L'idée des deux ingénieurs métropolitains est ingénieuse. Il s'agit d'attirer les insectes suceurs de sang et de les aspirer par une sorte de cheminée. Crédit photo : AFP
PAPEETE, le 20 novembre 2015. Deux ingénieurs ont inventé un "aspirateur à moustiques". En imitant la respiration humaine, les bornes capturent ces insectes à l'origine des épidémies de zika, chikungunya et dengue. Ce nouvel outil sera présenté lors d'une conférence ouverte au public vendredi prochain.
Comment se débarrasser des moustiques en préservant au maximum l'environnement et sans susciter la colère des apiculteurs ? La société métropolitaine Techno Bam a apporté sa réponse en mettant en service des "aspirateurs à moustiques". Ces pièges seront distribués au fenua à partir de décembre par la société Bio 3D. Vendredi 27 novembre, les deux créateurs de cette invention seront à l'hôtel Tahiti Pearl Beach, à Arue, à partir de 9 h 30, pour présenter aux particuliers, professionnels et collectivités leur trouvaille.
Celle-ci a déjà fait ses preuves au Sambuc, une petite commune au cœur de la Camargue, réputée pour ses hordes de moustiques. L'été, dans ce village, il était habituellement impossible de dîner sur une terrasse, lors des beaux jours, les enfants restaient dans leurs classes à l'heure de la récréation pour ne pas se faire piquer.
En juillet, Technobam a installé onze "aspirateurs à moustiques". Après quelques semaines, 88% de nuisances en moins ont été constatées souligne Pierre Bellagambi, un des deux fondateurs de Techno Bam. "Et les enfants peuvent aller en tee-shirt en récréation", précise-t-il.
Une lutte contre les moustiques sans pesticides
Ces bornes de 80 cm de haut, sur 40 de profondeur et 60 de large, imitent "la respiration humaine en émettant du dioxyde de carbone de manière saccadée, comme peut le faire un homme, et diffusent aussi des leurres olfactifs" sentis seulement par les moustiques et qui lui évoquent l'odeur de la transpiration, décrit Pierre Bellagambi. Les moustiques se font alors aspirer et se retrouvent au fond d'un petit réservoir dont ils ne peuvent plus ressortir.
Cette méthode se veut respectueuse de l'environnement. Il ne s'agit pas d'éradiquer les moustiques. Ceux-ci ressentent les odeurs de la machine dans un rayon de 30 mètres. L'écosystème n'est donc ainsi pas bouleversé. Cette machine permet surtout d'éviter l'utilisation de pesticides, qui ont notamment été décriés par les apiculteurs après les pulvérisations lors des épidémies de zika et de chikungunya.
Un projet de panneaux solaires
Aujourd'hui, les batteries peuvent être reliées à l'éclairage public, les batteries de ces "aspirateurs" à moustiques se rechargent alors la nuit, quand les lampadaires sont allumés et prennent le relais au cours de la journée. Elles peuvent aussi être branchées sur le courant domestique. Les deux ingénieurs expliquent qu'ils réfléchissent à proposer leurs machines avec des panneaux solaires pour s'adapter encore davantage à nos îles.
Pratique
Vendredi 27 novembre.
A l'hôtel Tahiti Pearl Beach, à Arue, à partir de 9 h 30.
Comment se débarrasser des moustiques en préservant au maximum l'environnement et sans susciter la colère des apiculteurs ? La société métropolitaine Techno Bam a apporté sa réponse en mettant en service des "aspirateurs à moustiques". Ces pièges seront distribués au fenua à partir de décembre par la société Bio 3D. Vendredi 27 novembre, les deux créateurs de cette invention seront à l'hôtel Tahiti Pearl Beach, à Arue, à partir de 9 h 30, pour présenter aux particuliers, professionnels et collectivités leur trouvaille.
Celle-ci a déjà fait ses preuves au Sambuc, une petite commune au cœur de la Camargue, réputée pour ses hordes de moustiques. L'été, dans ce village, il était habituellement impossible de dîner sur une terrasse, lors des beaux jours, les enfants restaient dans leurs classes à l'heure de la récréation pour ne pas se faire piquer.
En juillet, Technobam a installé onze "aspirateurs à moustiques". Après quelques semaines, 88% de nuisances en moins ont été constatées souligne Pierre Bellagambi, un des deux fondateurs de Techno Bam. "Et les enfants peuvent aller en tee-shirt en récréation", précise-t-il.
Une lutte contre les moustiques sans pesticides
Ces bornes de 80 cm de haut, sur 40 de profondeur et 60 de large, imitent "la respiration humaine en émettant du dioxyde de carbone de manière saccadée, comme peut le faire un homme, et diffusent aussi des leurres olfactifs" sentis seulement par les moustiques et qui lui évoquent l'odeur de la transpiration, décrit Pierre Bellagambi. Les moustiques se font alors aspirer et se retrouvent au fond d'un petit réservoir dont ils ne peuvent plus ressortir.
Cette méthode se veut respectueuse de l'environnement. Il ne s'agit pas d'éradiquer les moustiques. Ceux-ci ressentent les odeurs de la machine dans un rayon de 30 mètres. L'écosystème n'est donc ainsi pas bouleversé. Cette machine permet surtout d'éviter l'utilisation de pesticides, qui ont notamment été décriés par les apiculteurs après les pulvérisations lors des épidémies de zika et de chikungunya.
Un projet de panneaux solaires
Aujourd'hui, les batteries peuvent être reliées à l'éclairage public, les batteries de ces "aspirateurs" à moustiques se rechargent alors la nuit, quand les lampadaires sont allumés et prennent le relais au cours de la journée. Elles peuvent aussi être branchées sur le courant domestique. Les deux ingénieurs expliquent qu'ils réfléchissent à proposer leurs machines avec des panneaux solaires pour s'adapter encore davantage à nos îles.
Pratique
Vendredi 27 novembre.
A l'hôtel Tahiti Pearl Beach, à Arue, à partir de 9 h 30.
Pierre Bellagambi, directeur commercial de Techno Bam
"La machine imite la respiration humaine"
Comment fonctionne "l'aspirateur à moustiques"?
"C'est un simulateur de proies à sang chaud. Elle imite la respiration humaine, c'est cette respiration qui va attirer le moustique. La machine diffuse du CO2 dans les mêmes proportions que l'homme lorsqu'il respire et elle émet des molécules olfactives imperceptibles par le nez de l'homme mais perceptibles par les moustiques pour lui faire penser qu'il y a quelqu'un à venir piquer.
Y a-t-il des particularités pour attirer les moustiques polynésiens ?
Oui, les moustiques Aedes aegypti sont plus attirés par les acides gras. Donc on lui propose en plus du dioxyde de carbone des acides gras qu'on peut retrouver dans du beurre rance. Cet acide gras on le fait synthétiser et on le propose aux moustiques pour qu'ils viennent se faire aspirer par la machine.
Comment fonctionne "l'aspirateur à moustiques"?
"C'est un simulateur de proies à sang chaud. Elle imite la respiration humaine, c'est cette respiration qui va attirer le moustique. La machine diffuse du CO2 dans les mêmes proportions que l'homme lorsqu'il respire et elle émet des molécules olfactives imperceptibles par le nez de l'homme mais perceptibles par les moustiques pour lui faire penser qu'il y a quelqu'un à venir piquer.
Y a-t-il des particularités pour attirer les moustiques polynésiens ?
Oui, les moustiques Aedes aegypti sont plus attirés par les acides gras. Donc on lui propose en plus du dioxyde de carbone des acides gras qu'on peut retrouver dans du beurre rance. Cet acide gras on le fait synthétiser et on le propose aux moustiques pour qu'ils viennent se faire aspirer par la machine.
Combien ça coûte ?
Le détail des tarifs sera fourni vendredi prochain lors de la conférence organisée au Tahiti Pearl Beach, à Arue. Mais Stéphane Perchaud, gérant de Bio 3D qui mettra à la location au fenua ces "aspirateurs à moustiques", indique qu'il faudra compter environ "10 000 Fcfp par machine par mois". Il faudra ajouter à cela le versement d'une caution lors de l'installation de la borne et le paiement du gaz carbonique. "C'est entre deux et trois fois moins cher qu'un traitement classique", assure le professionnel. Les premières machines seront installées début décembre dans deux hôtels et une pension de famille.
Selon l'entreprise polynésienne, les professionnels du tourisme, mais aussi les collectivités ou les particuliers pourraient être intéressées par cet "aspirateur à moustiques". Deux modèles seront distribués au fenua : l'un plus adapté aux zones urbaines et l'autre plus aux jardins.
Selon l'entreprise polynésienne, les professionnels du tourisme, mais aussi les collectivités ou les particuliers pourraient être intéressées par cet "aspirateur à moustiques". Deux modèles seront distribués au fenua : l'un plus adapté aux zones urbaines et l'autre plus aux jardins.