Tahiti, le 25 mai 2025 - La séance de l’assemblée de la Polynésie française qui doit se tenir ce mardi risque d’être haute en couleur. Non pas nécessairement par les dossiers qui y seront étudiés (dynamisation du secteur de l’audiovisuel, crédit à la consommation ou encore régime fiscal particulier de certaines boissons alcooliques), mais surtout par la séquence des questions orales qui ouvrira la séance.
Des sujets d’actualité forts, comme l’avenir de l’Institut du cancer, l’indépendance ou encore le décès de la jeune Ayden dans sa famille d’accueil la semaine dernière. Une séquence en forme de chausse-trappe pour le gouvernement où même les élus de la majorité y vont de leurs questions, pour une fois, à un président que le Tavini ne va pas ménager non plus.
Premier thème : l’indépendance de la Polynésie française. Après la séquence du C24 au Timor-Leste la semaine dernière et sur laquelle le président de l’assemblée de la Polynésie française, Antony Géros doit tenir une conférence de presse ce lundi, les élus, de la majorité, comme de l’opposition vont interroger le président du Pays sur cette question.
Sans surprise, c’est la question du groupe Tapura qui sera la plus durement posée. Édouard Fritch tentera de mettre Moetai Brotherson face à ses contradictions après la publication des chiffres des dépenses de l’État la semaine dernière. “Le 20 mai dernier, le haut-commissaire de la République annonçait que l’État avait investi en 2024 près de 223 milliards de francs (…) au même moment, à l’autre bout du monde, à Dili, au Timor-Leste, devant le Comité des 24 de l’ONU, par la voix de votre Déléguée aux affaires internationales, vous accusiez une fois encore la France de colonialisme, allant jusqu’à comparer notre peuple à une victime du ‘syndrome de Stockholm’. (…) Quelques jours plus tôt, vous vous rendiez à Paris avec votre ministre de la Santé, sans même en informer ni coordonner ce déplacement avec le haut-commissaire, pour tenter d’obtenir une convention dans le domaine sanitaire. (…) Cette contradiction permanente est devenue la marque de fabrique du Tavini Huiraatira : d’un côté, vilipender la France devant les instances internationales, de l’autre, solliciter sans relâche ses financements à Paris.”
Et l’ancien président du Pays de questionner. “Après 50 années de lutte indépendantiste, une question reste entière : comment comptez-vous remplacer les transferts financiers de l’État ? Votre projet de République fédérale de Mā’ohi Nui reste une utopie floue, sans modèle économique, sans financement identifié, sans plan concret, sans cap clair, sans projet de société.”
La question de la représentante Tavini, Teremuura Kohumoetini-Rurua, rejoint indirectement celle d’Édouard Fritch et, alors que de nombreux élus de l’assemblée brassent à l’ONU, en Azerbaidjian ou ailleurs, elle s’interroge au sujet de l’action du président du Pays en la matière. Issu de leurs rangs, la question masque à peine une critique envers Moetai Brotherson après deux ans à la tête du Pays et des déplacements très réguliers hors de nos frontières. “En tant que Président de ce pays, avez-vous engagé, ou comptez-vous engager, un dialogue constructif avec le Président de la République française afin d’ouvrir, en toute transparence, des discussions sur l’avenir institutionnel de la Polynésie française, et sur les modalités d’un véritable processus de décolonisation ?”, interroge la représentante à celui qui, dans son portefeuille, a aussi le sujet des conséquences des essais nucléaires sur lesquelles il ne s’est jamais exprimé es qualité.
Des sujets d’actualité forts, comme l’avenir de l’Institut du cancer, l’indépendance ou encore le décès de la jeune Ayden dans sa famille d’accueil la semaine dernière. Une séquence en forme de chausse-trappe pour le gouvernement où même les élus de la majorité y vont de leurs questions, pour une fois, à un président que le Tavini ne va pas ménager non plus.
Premier thème : l’indépendance de la Polynésie française. Après la séquence du C24 au Timor-Leste la semaine dernière et sur laquelle le président de l’assemblée de la Polynésie française, Antony Géros doit tenir une conférence de presse ce lundi, les élus, de la majorité, comme de l’opposition vont interroger le président du Pays sur cette question.
Sans surprise, c’est la question du groupe Tapura qui sera la plus durement posée. Édouard Fritch tentera de mettre Moetai Brotherson face à ses contradictions après la publication des chiffres des dépenses de l’État la semaine dernière. “Le 20 mai dernier, le haut-commissaire de la République annonçait que l’État avait investi en 2024 près de 223 milliards de francs (…) au même moment, à l’autre bout du monde, à Dili, au Timor-Leste, devant le Comité des 24 de l’ONU, par la voix de votre Déléguée aux affaires internationales, vous accusiez une fois encore la France de colonialisme, allant jusqu’à comparer notre peuple à une victime du ‘syndrome de Stockholm’. (…) Quelques jours plus tôt, vous vous rendiez à Paris avec votre ministre de la Santé, sans même en informer ni coordonner ce déplacement avec le haut-commissaire, pour tenter d’obtenir une convention dans le domaine sanitaire. (…) Cette contradiction permanente est devenue la marque de fabrique du Tavini Huiraatira : d’un côté, vilipender la France devant les instances internationales, de l’autre, solliciter sans relâche ses financements à Paris.”
Et l’ancien président du Pays de questionner. “Après 50 années de lutte indépendantiste, une question reste entière : comment comptez-vous remplacer les transferts financiers de l’État ? Votre projet de République fédérale de Mā’ohi Nui reste une utopie floue, sans modèle économique, sans financement identifié, sans plan concret, sans cap clair, sans projet de société.”
La question de la représentante Tavini, Teremuura Kohumoetini-Rurua, rejoint indirectement celle d’Édouard Fritch et, alors que de nombreux élus de l’assemblée brassent à l’ONU, en Azerbaidjian ou ailleurs, elle s’interroge au sujet de l’action du président du Pays en la matière. Issu de leurs rangs, la question masque à peine une critique envers Moetai Brotherson après deux ans à la tête du Pays et des déplacements très réguliers hors de nos frontières. “En tant que Président de ce pays, avez-vous engagé, ou comptez-vous engager, un dialogue constructif avec le Président de la République française afin d’ouvrir, en toute transparence, des discussions sur l’avenir institutionnel de la Polynésie française, et sur les modalités d’un véritable processus de décolonisation ?”, interroge la représentante à celui qui, dans son portefeuille, a aussi le sujet des conséquences des essais nucléaires sur lesquelles il ne s’est jamais exprimé es qualité.
Quel avenir pour l’ICPF ?
Après sa très vive sortie lors de la dernière séance à l’assemblée sur le suivi des malades atteints de cancers au Fenua, la représentante Hinamoeura Morgant-Cross revient à la charge. Alors que le mystère plane toujours sur les raisons de l’annulation du projet Princesse Heiata, que le cyclotron n’est toujours pas commandé, ni placé dans la rotonde pas encore rénovée de l’hôpital du Taaone et que le Tepscan, si souvent mis en avant comme une avancée majeure, ne pourra, sans être accompagné du cyclotron, que traiter les cancers de la prostate, soit seulement 7% des cancers en Polynésie française, la représentante Tavini remet le sujet sur le tapis : “Dans le même temps, vous venez de défendre devant la commission de la Santé un projet de 200 millions de francs pour recruter entre 150 et 180 guides sanitaires, avec à la clé une formation de 3 à 5 jours pour expliquer, entre autres, qu’il faut ‘faire du sport, manger des fruits et éviter le Coca’. Est-ce vraiment cela la priorité sanitaire ? Est-ce cela la réponse que vous offrez à nos familles endeuillées ? À nos malades ? À notre système de santé à bout de souffle ?”, s’interroge-t-elle.
Galenon attendue sur la protection de l’enfance
À la longue liste des questions orales qui seront posées par les représentants mardi, celle de Cathy Puchon, représentante Tapura, à l’adresse de la vice-présidente, Chantal Galenon, à la suite du tragique décès d’un fillette à Taunoa la semaine dernière. “Il nous faut, avec dignité et lucidité, poser des questions simples, que chacun se pose désormais. Comment un tel drame a-t-il pu survenir, ici, chez nous, sous notre regard collectif ? Comment se fait-il qu’un enfant placé, qui devait être en sécurité dans une famille d’accueil ou une famille digne de confiance, ait pu être ainsi abandonné à ses souffrances ?”
La représentante assène alors une liste de questions mises à jour par les manquements présumés des services sociaux dans ce tragique fait divers. “Quel était le statut de cette famille d’hébergement ? Était-elle agréée comme famille d’accueil ou identifiée comme famille digne de confiance ? Une évaluation préalable a-t-elle été réalisée ? Par qui, et selon quels critères ? Qui a pris la décision du placement, et sur quels fondements ? Quelle indemnité cette famille recevait-elle pour la prise en charge de ces enfants ? Des signaux d’alerte avaient-ils été émis ? Des enseignants avaient-ils signalé une absence prolongée ? Des comportements inquiétants avaient-ils été notés ? Comment le suivi de cette situation a-t-il été exercé, concrètement, sur le terrain ?”
“Ce n’est pas un dysfonctionnement ponctuel. C’est un effondrement silencieux du devoir de protection que nous devons à nos enfants les plus vulnérables”, estime avec gravité la représentante. “Il ne s’agit pas d’un oubli. Cette enfant n’a pas été oubliée. Elle a été vue. Elle a été confiée. Et pourtant, elle est morte sous les coups.”
La représentante assène alors une liste de questions mises à jour par les manquements présumés des services sociaux dans ce tragique fait divers. “Quel était le statut de cette famille d’hébergement ? Était-elle agréée comme famille d’accueil ou identifiée comme famille digne de confiance ? Une évaluation préalable a-t-elle été réalisée ? Par qui, et selon quels critères ? Qui a pris la décision du placement, et sur quels fondements ? Quelle indemnité cette famille recevait-elle pour la prise en charge de ces enfants ? Des signaux d’alerte avaient-ils été émis ? Des enseignants avaient-ils signalé une absence prolongée ? Des comportements inquiétants avaient-ils été notés ? Comment le suivi de cette situation a-t-il été exercé, concrètement, sur le terrain ?”
“Ce n’est pas un dysfonctionnement ponctuel. C’est un effondrement silencieux du devoir de protection que nous devons à nos enfants les plus vulnérables”, estime avec gravité la représentante. “Il ne s’agit pas d’un oubli. Cette enfant n’a pas été oubliée. Elle a été vue. Elle a été confiée. Et pourtant, elle est morte sous les coups.”