L’avenir de la cargaison du Shen Gang Shun toujours en suspens


Tahiti, le 22 juillet 2020 - Echoué depuis le 21 mars dernier au nord de l’atoll de Arutua, le navire chinois Shen Gang Shun contient à son bord 12 tonnes de poissons et environ 70 tonnes d’appâts. Face à la demande du Pays de l’océanisation de la cargaison, les armateurs souhaitent que toutes les conditions soient réunies pour réaliser cette immersion.      

Les 12 tonnes de poissons et environ 70 tonnes d’appâts qui pourrissent depuis quatre mois dans les cales du navire Shen Gang Shun échoué à Arutua vont sans aucun doute devoir y rester encore un peu. Le gouvernement, lors du conseil des ministres d'hier, a fixé les conditions imposées aux armateurs chinois pour procéder à l’océanisation de la cargaison de poissons et d’appâts du bateau, en précisant bien que les matières à immerger « ne doivent contenir aucune matière polluante, comme des plastiques, papiers, cartons, bois ou métaux ».
Le gouvernement veut également que le tri des déchets non organiques se fasse sur le navire, avant leur mise en sac et leur transfert sans délai vers Tahiti pour être pris en charge dans les filières de traitement autorisées. Le transfert des matières organiques et non-organiques par le lagon de l’atoll de Arutua est en outre interdit, affirme le compte-rendu du conseil des ministres.

Les armateurs contestent certaines obligations

Mais toutes ces demandes risquent d’être en réalité un peu plus compliquées et plus lentes que prévu, notamment à cause de la forte houle saisonnière. En effet, si selon l'avocate des armateurs du Shen Gang Shun, Me Anne-Laurence Michel, « les armateurs sont tout à fait d'accord sur les conditions de tri des déchets » par contre « ils critiquent vivement les autres observations ».
À commencer d’abord « sur un retirement des déchets par la voie lagonaire, aucune interdiction n'a été opposée aux armateurs ; des observations ont été formulées pour obtenir plus d'informations sur le plan de travail et les réponses sont en cours de rédaction. Il faut savoir que le retirement côté océan est actuellement impossible compte-tenu de la forte houle saisonnière », souligne l’avocate avant de préciser que « le retirement des déchets de poissons ne peut reposer sur une question d'urgence. La seule et unique préoccupation, de tous et de chacun, est de procéder à un retirement propre, en préservation du milieu marin et de l'environnement, en tenant compte des conditions météorologiques locales. Imposer un calendrier, sans référence à ces préoccupations, révèle une méconnaissance profonde des opérations à mener dans le respect de la protection de la flore marine et des habitants de l'atoll de Arutua. »

Rédigé par Pauline Stasi le Mercredi 22 Juillet 2020 à 19:23 | Lu 1929 fois