Paris, France | AFP | mercredi 26/10/2022 - L'Etat organise jeudi et vendredi à Paris une série de réunions censée permettre de faire avancer le dossier du statut de la Nouvelle-Calédonie, dix mois après le référendum contesté sur l'indépendance, mais sans les indépendantistes qui ne feront pas le déplacement.
Le Front de libération kanak et socialiste (FLNKS) sera le grand absent des réunions bilatérales prévues jeudi avec le ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer, Gérald Darmanin, et vendredi pour la "convention des partenaires", censée définir la méthode, les thématiques et le calendrier des discussions, avec la Première ministre, Elisabeth Borne.
Début septembre, le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco avait pourtant quitté la Nouvelle-Calédonie avec l'assurance que "tout le monde avait accepté de venir à Paris fin octobre", c'est-à-dire même les indépendantistes, avec qui le dialogue était rompu depuis plusieurs mois.
"Le dialogue n'est pas rompu. Il y a un point de vue pour l'instant qui est différent sur le timing, sur le séquençage des rencontres, mais le dialogue est permanent avec tout le monde", indique-t-on au ministère de l'Intérieur et des Outre-mer.
"Les discussions ne peuvent pas aboutir et progresser sans les indépendantistes, c'est une évidence", souligne Matignon. "En revanche on considère que c'est la responsabilité de l'Etat d'engager ce processus presque un an après le troisième référendum, de marquer sa bonne volonté mais aussi son sens des responsabilités dans l'esprit de l'accord de Nouméa pour donner le signal que la phase des discussions sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie sera engagée à partir du 28 octobre", ajoute-t-il.
Le calendrier apparaît comme un enjeu majeur pour expliquer les raisons de cette défection du FLNKS. En juin 2021, l'ancien ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, avait promis l'organisation d'un "référendum de projet" en juin 2023, portant sur un nouveau statut du territoire, à l'issue des trois consultations sur l'indépendance prévues par l'accord de Nouméa signé en 1998.
Un référendum réclamé aujourd'hui par le camp loyaliste, mais dont les indépendantistes ne veulent pas, car il n'a, selon eux, plus lieu d'être: ils contestent en effet le troisième et dernier référendum sur l'indépendance, tenu en décembre 2021, qu'ils avaient boycotté. Le non à l'indépendance avait recueilli 96,5% des voix.
Calendrier
Suite à ce référendum qu'ils qualifient de "bidon", les indépendantistes ont déclaré que "tout calendrier était caduc" et qu'ils ne discuteraient plus désormais que "sur la base de l'indépendance". Dans cette perspective, le déplacement à Paris, où Etat et loyalistes entendent justement décider d'un calendrier, leur apparaît contre-productif.
Les loyalistes estiment pour leur part solder l'accord de Nouméa et, forts de trois victoires, arriver au plus vite à la rédaction d'un nouveau statut, qui consacrerait la "Calédonie dans la France".
Leur cheffe de file, Sonia Backès, "regrette que les indépendantistes ne soient pas présents", mais entend profiter des rencontres parisiennes pour porter les revendications loyalistes auprès de l'État: "les Calédoniens ont dit trois fois non à l'indépendance, nous allons dire à l'État ce que nous voulons, et notamment la fin du corps électoral gelé", explique la présidente de la province Sud, par ailleurs secrétaire d'État à la citoyenneté.
L'accord de Nouméa prévoyait en effet qu'une durée minimale de résidence de 10 ans était nécessaire pour voter aux élections provinciales afin d'éviter que l'arrivée de populations nouvelles ne fausse le rapport de forces entre indépendantistes et non-indépendantistes. La réforme constitutionnelle de 2007 a encore durci les conditions d'accès à ce corps électoral, en instaurant une date limite d'arrivée sur le territoire. Depuis, le corps électoral est l'objet de controverse permanente dans l'archipel.
Or, de nouvelles élections provinciales doivent avoir lieu en 2024, d'où l'exigence des non-indépendantistes de rouvrir le corps électoral, puisqu'ils estiment que le processus de décolonisation qui avait conduit à cette exception au suffrage universel est clos. Une concession refusée en bloc par les indépendantistes, pour qui le dernier référendum n'a rien réglé.
Selon Matignon cependant, "les indépendantistes sont apparus particulièrement divisés (sur la participation, ndlr) (...) Notre conviction c'est qu'au lendemain de la +convention des partenaires+ qui se réunit vendredi nous engagerons une reprise des contacts avec les indépendantistes pour leur permettre de remonter à bord" et "de revenir dans le processus de discussions qui se passera ensuite à Nouméa dans le cadre de groupes de travail".
Un voyage officiel de Gérald Darmanin est prévu pour la fin de l'année.
Le Front de libération kanak et socialiste (FLNKS) sera le grand absent des réunions bilatérales prévues jeudi avec le ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer, Gérald Darmanin, et vendredi pour la "convention des partenaires", censée définir la méthode, les thématiques et le calendrier des discussions, avec la Première ministre, Elisabeth Borne.
Début septembre, le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco avait pourtant quitté la Nouvelle-Calédonie avec l'assurance que "tout le monde avait accepté de venir à Paris fin octobre", c'est-à-dire même les indépendantistes, avec qui le dialogue était rompu depuis plusieurs mois.
"Le dialogue n'est pas rompu. Il y a un point de vue pour l'instant qui est différent sur le timing, sur le séquençage des rencontres, mais le dialogue est permanent avec tout le monde", indique-t-on au ministère de l'Intérieur et des Outre-mer.
"Les discussions ne peuvent pas aboutir et progresser sans les indépendantistes, c'est une évidence", souligne Matignon. "En revanche on considère que c'est la responsabilité de l'Etat d'engager ce processus presque un an après le troisième référendum, de marquer sa bonne volonté mais aussi son sens des responsabilités dans l'esprit de l'accord de Nouméa pour donner le signal que la phase des discussions sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie sera engagée à partir du 28 octobre", ajoute-t-il.
Le calendrier apparaît comme un enjeu majeur pour expliquer les raisons de cette défection du FLNKS. En juin 2021, l'ancien ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, avait promis l'organisation d'un "référendum de projet" en juin 2023, portant sur un nouveau statut du territoire, à l'issue des trois consultations sur l'indépendance prévues par l'accord de Nouméa signé en 1998.
Un référendum réclamé aujourd'hui par le camp loyaliste, mais dont les indépendantistes ne veulent pas, car il n'a, selon eux, plus lieu d'être: ils contestent en effet le troisième et dernier référendum sur l'indépendance, tenu en décembre 2021, qu'ils avaient boycotté. Le non à l'indépendance avait recueilli 96,5% des voix.
Calendrier
Suite à ce référendum qu'ils qualifient de "bidon", les indépendantistes ont déclaré que "tout calendrier était caduc" et qu'ils ne discuteraient plus désormais que "sur la base de l'indépendance". Dans cette perspective, le déplacement à Paris, où Etat et loyalistes entendent justement décider d'un calendrier, leur apparaît contre-productif.
Les loyalistes estiment pour leur part solder l'accord de Nouméa et, forts de trois victoires, arriver au plus vite à la rédaction d'un nouveau statut, qui consacrerait la "Calédonie dans la France".
Leur cheffe de file, Sonia Backès, "regrette que les indépendantistes ne soient pas présents", mais entend profiter des rencontres parisiennes pour porter les revendications loyalistes auprès de l'État: "les Calédoniens ont dit trois fois non à l'indépendance, nous allons dire à l'État ce que nous voulons, et notamment la fin du corps électoral gelé", explique la présidente de la province Sud, par ailleurs secrétaire d'État à la citoyenneté.
L'accord de Nouméa prévoyait en effet qu'une durée minimale de résidence de 10 ans était nécessaire pour voter aux élections provinciales afin d'éviter que l'arrivée de populations nouvelles ne fausse le rapport de forces entre indépendantistes et non-indépendantistes. La réforme constitutionnelle de 2007 a encore durci les conditions d'accès à ce corps électoral, en instaurant une date limite d'arrivée sur le territoire. Depuis, le corps électoral est l'objet de controverse permanente dans l'archipel.
Or, de nouvelles élections provinciales doivent avoir lieu en 2024, d'où l'exigence des non-indépendantistes de rouvrir le corps électoral, puisqu'ils estiment que le processus de décolonisation qui avait conduit à cette exception au suffrage universel est clos. Une concession refusée en bloc par les indépendantistes, pour qui le dernier référendum n'a rien réglé.
Selon Matignon cependant, "les indépendantistes sont apparus particulièrement divisés (sur la participation, ndlr) (...) Notre conviction c'est qu'au lendemain de la +convention des partenaires+ qui se réunit vendredi nous engagerons une reprise des contacts avec les indépendantistes pour leur permettre de remonter à bord" et "de revenir dans le processus de discussions qui se passera ensuite à Nouméa dans le cadre de groupes de travail".
Un voyage officiel de Gérald Darmanin est prévu pour la fin de l'année.