L’ancien directeur d'école de Tatakoto sauve la face en justice


PAPEETE, 29 mai 2018 - La Polynésie française est condamnée pour avoir soutenu Ernest Teagai, le maire de Tatakoto, dans un conflit personnel avec le directeur de l’école primaire de l’atoll.

Le tribunal administratif de la Polynésie française a condamné le Pays à verser une indemnité de 600 000 Fcfp en faveur de l’ancien directeur de l’école primaire de Tatakoto au titre de son préjudice moral. L’enseignant avait été suspendu à titre conservatoire par le vice-rectorat en février 2017, à la demande de la ministre de l’éducation d’alors. Le requérant, instituteur sur cet atoll des Tuamotu de l’Est depuis 1993 et directeur de l’école primaire depuis 2008 "avait de longue date des différends d’ordre personnel avec le maire de cette commune, qui se sont aggravés lorsqu’il a participé aux élections municipales de 2014 sur une liste d’opposition à ce maire sortant", relève le tribunal administratif, dans la décision rendue publique ce mardi, en constatant que le différend s’était aggravé après la réélection d’Ernest Teagai. L’édile était intervenu à plusieurs reprises pour obtenir des autorités compétentes la mutation de son opposant politique en invoquant diverses fautes professionnelles et comportementales, parfois sans fondement.

Suspendu à titre conservatoire le 16 février 2016 par un arrêté du vice-rectorat à la demande de la ministre de l’éducation d’alors, le requérant n’avait été replacé qu’en août 2017, à la tête d'une école primaire de Pirae, sans perdre le bénéfice de la totalité de sa rémunération de directeur d’école durant toute la durée de sa suspension. Il demandait deux millions de francs de préjudice.

Le tribunal reconnait à la victime un préjudice moral par suite d’un désaveu implicite de son administration, mais public le concernant, dans la mesure où aucune faute ne lui était reprochée, tandis que "le maire de Tatakoto portait à son encontre des accusations manifestement dépourvues de fondement". C’est sur cette base que le tribunal administratif a condamné la Polynésie française à lui verser une indemnité de 600 000 Fcfp assortie d’un dédommagement pour les frais de justice à hauteur de 200 000 Fcfp.

Rédigé par JPV le Mardi 29 Mai 2018 à 15:15 | Lu 1629 fois