L'appel aux investisseurs privés lancé lors de la présentation du budget 2016 de l’Equipement


Albert Solia a présenté hier le plan de campagne que la Direction de l’équipement projette pour 2016 avec 12,3 milliards Fcfp de crédits de paiements.
PAPEETE, 7 janvier 2016 – La direction de l’Equipement dispose pour 2016 de 12,3 milliards Fcfp de crédits de paiements dont 8,6 milliards Fcfp pour des opérations nouvelles. Une somme jugée insuffisante par Albert Solia pour relancer l'économie. Le ministre de l'Equipement a lancé un appel aux investisseurs privés locaux, jeudi lors de sa présentation.

En 2016, la Direction de l’Equipement (DEQ) gère un budget total de 16 milliards Fcfp dont 12,3 milliards Fcfp de crédits de paiement et 8,6 milliards Fcfp pour des opérations nouvelles essentiellement financé au moyen du 3e instrument financier avec une participation à hauteur de 80 % de la part de l’Etat. Après un taux de liquidation de 63 % en 2014 et 74 % en 2015, le ministre de l’Equipement s’est engagé jeudi à liquider 100 % de son budget d’investissement cette année.

Par archipels, le budget est réparti à raison de 46 % pour les îles du Vent, 10 % pour les Marquises, 16 % pour les Tuamotu-Gambier, 9 % pour les îles Sous-le-vent, 17 % du budget étant consacré à des opérations génériques pouvant être conduites sur l’ensemble du territoire.

Albert Solia a présenté le plan de campagne de la DEQ pour 2016 lors d’un exposé proposé à la Présidence jeudi à la mi-journée à l’attention de la presse et de quelques professionnels du secteur du bâtiment et des travaux publics.

Outre le programme de réaménagement du front de mer, présenté jeudi comme un "projet majeur" par le ministre et dont le chantier sera achevé fin 2017 moyennant 1,3 milliard Fcfp d’investissements, deux programmes ont particulièrement été mis en avant pour les îles du Vent : le carrefour de Tiparui et l'ensemble passerelle piétonne de Taina et 3e voie de Outumaoro (voir encadrés).

Dans les archipels on note la construction de la darse des pêcheurs à Uturoa ou la rénovation de l’aéroport de Maupiti pour les îles Sous-le-vent, la mise aux normes de la piste aéroportuaire de Mataiva (800 millions Fcfp), la digue de protection et la route de contournement de Hao, aux Tuamotu, la phase 2 du déroctage du chenal de Mataura à Tubuai, aux Australes ou encore la reconstruction du port de Tahauku (800 millions Fcfp) à Hiva Oa, Marquises.

En attendant le Mahana Beach

La répartition du budget 2016 de la DEQ par type fait état de 52 % pour des routes, 18 % pour des infrastructures aéroportuaires, 11 % pour des chantiers de protection de talus, 5 % pour de l’acquisition de matériel, 8 % pour des quais et darses ou protections de berges, le reste étant réparti en faveur de la protection du littoral, de l’assainissement ou du balisage maritime.

Mais pour le ministre de l'Equipement ces volumes d'investissement ne seront pas suffisant pour provoquer une reprise économique. Tout juste permettent-t-ils de maintenir un fonds résiduel d'activité. Aussi en a-t-il appelé jeudi à la confiance des investisseurs locaux dans la perspective prochaine de l'ouverture des travaux du Tahiti Mahana Beach. "Avec un budget de 8 à 9 milliards, le problème que nous rencontrons est de satisfaire les grands investissements sans oublier les archipels", a souligné Albert Solia, jeudi lors de sa présentation en estimant que "ce n’est pas avec 8,5 milliards d’investissements que nous parviendrons à une relance de notre économie (…). Si les investissements publics aujourd’hui ne sont pas un moyen suffisant pour créer une masse importante d’emploi, ils maintiennent les entreprises en bonne santé, prêtes à travailler, mais le privé doit jouer son rôle", a-t-il appelé. "Je pense que c’est le moment pour que les investisseurs privés montrent la confiance qu’ils ont dans l’avenir du pays. Moi, je l’ai parce que je pense que le Tahiti Mahana Beach est une solution qui se présente à nous et qu’il ne faut pas rater", a-t-il également souligné en rappelant le caractère exceptionnel de ce chantier qui devrait permettre l’apport de 250 milliards Fcfp de capitaux privés étrangers entre 2017 et 2022. "C’est le moment pour les investisseurs privés d’agir. Il y a deux ans à franchir avant que les travaux du Mahana Beach atteignent un niveau satisfaisant. Je pense que c’est plus raisonnable de le dire et de le comprendre comme ça. (…) D’abord, on va commencer par signer notre contrat au juin. Tout sera beaucoup mieux à ce moment-là. Derrière il y aura des autorisations, des plans et un certain nombre d’actions réglementaire à mener pour démarrer le chantier dans de bonnes conditions.

Réaménagement routiers à Uranie-Tipaerui

Pour remédier à la saturation du trafic, entrée Ouest de Papeete, le Pays projette de réaménager les flux routiers dans la zone du carrefour de Tipaerui et du cimetière de l’Uranie. Ce carrefour est l’un des points bloquants le plus complexe de l’île de Tahiti avec la présence d’une zone industrielle, d’une école, d’un collège et d’un lycée.
Des études portant sur la globalité de la zone du carrefour de l’Uranie et au collège de Tipaerui sont en cours. Les travaux sont découpés sur plusieurs zones géographiques. La première tranche porte sur les aménagements à réaliser entre le giratoire de l’Uranie et la rue Bambridge, intégrant la descente de l’Uranie.
Deux carrefours à feux seront aménagés cette année afin de permettre aux usagers venant de Faa’a de retrouver le front de mer et aux usagers de l’Uranie de s’intégrer dans la circulation de la RT1 en toute sécurité. Ces aménagements portent sur le giratoire de l’Uranie, la descente de la RDO, les voies ceinturant l’école Toata et la descente de l’Uranie.
Budget de l’opération : 400 millions Fcfp. Démarrage des travaux au second trimestre 2016 pour une durée de 6 mois.

Passerelle piétonne à Taina et 3e voie à Outumaoro

La passerelle de Taina : Cette opération vient en complément de la suppression du carrefour giratoire de Taina. La mise en place d’une passerelle vise à rétablir le flux piétonnier.
Considérant le voisinage touristique immédiat de la passerelle (marina Taina, projet Mahana Beach …) il a été décidé de porter un projet le plus esthétique possible. Le parti pris architecturale est celui d’une passerelle "légère et aérienne" qui rappelle le contexte marin de la marina adjacente.
Montant de l’opération : 180 millions Fcfp.
Travaux : démarrage en avril 2016 pour une durée de 11 mois

La troisième voie à Outumaoro : Le projet concerne une troisième voie de 850 mètres linéaires, côté mer entre l’échangeur d’Outumaoro et le carrefour de Taina, à Punaauia. La convergence de la route de ceinture et de la RDO provoquent quotidiennement dans ce secteur d’importantes congestions du trafic automobile, dans le sens Faa’a-Punaauia.
Une troisième voie permettra d’améliorer l’insertion des véhicules arrivant de Faa’a, de fluidifier le trafic et de sécuriser les entrées/sorties des riverains.
Dans l’optique des travaux du Mahana Beach, le projet fait l’objet d’un traitement spécifique concernant les aménagements paysagers et les circulations piétonnes.
Budget : 345 millions Fcfp (phase 1) et 505 millions Fcfp (phase 2).
Démarrage des travaux : fin du 1er semestre 2016 pour une durée de 18 mois.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 7 Janvier 2016 à 16:14 | Lu 1565 fois