L'association Moorea Kitesurf veut trouver un terrain d'entente avec la municipalité


La pratique du kitesurf à Moorea a été règlementée depuis le 23 juillet 2015. Un recours a été déposé par l'association Moorea Kitesurf au tribunal administratif pour l'annulation de l'arrêté municipal. La décision est attendue au 28 juin
MOOREA, le 08/06/2016 - Après avoir appris l’interpellation à Moorea d’un kitesurfeur et de sa convocation prochaine au tribunal, l’association Moorea Kitesurf estime que cette condamnation n’est pas justifiée car la pratique du kitesurf ne représente pas de danger pour autrui. Elle estime cependant que la mise en place d’une réglementation pour assurer la sécurité dans les zones de Tiahura, Temae et de Tahiamanu est nécessaire.

Suite à l’article paru dans le journal de Tahiti Infos du 22 mai 2016 concernant le kitesurfeur convoqué prochainement au tribunal, l’association Moorea Kitesurf par le biais de son trésorier Franck Vettier a tenu à répondre aux propos du procureur général José Thorel. Ce dernier a notamment considéré la pratique du kitesurf comme "une mise en danger d’autrui dans les zones interdites" pour justifier la condamnation du kitesurfeur interpellé.

Une fois encore, le représentant des kitesurfeurs persiste et affirme que cette activité ne mettrait pas en danger la vie d'autrui. "En faisant des recherches sur internet, on ne trouve en aucun cas des personnes ayant perdu la vie à cause d’un kitesurfeur. Sur Moorea, aucun accident non plus n'a été signalé depuis la mise en place de ce sport de glisse, il y a 15 ans, comparé à d'autres disciplines", explique-t-il. "Par contre, il y a eu des accidents de Quad à Moorea sans qu’on se soit posé la question de devoir arrêter cela ou pas."

Si certains évoquent des risques d’accidents en kitesurf, Franck Vettier préfère parler d’"incidents de cohabitation" entre des kitesurfeurs et des riverains qui s’approprieraient les lieux. "Les ailes de kitesurf prennent de la place et cela dérange les gens qui disent que c’est leur plage. Or, c'est une plage publique" rappelle-t-il.

Si toutefois des incidents auraient été constatés, l’association accuse clairement un groupe de quatre ou cinq kitesurfeurs qui ne seraient pas des leurs. Ceux-là auraient, en effet, adopté des comportements inacceptables et seraient responsables des incidents constatés dans les plaintes fournies au tavana de Moorea.

Dans un courrier adressé au procureur de la République, les membres de cette association reviennent aussi sur l'arrêté municipal interdisant la pratique du kitesurf sur certaines zones. "Nous ne comprenons pas cet arrêté municipal car il est tombé comme un couperet, sans concertation, sans laisser place à la discussion, sans essayer de trouver des solutions de réglementation permettant à tous de profiter de cette zone pourtant prévue pour les activités véliques dans le cadre du PGEM."

Aujourd'hui, l’association des kitesurfeurs souhaiterait rencontrer le maire Evans Haumani pour discuter de la mise en place d'une règlementation sur les zones qui seraient interdites aux kitesurfs. L'idée est de trouver un terrain d'entente, afin que s’instaure un sentiment de sécurité. "Une période de test pourrait même être proposée pour évaluer l’efficacité de ces règles", ajoute le trésorier de l'association.

Franck Vettier reconnait toutefois que la position inflexible du maire de Moorea s’expliquerait en partie par le fait que ce dernier "s’est fait descendre sur les réseaux sociaux" suite à son refus concernant la mise en place d’une réglementation sur les zones de Tiahura ,Temae et Tahiamanu. Mais le trésorier assure que son association veut utiliser l’internet à bon escient.

"Nous sommes une toute petite association qui n’a pas d’argent pour payer des avocats. Nous faisons donc passer des messages sur internet pour nous faire entendre. Malheureusement, il y a des gens qui adoptent des comportements sur les réseaux sociaux qu’on ne cautionne pas", explique-t-il.

Pour répondre à ceux qui se demandent pourquoi les kitesurfeurs ne vont pas pratiquer leur activité en dehors des trois zones interdites au kitesurf à Moorea, ce qui représenterait 90 % de la superficie du lagon de Moorea, comme l’a mentionné le chef de la brigade nautique de Moorea. Pour Franck Vettier, certes, l'espace où l'interdiction ne s'applique pas est immense, mais le spot de Tiahura "est l'endroit idéal où nous pouvons pratiquer notre activité. Les 90% du reste de l’ile où ce n’est pas interdit, ne sont pas propices à la pratique du kite ou alors à une petite dizaine de pratiquants aguerris et ce quelques jours dans l’année."

De son côté, le maire Evans Haumani n'a pas souhaité réagir suite à la demande de rencontre de l'association. "Nous attendons la décision du tribunal administratif puisque cette association a déposé un recours devant la justice". Une décision qui est attendue au 28 juin.

Aujourd'hui, l'association Moorea Kitesurf compte une soixantaine d'adhérents.

Voici le projet de règlementation proposé par l'association Moorea Kitesurf, qui, selon eux, permettra à tous de profiter du domaine public, en respectant un maximum la sécurité, et en séparant les zones de baignade de la zone de kite.

Rédigé par TOATANE RURUA ET CORINNE TEHETIA le Mercredi 8 Juin 2016 à 14:32 | Lu 3286 fois