toute l’opération soit déposé.
Dans l’état actuel, ce projet est-il toujours considéré comme viable ?
Il l’a toujours été.
Le déplacement du président de la Polynésie française en Chine pour appuyer les démarches de la délégation, présente un caractère inquiétant, vous percevez ce malaise ?
[Rires]. Ce n’est pas inquiétant ! Disons que c’est pour demander à la société d’aller un peu plus vite. Comme je l’ai déjà annoncé par ailleurs, j’aurais souhaité qu’au mois de juillet 2016 les choses commencent à bouger à Hao. Je vais donc demander que ce projet soit inscrit en priorité sur les carnets de commande de M. Wang Chen et de ses sociétés.
C’est ce qui est prévu, sauf changement de dernière minute. Je vais accompagner une équipe de techniciens. On part à la rencontre de M. Wang Chen et de son équipe technique là-bas.
Quel est l’enjeu ?
L’enjeu c’est de boucler le plus rapidement possible le permis de construire qui, aujourd’hui, bute encore sur des problèmes techniques liés à la phase opérationnelle, c’est-à-dire, à tout ce qui concerne l’opération d’aquaculture proprement dite. Les permis sont prêts : pour le terrassement et la base de vie. Il reste toute la partie écloserie et élevage du poisson.
On a l’impression d’un flottement, actuellement, dans la mise en place de ce projet. Non ?
Non, c’est parce qu’on n’en parle pas. Je ne vais pas aller faire mousser des choses dont je ne suis pas certain de l’aboutissement. Aujourd’hui, un an après le dépôt du dossier de demande de permis, je pense qu’il nous faudra encore deux mois avant que l’ensemble des permis pour toute l’opération soit déposé.
Dans l’état actuel, ce projet est-il toujours considéré comme viable ?
Il l’a toujours été.
Le déplacement du président de la Polynésie française en Chine pour appuyer les démarches de la délégation, présente un caractère inquiétant, vous percevez ce malaise ?
[Rires]. Ce n’est pas inquiétant ! Disons que c’est pour demander à la société d’aller un peu plus vite. Comme je l’ai déjà annoncé par ailleurs, j’aurais souhaité qu’au mois de juillet 2016 les choses commencent à bouger à Hao. Je vais donc demander que ce projet soit inscrit en priorité sur les carnets de commande de M. Wang Chen et de ses sociétés.