Tahiti, le 24 décembre 2024 - Convoqués en urgence ce mardi matin, les élus de la commission de l'Economie ont approuvé à l'unanimité les deux projets de délibération fixant le montant des aides financières de la Polynésie en faveur du Vanuatu (15 millions) et de Mayotte (5 millions). En revanche, pas d'effort financier pour l'instant au niveau de l'assemblée malgré des demandes de l'opposition qui sont restées "lettre morte". Une séance extraordinaire est prévue lundi prochain pour approuver ces textes.
Comme une lettre à la poste. Les élus de la commission de l'Economie ont adopté en un tour de main les aides financières octroyées par la Polynésie française pour venir en aide à Mayotte et au Vanuatu. Des aides revues à la hausse par le Pays après le coup de sang d'Edouard Fritch jeudi dernier à l'assemblée. "Au début quand on a entendu parler de 3 millions pour Mayotte et 5 millions pour le Vanuatu, ça nous semblait dérisoire, même si tout geste de solidarité est à saluer", a rappelé Tepuaraurii Teriitahi ce mardi, estimant que le patron du Tapura avait bien fait de bousculer un peu les choses puisque ces montants ont été révisés à la hausse passant ainsi de 3 à 5 millions pour Mayotte, et de 5 à 15 millions pour le Vanuatu.
Comment ces montants ont-ils été évalués ? Cela relève d'une "décision souveraine du conseil des ministres" prise vendredi dernier, a expliqué le directeur de cabinet du ministre de l'Economie ce mardi matin aux élus de la commission. "Certainement que le gouvernement a jugé que ce montant était suffisant et raisonnable. C'est déjà mieux que rien", a précisé Tepuaraurii Teriitahi qui estime néanmoins que la Polynésie avait les moyens de faire plus, notamment pour les sinistrés du Vanuatu après le passage du cyclone Chido qui a fait 35 morts, d'autant que sur un plan plus politique, "les indépendantistes prennent souvent le Vanuatu en référence".
Vanuatu mieux loti que Mayotte
Les élus se sont également interrogés sur la différence de montants entre ces deux aides. "Peut-être que lundi (lors de la séance extraordinaire prévue à cet effet le 30 décembre, NDLR), le président qui sera là en personne pourra justifier", nous a répondu la présidente de la commission de l'Economie, Elise Vanaa précisant que le ministre Warren Dexter n'était pas là et que son directeur de cabinet Hervé Varet "n'avait pas tous les éléments" en sa possession. Rappelons que ce lundi, Moetai Brotherson a précisé que ces montants avaient été décidé sur la base des aides octroyées en 2017 sous le gouvernement Fritch.
Pour Tepuaraurii Teriitahi, cette différence s'explique peut-être par le fait que contrairement au Vanuatu qui est un Etat indépendant, plus grand que Mayotte avec une population plus nombreuse, Mayotte est toujours dans le giron de la République, et bénéfice à ce titre de la solidarité nationale, mais aussi "de l'aide des autres collectivités françaises, de l'assemblée de Corse (qui donne 30 millions), et de beaucoup de communes qui se sont mobilisées pour aider". "C'est ce qui a justifié le fait qu'on donne plus au Vanuatu", a-t-elle ajouté.
Quid de l'assemblée ? Les 57 élus de Tarahoi vont-ils eux aussi contribuer à cet effort de solidarité ? "Même l'assemblée de Corse qui a moins que nous, donne plus. C'est pour ça qu'on avait aussi demandé à l'assemblée de la Polynésie un effort, mais c'est resté lettre morte au niveau du président de l'assemblée", a regretté la représentante du Tapura. Interrogée sur ce point, Elise Vanaa pour le Tavini serait favorable elle aussi à un "geste de l'assemblée" sans avoir davantage d'informations. On verra lundi. Quoiqu'il en soit, il faudrait un nouveau texte pour modifier le budget de l'assemblée qui, rappelons-le, dispose d'un joli matelas de 800 millions de francs.
Verrouiller juridiquement les aides octroyées
Mais l'aide de l'assemblée pourrait prendre une autre forme, matérielle cette fois, même si Mayotte et le Vanuatu ont clairement fait savoir qu'ils avaient besoin d'une aide financière. "C'est vrai qu'on donne de l'argent. Ils nous ont fait parvenir des comptes en banque, donc il y a une traçabilité. On sait exactement où va l'argent, par contre on ne sait pas ce qui va être fait et comme le disait Tematai Le Gayic, peut-être une aide beaucoup plus pragmatique pour les aider à reconstruire, grâce à nos compétences en la matière avec les fare OPH", a souligné Tepuaraurii Teriitahi". "C'est une idée", a appuyé Elise Vanaa rappelant que le jeune élu Tavini connaissait Mayotte contrairement aux autres élus de Tarahoi.
Enfin, si le gouvernement a fait le choix de passer par des projets de délibération à l'assemblée plutôt que de prélever directement sur les "dépenses imprévues" (une ligne budgétaire qui dispose de 400 millions de francs, NDLR), perdant ainsi un temps précieux, c'est pour sécuriser juridiquement la procédure, en raison d'une "jurisprudence constante" puisque "des recours ont été faits à une époque contre des aides de cette nature prises sur des dépenses imprévues".
Les élus se retrouveront donc lundi prochain, le 30 décembre, pour adopter ces deux textes, mais aussi celui relatif à la prime exceptionnelle unique accordée aux retraités du régime des salariés tranche A pour compenser la perte de leur pouvoir d'achat. Une prime de 26 000 francs prévue par le texte du gouvernement mais qui a été revue à la baisse en commission pour se porter à 23 500 francs afin qu'elle bénéficie à davantage de monde, comme ceux qui sont au moni ru'au (allocation vieillesse).
Comme une lettre à la poste. Les élus de la commission de l'Economie ont adopté en un tour de main les aides financières octroyées par la Polynésie française pour venir en aide à Mayotte et au Vanuatu. Des aides revues à la hausse par le Pays après le coup de sang d'Edouard Fritch jeudi dernier à l'assemblée. "Au début quand on a entendu parler de 3 millions pour Mayotte et 5 millions pour le Vanuatu, ça nous semblait dérisoire, même si tout geste de solidarité est à saluer", a rappelé Tepuaraurii Teriitahi ce mardi, estimant que le patron du Tapura avait bien fait de bousculer un peu les choses puisque ces montants ont été révisés à la hausse passant ainsi de 3 à 5 millions pour Mayotte, et de 5 à 15 millions pour le Vanuatu.
Comment ces montants ont-ils été évalués ? Cela relève d'une "décision souveraine du conseil des ministres" prise vendredi dernier, a expliqué le directeur de cabinet du ministre de l'Economie ce mardi matin aux élus de la commission. "Certainement que le gouvernement a jugé que ce montant était suffisant et raisonnable. C'est déjà mieux que rien", a précisé Tepuaraurii Teriitahi qui estime néanmoins que la Polynésie avait les moyens de faire plus, notamment pour les sinistrés du Vanuatu après le passage du cyclone Chido qui a fait 35 morts, d'autant que sur un plan plus politique, "les indépendantistes prennent souvent le Vanuatu en référence".
Vanuatu mieux loti que Mayotte
Les élus se sont également interrogés sur la différence de montants entre ces deux aides. "Peut-être que lundi (lors de la séance extraordinaire prévue à cet effet le 30 décembre, NDLR), le président qui sera là en personne pourra justifier", nous a répondu la présidente de la commission de l'Economie, Elise Vanaa précisant que le ministre Warren Dexter n'était pas là et que son directeur de cabinet Hervé Varet "n'avait pas tous les éléments" en sa possession. Rappelons que ce lundi, Moetai Brotherson a précisé que ces montants avaient été décidé sur la base des aides octroyées en 2017 sous le gouvernement Fritch.
Pour Tepuaraurii Teriitahi, cette différence s'explique peut-être par le fait que contrairement au Vanuatu qui est un Etat indépendant, plus grand que Mayotte avec une population plus nombreuse, Mayotte est toujours dans le giron de la République, et bénéfice à ce titre de la solidarité nationale, mais aussi "de l'aide des autres collectivités françaises, de l'assemblée de Corse (qui donne 30 millions), et de beaucoup de communes qui se sont mobilisées pour aider". "C'est ce qui a justifié le fait qu'on donne plus au Vanuatu", a-t-elle ajouté.
Quid de l'assemblée ? Les 57 élus de Tarahoi vont-ils eux aussi contribuer à cet effort de solidarité ? "Même l'assemblée de Corse qui a moins que nous, donne plus. C'est pour ça qu'on avait aussi demandé à l'assemblée de la Polynésie un effort, mais c'est resté lettre morte au niveau du président de l'assemblée", a regretté la représentante du Tapura. Interrogée sur ce point, Elise Vanaa pour le Tavini serait favorable elle aussi à un "geste de l'assemblée" sans avoir davantage d'informations. On verra lundi. Quoiqu'il en soit, il faudrait un nouveau texte pour modifier le budget de l'assemblée qui, rappelons-le, dispose d'un joli matelas de 800 millions de francs.
Verrouiller juridiquement les aides octroyées
Mais l'aide de l'assemblée pourrait prendre une autre forme, matérielle cette fois, même si Mayotte et le Vanuatu ont clairement fait savoir qu'ils avaient besoin d'une aide financière. "C'est vrai qu'on donne de l'argent. Ils nous ont fait parvenir des comptes en banque, donc il y a une traçabilité. On sait exactement où va l'argent, par contre on ne sait pas ce qui va être fait et comme le disait Tematai Le Gayic, peut-être une aide beaucoup plus pragmatique pour les aider à reconstruire, grâce à nos compétences en la matière avec les fare OPH", a souligné Tepuaraurii Teriitahi". "C'est une idée", a appuyé Elise Vanaa rappelant que le jeune élu Tavini connaissait Mayotte contrairement aux autres élus de Tarahoi.
Enfin, si le gouvernement a fait le choix de passer par des projets de délibération à l'assemblée plutôt que de prélever directement sur les "dépenses imprévues" (une ligne budgétaire qui dispose de 400 millions de francs, NDLR), perdant ainsi un temps précieux, c'est pour sécuriser juridiquement la procédure, en raison d'une "jurisprudence constante" puisque "des recours ont été faits à une époque contre des aides de cette nature prises sur des dépenses imprévues".
Les élus se retrouveront donc lundi prochain, le 30 décembre, pour adopter ces deux textes, mais aussi celui relatif à la prime exceptionnelle unique accordée aux retraités du régime des salariés tranche A pour compenser la perte de leur pouvoir d'achat. Une prime de 26 000 francs prévue par le texte du gouvernement mais qui a été revue à la baisse en commission pour se porter à 23 500 francs afin qu'elle bénéficie à davantage de monde, comme ceux qui sont au moni ru'au (allocation vieillesse).