L'annexion des Marquises exposée à l'APF


Tahiti, le 18 mars 2024 – Le hall de l'assemblée de la Polynésie française résonnait au son des pahu, ce lundi matin, pour l'inauguration de l'exposition sur la “prise de possession des îles Marquises”. Une exposition qui se tient jusqu'à samedi avec des panneaux explicatifs et illustrés qui retracent cette annexion de l'archipel par la France en 1842.
 
“Pour se reconstruire, nous devons accepter de plonger au plus profond de nos propres racines et de nos blessures passées”, a lancé en préambule le président de l'assemblée Antony Géros dans son discours d'introduction, ce lundi matin, dans le hall René-Leboucher de l'assemblée. Parmi les nombreux invités, près de 150 lycéens venus de Mahina à Taravao en passant par Raapoto avaient répondu présents.
 
Certains représentants de l'assemblée étaient là aussi, comme notamment l'élue Tavini des îles Marquises Marielle Kohumoetini, ou encore la maire de Hiva Oa Joëlle Frébault. Le président du Pays étant à Singapour et la ministre de la Culture étant prise par ailleurs avec le professeur d'astronomie néo-zélandais Rangiānehu Mātāmua actuellement sur le territoire, c'est Vannina Crolas qui représentait le gouvernement. Pas de députés non plus, comme l'a noté au passage le président de l'assemblée qui a accueilli en souriant Oscar Temaru vêtu de la même chemise que lui.
 
Cette exposition a pour objectif de permettre aux jeunes de se réapproprier leur histoire, une histoire parfois méconnue, en mettant en lumière deux grands guerriers marquisiens, les chefs Iotete de Tahuata et Pakoko de Taioha'e, qui se sont distingués par leur soulèvement contre les forces françaises en 1842. “Au lieu d'être hissés en héros de la ‘Résistance’ à l'instar de celle qui permit à la France de se libérer de l'occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale, nos résistants ont été décrits en ‘rebelles’ ou encore en ‘insurgés’ alors qu'ils ne voulaient que défendre leur liberté et leur souveraineté sur leurs chefferies et leurs territoires”, a ainsi regretté Antony Géros dans son discours.
 
À travers cette exposition retraçant la “résistance marquisienne”, il souhaite tordre le cou à l'idée reçue selon laquelle “la Polynésie se donna à la France” et qu'au contraire, “notre Fenua a bel et bien été conquis par les armes et le sang”. Outre les panneaux explicatifs et illustrés qui jalonnent le hall, les invités ont également pu suivre ensuite la conférence publique menée par Edgar Tetahiotupa, docteur en anthropologie sociale et culturelle. Une exposition à voir jusqu'à ce samedi 23 mars à Tarahoi.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Lundi 18 Mars 2024 à 13:50 | Lu 2225 fois