L'anti-manuel de grossesse d'Anne Akrich


PAPEETE, le 2 février 2018. Anne Akrich vient de publier "Traité de savoir-rire à l'usage des embryons". Un véritable anti-manuel de grossesse.

La demie polynésienne Anne Akrich avait publié l'an dernier "Il faut se méfier des hommes nus". Ce roman avait été salué par la critique. Elle vent de publier "Traité de savoir-rire à l'usage des embryons", un véritable anti-manuel de grossesse.

Le troisième roman d'Anne Akrich, qui vient d'être maman d'un petit Abel, est largement autobiographique.

Histoire de lui épargner vingt ans de psychanalyse – ou de les préparer –, une mère écrit à son enfant in utero pour lui raconter d’où il vient, quel genre d’énergumènes sont ses parents, dans quelles circonstances il a été conçu. Car le bébé à venir est le fruit d’une rencontre improbable et cocasse entre deux êtres que tout aurait dû séparer : origine, milieu, famille, culture, et presque trente ans de différence.

Si vous aimez Groucho Marx, Philip Roth, Woody Allen et les boulettes aux artichauts, si vous êtes une future mère ou un futur père, si vous voulez connaître la vie secrète de vos parents avant votre naissance ou les pensées inavouables de votre génitrice pendant qu’elle vous attendait, si la béatitude convenue des femmes enceintes vous exaspère, alors cette confession corrosive et hilarante est faite pour vous.

La maman d'Anne Akrich est polynésienne et son père tunisien. Comme l'ouvrage "Il faut se méfier des hommes nus", le "Traité de savoir-rire à l'usage des embryons", un véritable anti-manuel de grossesse a été salué par les critiques. Pourtant rien ne prédestinait Anne Akrich à devenir une grande écrivaine. Quand elle était petite, les livres ce n'était pas son truc. Ses parents la forçaient à lire. "Je suis une non-lectrice contrariée", souligne-t-elle. A 12 ans, elle arrive pour vivre au fenua avec ses parents et ses deux sœurs. "J'étais très contente de venir vivre à Tahiti. J'y venais déjà régulièrement pour passer les vacances. Pour moi, Tahiti c'était ma famille que j'adorais et des bons moments." Mais à cette époque, pas d'internet. La jeune adolescente s'ennuie et se plonge alors dans la lecture. "Je lisais les livres du programme scolaire : Maupassant, Flaubert, Balzac… Puis je me suis intéressée à autre chose, aux auteurs contemporains. J'ai découvert que la littérature pouvait aussi parler du monde d'aujourd'hui. D'ailleurs, à ceux qui lisent peu, je conseille de lire des romans de Bret Easton Ellis." Anne Akrich quitte ensuite Tahiti pour faire des études littéraires à l'âge de 17 ans.


Rédigé par Mélanie Thomas le Vendredi 2 Février 2018 à 09:39 | Lu 2093 fois