L'association Paruru Ia Moorea ouvre les débats autour des projets immobiliers


Moorea, le 3 mars 2021 - Une nouvelle association Paruru Ia Moorea s’est créée pour protester notamment contre le projet résidentiel de Faratea à Paopao. Les membres ont rencontré, mardi à Pihaena, des associations environnementales, des élus ainsi que d’autres opposants au projet. Le collectif souhaite aussi poser le débat sur le développement de l’île face à l’arrivée des grands projets immobiliers avant de sensibiliser la population dans les prochains jours. 
 

Suite à l’annonce de la mise en place du projet de groupement résidentiel d’habitations Fareata à Paopao, une nouvelle association, dénommée Paruru Ia Moorea et composée de quelques opposants à ce projet, s’est récemment créée. Pour rappel, Faratea prévoit la construction de 42 villas, dont 36 sur les hauteurs de la montagne et six en bord de route, dans le district de Paraoro. Dans le cadre de l’étude d’impact sur l’environnement de ce projet, une enquête publique a lieu actuellement jusqu’au 9 mars afin de recueillir l’avis de la population. Mardi, les membres de Paruru Ia Moorea ont rencontré, dans les locaux de Puna Reo Piha’e’ina, d’autres associations environnementales, le collectif Paetou et des élus. L’objectif de cette rencontre, était de lancer un débat sur la pertinence du projet Faratea et plus généralement les grands projets immobiliers similaires qui se présenteront à la population. "On ne se pose pas la question de bloquer le projet Faratea ou pas. On voulait discuter sur le côté global des choses, notamment sur la vision de développement durable pour l’île. Comment voudrait-on développer Moorea vu qu’il y a plein de projets, en particulier immobiliers, qui arrivent ? Qui va décider pour nous : le Pays, le maire, le conseil municipal ? Comment faire pour que la population se retrouve dans ce genre de projet. Comment faire en sorte que les grands projets comme ça puissent prendre en compte l’avenir de la population de Moorea, en particulier de Paopao concernant le projet Faratea ?" explique Heimata Hall, fondateur de l’association Paruru Ia Moorea.

​Impact sur le prix du foncier et impact environnemental


L’un des sujets abordés durant cette rencontre a été la manière dont pourrait être utilisé le plan général d’aménagement (PGA) pour fixer les lignes directrices du développement en tenant compte en même temps de l’avis de la population. "Le PGEM (ndlr : Plan de Gestion de l’Espace Maritime) prend en compte l’avis des usagers de la mer, c'est-à-dire les pêcheurs, les prestataires touristiques, etc. Je pense que ca serait bien qu’on fasse la même chose avec le PGA afin de voir comment décider de la partie terrestre de l’île" ajoute Heimata. Ce dernier a aussi fait part des principales inquiétudes de l’association vis-à-vis du projet. L’une d’elles concerne l’impact de ce genre de projet immobilier sur la hausse considérable du prix du foncier sur l'île. A cela s’ajoute la difficulté des familles à acquérir un logement, ne serait-ce qu'en location, alors que Faratea propose également des maisons secondaires aux personnes intéressées.

Une autre inquiétude se porte sur les impacts environnementaux, en particulier le possible rejet des eaux usées dans le lagon. "Il a été prouvé que les stations d’épurations existantes sur Moorea ne sont pas très performantes" assène le fondateur de Paruru Ia Moorea. Le problème de l’approvisionnement de l’eau en quantité suffisante, en plus de sa potabilité, refait également surface. "On veut donner de l’eau aux grands projets comme Faratea alors que ce n’est pas toute la population qui peut en avoir" constate-t-il. Des prochaines rencontres sont prévues pour approfondir le sujet avec pour idée de sensibiliser par la suite la population de l’île face à ces problématiques. Une grande marche est même envisagée dans les prochains jours. Pour l’heure, l’association Paruru Ia Moorea invite la population à émettre un avis vis-à-vis du projet Faratea dans les cahiers de doléances à la marie annexe de Paopao, à la mairie de Afareaitu ou à la direction de la construction et de l’aménagement (DCA). 

Rédigé par Toatane Rurua le Mercredi 3 Mars 2021 à 12:06 | Lu 1723 fois