L’association 193 porte plainte contre le président du Civen


PAPEETE, le 1er mars 2019. L’association 193 a annoncé qu’elle avait déposé plainte ce vendredi pour faux en écriture contre le président du Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen), Alain Christnacht.


L’association 193, qui se bat notamment pour l'indemnisation des victimes des essais nucléaires, a réuni ses membres et posé des banderoles vendredi matin à quelques mètres de l‘hôtel où se tenait le 17e Forum PTOM-UE, auquel a participé la ministre des Outre-mer. « C’est la représentante du gouvernement central. C’est une pièce maitresse pour traiter le dossier du nucléaire en relation avec le Pays », explique Frère Maxime, président du bureau exécutif de l'Association 193. « Notre action est symbolique pour lui signifier que le dossier du nucléaire n’est pas fini avec les accords qu’ils ont fait avec le Pays. Parler de la contribution de la Polynésie est trompeur. Cela supposerait que la population était d‘accord alors qu’on l’a trompé. On lui avait dit que toutes les dispositions seraient prises pour qu’il n’y ait aucune conséquence. Nous constatons aujourd’hui qu’il y a des conséquences catastrophiques au moins sur le plan sanitaire avec la multiplication des cancers qui peuvent être des maladies d’origine radio-induites, sur le plan économique c’est pareil. On rafistole. »

Début février, en présence de la ministre française de la Santé, Edouard Fritch avait indiqué qu'il avait été « attristé par les prises de position à l’emporte-pièce de certaines associations polynésiennes qui prétendent défendre les victimes ». « Ou bien elles sont de mauvaise foi ou bien elles parlent en totale méconnaissance ou incompréhension du sujet à traiter », avait-il indiqué.

Cette réaction s’inscrivait après une réaction du Père Auguste Uebe-Carlson, 1er vice-président de l'association 193, qui avait réagi vivement à l’annonce de l’inscription dans la loi Morin d’une exposition minimale aux rayonnements ionisants pour contrecarrer le principe de causalité dont bénéficiaient jusqu’à présent les demandes de réparation faite dans le cadre de cette loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français.

« Nous avons très bien compris la signification de cet amendement en catimini », souligne Frère Maxime. « C’est parce que nous avons bien compris que nous réagissons aujourd’hui. Nous pouvons dire au président que c’est lui qui n’a pas compris la portée de cet amendement. On nous a donné d’une main la suppression du risque négligeable avant de retirer cette grosse avancée de l’autre main. »

L’association 193 a annoncé qu’elle avait déposé plainte ce vendredi pour faux en écriture contre le président du Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen), Alain Christnacht.
L’association pointe du doigt un document rédigé par le président du Civen dans le cadre de la procédure contradictoire lors de l’examen des demandes d’indemnisation des victimes des essais nucléaires devant le tribunal administratif.
Des militants du Tavini Huira’atira ont aussi manifesté en marge de la tenue du Forum PTOM-UE, qu’ils ont qualifié de « sommet de la honte ».

Rédigé par Mélanie Thomas le Vendredi 1 Mars 2019 à 14:51 | Lu 2001 fois