Tahiti, le 30 janvier 2021 – Les professionnels du tourisme craignent que la suspension du tourisme ne sonne comme un coup de grâce pour le secteur déjà exsangue. Ils demandent des mesures de soutien, notamment auprès de l'État, à la hauteur de la casse sociale et économique qui s'annonce.
Stupeur chez les professionnels du tourisme, l'annonce de la suppression du "motif touristique" pour les déplacements en Polynésie française sonne comme un coup de grâce pour le premier secteur d'activité du Pays. "Le retrait de ce dispositif, ça veut dire des touristes qui ne montent plus dans les avions, des avions qui ne volent plus, des hôtels qui ferment. L’équation est assez simple…", résume Guillaume Épinette, directeur régional du groupe InterContinental Tahiti. "On revit mars 2020, mais à l’époque on était sur nos deux pieds. Là, on est à genou. Revivre une série comme ça, ça va être très difficile de passer". Les autorités du Pays et de l’État l’ont bien compris et multiplient les réunions de crise. Les prochaines discussions porteront notamment sur les niveaux d’aides aux entreprises, au-delà de celles qui ont déjà été déployées pour les employés. "Toutes les entreprises se sont endettées lourdement pour passer le cap. S’il faut alourdir encore l’addition, ça va forcément mener à d’autres décisions", craint Guillaume Épinette.
Interrogé vendredi soir sur TNTV, le P-dg d'Air Tahiti Nui, Michel Monvoisin, s'est montré tout aussi pessimiste sur l'avenir du secteur touristique. "Les engagements étaient plutôt bons, nos réservations étaient bonnes : avril-mai-juin, ça repartait", explique le dirigeant de la compagnie locale. "Ce qui nous inquiète et ce qui n’est pas bien compris, c’est qu’en ce moment nous sommes en train de vendre la haute saison. Nous avons préparé des promotions pour vendre la haute saison. Or, aujourd’hui, avec les incertitudes que vont amener ces fermetures, on pense tous que la haute saison est morte et que 2021 sera probablement une année pire que 2020." Les professionnels s'interrogent également sur la durée de ces restrictions et sur leur adaptation au marché américain. Michel Monvoisin indique qu'une réunion de travail est prévue lundi matin au haussariat et qu'il "ne veut pas croire que l’État n’assumera pas ses responsabilités". Le P-dg d'Air Tahiti Nui qui précise directement ses demandes : "le même type de soutien, les mêmes aides financières qu’à l’ensemble des acteurs et des entreprises du tourisme en métropole et dans les départements d’outre-mer".
Les syndicats satisfaits et inquiets
De leur côté, les syndicats de salariés soufflent le chaud et le froid. D'un côté satisfaits de cette décision sur le plan sanitaire –Cyril Le Gayic de la CSIP rappelle que c’était la position de plusieurs syndicats "depuis le début"– et de l'autre inquiets pour les conséquences sociales sur les employés. "Il faut compter environ 6 000 salariés et ça fait un an qu’ils sont touchés", souligne Atonia Teriinohorai de O oe to oe Rima. "Il y a ceux qui sont en suspension de contrat, en réduction de travail... Et la vie est très chère ici. Quand vous touchez entre 60 000 et 90 000 Fcfp d’aide avec le Diese, ça ne suffit pas pour vivre. Ils sont quand même en difficulté."
Stupeur chez les professionnels du tourisme, l'annonce de la suppression du "motif touristique" pour les déplacements en Polynésie française sonne comme un coup de grâce pour le premier secteur d'activité du Pays. "Le retrait de ce dispositif, ça veut dire des touristes qui ne montent plus dans les avions, des avions qui ne volent plus, des hôtels qui ferment. L’équation est assez simple…", résume Guillaume Épinette, directeur régional du groupe InterContinental Tahiti. "On revit mars 2020, mais à l’époque on était sur nos deux pieds. Là, on est à genou. Revivre une série comme ça, ça va être très difficile de passer". Les autorités du Pays et de l’État l’ont bien compris et multiplient les réunions de crise. Les prochaines discussions porteront notamment sur les niveaux d’aides aux entreprises, au-delà de celles qui ont déjà été déployées pour les employés. "Toutes les entreprises se sont endettées lourdement pour passer le cap. S’il faut alourdir encore l’addition, ça va forcément mener à d’autres décisions", craint Guillaume Épinette.
Interrogé vendredi soir sur TNTV, le P-dg d'Air Tahiti Nui, Michel Monvoisin, s'est montré tout aussi pessimiste sur l'avenir du secteur touristique. "Les engagements étaient plutôt bons, nos réservations étaient bonnes : avril-mai-juin, ça repartait", explique le dirigeant de la compagnie locale. "Ce qui nous inquiète et ce qui n’est pas bien compris, c’est qu’en ce moment nous sommes en train de vendre la haute saison. Nous avons préparé des promotions pour vendre la haute saison. Or, aujourd’hui, avec les incertitudes que vont amener ces fermetures, on pense tous que la haute saison est morte et que 2021 sera probablement une année pire que 2020." Les professionnels s'interrogent également sur la durée de ces restrictions et sur leur adaptation au marché américain. Michel Monvoisin indique qu'une réunion de travail est prévue lundi matin au haussariat et qu'il "ne veut pas croire que l’État n’assumera pas ses responsabilités". Le P-dg d'Air Tahiti Nui qui précise directement ses demandes : "le même type de soutien, les mêmes aides financières qu’à l’ensemble des acteurs et des entreprises du tourisme en métropole et dans les départements d’outre-mer".
Les syndicats satisfaits et inquiets
De leur côté, les syndicats de salariés soufflent le chaud et le froid. D'un côté satisfaits de cette décision sur le plan sanitaire –Cyril Le Gayic de la CSIP rappelle que c’était la position de plusieurs syndicats "depuis le début"– et de l'autre inquiets pour les conséquences sociales sur les employés. "Il faut compter environ 6 000 salariés et ça fait un an qu’ils sont touchés", souligne Atonia Teriinohorai de O oe to oe Rima. "Il y a ceux qui sont en suspension de contrat, en réduction de travail... Et la vie est très chère ici. Quand vous touchez entre 60 000 et 90 000 Fcfp d’aide avec le Diese, ça ne suffit pas pour vivre. Ils sont quand même en difficulté."