L'aspirine réduit le taux de cancer colorectal chez des sujets à haut risque


PARIS, 28 octobre 2011 (AFP) - La prise d'aspirine à long terme préviendrait le cancer colorectal chez des personnes à très haut risque héréditaire, selon une étude publiée vendredi, montrant chez elles une réduction de plus de moitié du nombre de cas observés.

Cette nouvelle étude, publiée dans The Lancet, vient confirmer les effets protecteurs de l'aspirine contre le cancer colorectal, avancés par de précédentes recherches.

L'étude concerne des personnes atteintes du syndrome de Lynch qui présentent un risque élevé de développer ce cancer intestinal ainsi que d'autres cancers (ovaires, estomac...).

Ce syndrome génétique rare ne concerne que 3% de tous les cancers colorectaux. Les personnes touchées par ce syndrome doivent faire l'objet d'une surveillance médicale dès l'âge de 20 ans avec des examens par endoscopie colorectale tous les deux ans.

Sur les 861 participants, la moitié a pris 600 mg d'aspirine par jour pendant au moins deux ans, l'autre moitié un placebo (produit inactif).

La première analyse des données en 2007 n'a pas montré de différences entre les deux groupes. Mais en 2010 il y avait 34 cas de cancer colorectal dans le groupe placebo contre 19 dans le groupe aspirine, soit une réduction de 44% de l'incidence de ce cancer.

En centrant l'analyse sur ceux qui avaient pris l'aspirine pendant au moins deux ans (60% environ du total), les effets de l'aspirine apparaissent plus prononcés: on observe une réduction de 63% de l'incidence du cancer colorectal avec 23 cas dans le groupe placebo contre seulement 10 dans celui qui a pris l'aspirine.

L'effet commence à être visible cinq ans après le début de la prise d'aspirine, selon la revue.

Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer la dose optimale d'aspirine et la durée du traitement, selon le Pr John Burnes (Royaume-Uni, Université de Newcastle) et ses collègues.

Selon une étude publiée l'an dernier dans la même revue, l'aspirine à petite dose prise sur le long terme réduirait considérablement la mortalité due à un certain nombre de cancers courants (colon, prostate, poumon...). Ainsi, sur une vingtaine d'années, la réduction du risque de décès par cancer serait de 40% pour le cancer colorectal.

BC/chc/jlc

Rédigé par AFP le Vendredi 28 Octobre 2011 à 05:46 | Lu 358 fois