PAPARA, le 2 février 2019 - L'association Ia Ora Taharuu a convoqué son assemblée général ce samedi. L'occasion pour ces membres de réaffirmer leur opposition ferme quant aux futurs travaux d'aménagements de la rivière Taharuu. Des travaux qui permettraient selon les services de l'équipement, "de diminuer le risque d'inondations dans un objectif de mise en sécurité des biens et des personnes." Pour Ia Ora Taharuu c'est un faux prétexte pour effectuer de nouvelles extractions dans le lit de la rivière qui la fragilisera davantage.
"Je n'ai pas envie que mes mo'otua me demandent un jour pourquoi il n'y a plus d'eau dans la Taharu'u", s'est exclamé samedi Pascal Teriinatoofa, président de l'association Ia ora Taharu'u. Cette dernière a tenu son assemblée générale ce week-end sur la plage de Taharu'u à Papara. L'occasion pour ces membres de réaffirmer leur opposition ferme quant aux possible futurs travaux d'aménagements prévus par le Pays pour permettre notamment de sécuriser les habitants de la vallée en cas de crue de la rivière.
Lire aussi >> Taharu’u : les travaux vont reprendre
"Ils nous disent qu'ils veulent sécuriser les habitations. Mais c'est à cause des premiers travaux qu'ils ont réalisé en 2015 en danger", a insisté Christophe Holozet, habitant et surfeur bien connu de Papara. Pascal Teriinatoofa complète par ailleurs, "on a connu des crues auparavant. Mais les dernières qui se sont produites depuis l'installation du bassin dégraveur, je n'avais jamais vu ça. C'était la première fois que l'eau arrivait jusqu'au maison."
"Je n'ai pas envie que mes mo'otua me demandent un jour pourquoi il n'y a plus d'eau dans la Taharu'u", s'est exclamé samedi Pascal Teriinatoofa, président de l'association Ia ora Taharu'u. Cette dernière a tenu son assemblée générale ce week-end sur la plage de Taharu'u à Papara. L'occasion pour ces membres de réaffirmer leur opposition ferme quant aux possible futurs travaux d'aménagements prévus par le Pays pour permettre notamment de sécuriser les habitants de la vallée en cas de crue de la rivière.
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"Ils nous disent qu'ils veulent sécuriser les habitations. Mais c'est à cause des premiers travaux qu'ils ont réalisé en 2015 en danger", a insisté Christophe Holozet, habitant et surfeur bien connu de Papara. Pascal Teriinatoofa complète par ailleurs, "on a connu des crues auparavant. Mais les dernières qui se sont produites depuis l'installation du bassin dégraveur, je n'avais jamais vu ça. C'était la première fois que l'eau arrivait jusqu'au maison."
LE BASSIN DEGRAVEUR DANGEREUX POUR LES HABITATIONS
Ce bassin dégraveur est pour l'association Ia Ora Taharuu l'une des principales sources du problème aujourd'hui. Ce dispositif qui agit comme un barrage est censé piéger les matériaux (cailloux, sable). "Mais il a cédé en partie dès les premières pluies", comme l'a relaté Manoa Drollet dans une vidéo qu'il a réalisée et diffusée sur les réseaux sociaux. "Dès les premières crues, il y a eu inondation en amont et aux abords du bassin avec arrachement de la végétation et des berges. Heureusement que la berge coté Mataiea a cédé et emporté une partie du seuil (barrage). Ce qui a permis à la rivière de retourner dans son lit. Ce dispositif "bassin dégraveur" et surtout ces poteaux mis en travers du lit sont très dangereux, ils créent des inondations plus importantes et incontrôlables. En amont l'eau monte beaucoup plus haut sur les berges pour un débit équivalent."
D'après le plan de prévention des risques (PPR) de la commune, 110 habitations sont concernées par un risque d’inondation. 17 habitations en zone rouge (aléa fort). 31 habitations en zone bleue (aléa moyen). 62 habitations en zone verte (aléa moyen à faible).
D'après le plan de prévention des risques (PPR) de la commune, 110 habitations sont concernées par un risque d’inondation. 17 habitations en zone rouge (aléa fort). 31 habitations en zone bleue (aléa moyen). 62 habitations en zone verte (aléa moyen à faible).
19 CONSEILLERS MUNICIPAUX OPPOSES LA REPRISE DES TRAVAUX
Mais avant de lâcher à nouveau les pelleteuses dans le lit de la rivière de la Taharu'u, deux enquêtes ont été ouvertes du 21 janvier au 8 février au service urbanisme de la mairie de Papara. La première est une enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique pour l’aménagement de la rivière Taharu’u. La seconde est une enquête parcellaire en vue de délimiter exactement la parcelle de terre nécessaire à cette opération. Les observations sur ces deux enquêtes ont été reçues par le commissaire enquêteur à la mairie de Papara les 6, 7 et 8 février.
La balle passe ensuite dans le camp du maire de la commune, à savoir Putai Taae, qui devra faire parvenir l’ensemble des pièces avec son avis sur le projet au président de la Polynésie française avant le 8 mars.
"19 conseillers municipaux m'ont assuré qu'ils étaient contre la reprise des travaux dans le lit de la Taharu'u", a expliqué Ralph Sanford, qui siège également au conseil municipal de Papara. Avant d'ajouter, "notre position est claire. Il est hors de question de toucher à la Taharu'u."
Le message a le mérite d'être clair.
La balle passe ensuite dans le camp du maire de la commune, à savoir Putai Taae, qui devra faire parvenir l’ensemble des pièces avec son avis sur le projet au président de la Polynésie française avant le 8 mars.
"19 conseillers municipaux m'ont assuré qu'ils étaient contre la reprise des travaux dans le lit de la Taharu'u", a expliqué Ralph Sanford, qui siège également au conseil municipal de Papara. Avant d'ajouter, "notre position est claire. Il est hors de question de toucher à la Taharu'u."
Le message a le mérite d'être clair.
MATEORO ET TAHARU'U MEME COMBAT
Pascal Nordman qui a vit à proximité de la rivière Mateoro, elle aussi située à Papara, a tenu à faire part samedi dernier de ses inquiétudes sur les extractions menées actuellement sur la Mateoro.
"Il y a une extraction qui se déroule actuellement sur la rivière Mateoro à Papara. Il y a un panneau qui indique les arrêtés parus dans le JOPF pour autoriser l'extraction de 1 000 mètres cube pour une durée de deux mois. A mon avis pour extraire 1 000 mètres cube d'agrégats une semaine c'est suffisant. Je me pose la question de comment sont délivrées ces autorisations. Et également derrière il n'y pas de suivi et de pointage au niveau des camions qui sortent pour s'assurer que l'on prélève seulement 1 000 mètres cube et pas plus. Je crois aussi qu'une étude d'impact aurait dû être lancée avant de lancer ces extractions. Pendant des années on est venu taper dans la Mateoro. J'ai vu les conséquences que ça a eues sur la rivière. En plus de la rivière "chocolat", les ina'a sont partis et c'est toute la chaîne alimentaire qui est perturbée. Et c'est ce qui va arriver à la Taharu'u si on laisse faire ce projet. On vit dans un pays magnifique où l'on met en avant la préservation de l'environnement. Ce ne sont que des paroles et rien n'est fait pour justement protéger notre fenua."
"Il y a une extraction qui se déroule actuellement sur la rivière Mateoro à Papara. Il y a un panneau qui indique les arrêtés parus dans le JOPF pour autoriser l'extraction de 1 000 mètres cube pour une durée de deux mois. A mon avis pour extraire 1 000 mètres cube d'agrégats une semaine c'est suffisant. Je me pose la question de comment sont délivrées ces autorisations. Et également derrière il n'y pas de suivi et de pointage au niveau des camions qui sortent pour s'assurer que l'on prélève seulement 1 000 mètres cube et pas plus. Je crois aussi qu'une étude d'impact aurait dû être lancée avant de lancer ces extractions. Pendant des années on est venu taper dans la Mateoro. J'ai vu les conséquences que ça a eues sur la rivière. En plus de la rivière "chocolat", les ina'a sont partis et c'est toute la chaîne alimentaire qui est perturbée. Et c'est ce qui va arriver à la Taharu'u si on laisse faire ce projet. On vit dans un pays magnifique où l'on met en avant la préservation de l'environnement. Ce ne sont que des paroles et rien n'est fait pour justement protéger notre fenua."