L’appel d’urgence des policiers de la PAF


FAA'A, le 26 juin 2019. Le syndicat Alliance Police Nationale dénonce la réorganisation intervenue en avril 2018 de la Police aux frontières. Elle a entraîné un « manque d’effectifs » alors que le trafic international a augmenté de 10,4% à l’aéroport l’an dernier.


"Passeport s'il-vous-plaît!" Des milliers de voyageurs passent chaque année devant les aubettes de la police aux frontières (PAF) à l’aéroport de Tahiti Faa’a pour un contrôle au départ ou à l'arrivée.

Les policiers contrôlent l'identité des voyageurs. Objectif : lutter contre l’immigration clandestine et vérifier que ces personnes ne sont pas recherchées. Parfois les policiers de la PAF mettent ainsi la main sur des individus recherchés pour non-exécution de leur peine.

En avril 2018, l'organisation de la Police aux frontières a été modifiée pour limiter les amplitudes horaires de travail. « Ce cycle divise en demi groupes les Brigades existantes ce qui crée des périodes, dans la journée et la nuit, durant lesquelles les effectifs présents sont diminués de moitié », explique Michaël Bottreau, secrétaire territorial du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC. « Aujourd’hui, il est très fréquent que seuls trois policiers (un titulaire et deux adjoints de sécurité) aient à traiter un vol au départ et un vol à l’arrivée en même temps. Cette situation oblige les policiers à traiter les vols à des cadences très supérieures à ce qui devrait se faire pour éviter les ralentissements des files d’attentes et les retards de vols."

Cette réorganisation est intervenue juste avant l’arrivée de French Bee puis de United. Le trafic international, avec 63 277 passagers supplémentaires, a augmenté de 10,4% sur l’aéroport de Tahiti Faa’a en 2018. « Durant l’enregistrement des passagers, le manque d’effectifs empêche les policiers d’intervenir en zone publique en cas de problème. Le poste de police est même fermé et laissé sans surveillance malgré la présence d’armes », complète Michaël Bottreau. « Le professionnalisme montré par les policiers pour traiter au mieux les vols et éviter les ralentissements cache un réel problème dont les autorités locales ont conscience mais pour lequel la hiérarchie policière métropolitaine ne semble pas décidée à changer les choses. »

Début juin, le directeur général de la Police nationale Eric Morvan a proposé aux organisations syndicales de tester un nouveau cycle de travail, dit 2-2-3/2-2-3 avec des vacations de 12h08. Alliance Police Nationale en Polynésie souhaite que ce cycle soit mis en place « en urgence à la PAF de Faa’a pour permettre aux effectifs de fournir un service Public de qualité en toute sécurité ».
Le syndicat demande aussi que ce cycle de travail soit mis en place à la Direction de la Sécurité Publique. Ce nouveau cycle permettrait aux policiers de Voie Publique, « sans avoir besoin de renforts d’effectifs, d’exécuter leurs missions avec beaucoup plus de sérénité » et permettrait à ces policiers d’avoir un week-end de repos sur deux contre un week-end sur sept actuellement.

L’expérimentation doit commencer à partir de mi-septembre jusqu’au 15 janvier. La liste des sites expérimentaux sera définie mi-juillet. Le syndicat Alliance espère que la Police aux frontières de Polynésie et la DSP en feront partie. « Alliance Police Nationale Polynésie souhaite que les autorités de l’Etat entendent nos revendications qui permettront d’améliorer significativement les conditions de travail des policiers et de fournir un service public de meilleure qualité », souligne Michaël Bottreau.

A la police aux frontières, 36 personnes sont concernées par la modification de cycle. A la DSP, 60 fonctionnaires qui exercent en police secours à la DSP pourraient être concernés par ce changement.

le Mercredi 26 Juin 2019 à 13:00 | Lu 5145 fois