L’activité aéroportuaire plombée par la grève des pompiers


PAPEETE, 15 mai 2017 - Les pompiers de la plateforme aéroportuaire de Tahiti-Faa’a et des aérodromes de Bora Bora, Rangiroa et Raiatea sont entrés en grève lundi matin, tandis qu'un autre mouvement menaçait de durcir la situation avec une extension des débrayages aux 43 aérodromes territoriaux, dès mardi.

Les délégués du syndicat CSTP-FO devaient rencontrer lundi après-midi la direction du service polynésien de l’aviation civile pour parvenir à une issue concertée. Cette rencontre n’a pas eu lieu, alors que les 43 aérodromes territoriaux étaient sous la menace, dès minuit, d’une grève du corps très stratégique des équipes de sécurité au sol. Les discussions auraient dû s’intéresser au protocole de fin de grève proposé samedi par le service de l’aviation civile. Faute d'accord le mouvement menace de causer de multiples perturbations nouvelles à l’échelle du pays dès mardi et pour les jours à venir.

Le tout dans un contexte où 25 des 32 pompiers des aérodromes gérés par la société Aéroport de Tahiti (ADT) débrayent déjà depuis lundi. Les négociations entre la direction d’ADT et les représentants du syndicat O Oe To Oe Rima se sont achevées samedi, sans aboutir à un accord. "L'essentiel des revendications porte sur leurs rémunérations (...). Les pompiers souhaiteraient un accord spécifique pour leur métier", expliquait en fin de semaine dernière Eric Dumas, le directeur général d'ADT en assurant qu’il ferait "tout pour éviter d'aller à la grève".

L'aérogare transformée en dortoir

La direction de l’aéroport a estimé samedi être allée au plus loin de ses possibilités. "Nous sommes prêts à revoir les accords d'établissement en prenant en compte les demandes des pompiers ; mais nous ne créerons en aucun cas un accord spécifique à leur demande", affirmait avec fermeté lundi Eric Dumas, en déplorant "l'utilisation d'un immense pouvoir de nuisance au service de revendications portées par un petit nombre. Cette situation est dommageable pour tous les usagers". Lundi, la grève a été déclenchée à zéro heure, sans qu'aucune réunion de concertation entre syndicalistes et direction n'ait été fixée pour les jours à venir.

Cette grève impacte le fonctionnement des aérodromes de Tahiti-Faa’a, de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa. A la demande d’ADT, le Haut-commissariat de la République en Polynésie française a ordonné, avec prise d’effet lundi, la mise en place d’un service minimum pour limiter les perturbations du service public. La présence des équipes de sécurité au sol est donc requise chaque jour de 7 heures à 19 heures pour les vols intérieurs et de 19 heures à 7 heures pour les longs courriers, obligeant les compagnies aériennes à s’adapter en conséquence. Air Tahiti Nui a avancé le vol de Tokyo, lundi matin. Trois vols internationaux sont programmés mardi. Un vol Lan Chile en direction de Santiago et le vol ATN pour Los Angeles ont été recalés à 7h25 (LA836) et 5h15 (TN 402). ADT a installé 150 couchages dans l'aérogare pour permettre aux passagers concernés de passer la nuit.

La compagnie aérienne inter-îles Air Tahiti est la plus impactée par ce mouvement de grève et pourrait l’être plus encore en cas d’extension des débrayages aux aérodromes territoriaux, mardi. Dès vendredi, Air Tahiti a modifié son planning de vol lundi par mesure de prévoyance. Mardi, tous les vols intérieurs ont été programmés entre 7 heures à 19 heures. Mais la compagnie prévient : "Ce programme est cependant susceptible d’être modifié à tout moment, en fonction de l’évolution de la situation".


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 15 Mai 2017 à 16:42 | Lu 6062 fois