RICHARD BOUHET / AFP
Paris, France | AFP | dimanche 24/04/2022 - L'abstention est une nouvelle fois en hausse, aux alentours de 28%, au second tour de l'élection présidentielle dimanche, selon les estimations des instituts de sondage, et flirte même avec le record du scrutin très atypique de 1969 (31,3%).
Selon Elabe et Ipsos Sopra-Steria, le niveau d'abstention serait ainsi de 28,2%, tandis l'Ifop anticipe pour sa part 28,3%, Harris Interactive 28,7% et Opinionway 30,3%. Il est en hausse d'environ deux points par rapport au premier tour (26,31%), qui avait déjà été marqué par une faible participation, et affiche trois points de plus qu'en 2017 (25,44%), qui n'était déjà pas un bon cru.
Environ 14 millions d'électeurs ont donc refusé dimanche de départager Emmanuel Macron et Marine Le Pen, soit un million de plus que les abstentionnistes du 10 avril (12,8 millions).
A quoi s'ajoutent les 6,5% des inscrits qui ont refusé de choisir eux aussi en glissant un bulletin blanc ou nul, soit plus 3 millions d'électeurs.
"35% du corps électoral soit n'a pas voté, soit a voté blanc et nul", résume sur LCI le politologue Jérôme Jaffré, soulignant que "17 millions d'électeurs, sur les 48 millions d'inscrits, n'ont pas pris part au scrutin".
Record depuis 1969
Jamais une abstention aussi forte n'a été enregistrée à un second tour d'une présidentielle, à l'exception du record de 1969, quand les électeurs de gauche avaient, à l'appel du candidat communiste éliminé au premier tour Jacques Duclos, massivement refusé de choisir entre "bonnet blanc et blanc bonnet", soit deux candidats de droite, Georges Pompidou et Alain Poher.
Et c'est seulement la troisième fois, après 1969 et 2017, que l'abstention augmente entre deux tours de présidentielle, alors que la règle était plutôt jusque-là à la remobilisation électorale pour le tour décisif.
"C'est une abstention extrêmement forte, et la tendance observée à la dernière élection présidentielle, qui était une exception sous la Ve République, se confirme, beaucoup de Français n'ont pas voulu participer à ce débat de second tour", souligne le sondeur Frédéric Dabi (Ifop).
"On voit bien qu'il n'y a pas eu de sursaut de mobilisation, finalement un grand nombre d'électeurs ne se sont pas sentis concernés par cette affiche, comme ils ne s'étaient pas sentis concernés par la même affiche en 2017", abonde Bernard Sananès (Elabe).
Petite consolation, le record des bulletins blancs et nuls de 2017, plus de 3 millions de bulletins blancs et un million de bulletins nuls du second tour de 2017, n'est pas égalé
"Petite surprise"
"On aurait pu s'attendre à pire, à une explosion du vote blanc, et au final ça n'est pas si différent de la dernière fois", relativise le politiste Vincent Tiberj, qui souligne que si on considère ensemble abstention et bulletins blancs et nuls, "on est sur le même trend qu'en 2017".
"C'est une petite surprise que l'on ait pas plus d'abstention et de bulletins blancs et nuls qu'en 2017, vu le climat anti-Macron, avec une partie de la gauche qui le déteste vraiment, et le fait qu'il y a eu cinq ans de mandat entretemps", analyse la politiste Anne Jadot (Université de Lorraine).
"Mais il y a sans doute eu finalement une vraie peur qui a conduit les gens à faire un barrage malgré tout en allant voter", explique-t-elle à propos du choix notamment d'une partie de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon.
Les plus jeunes ont aussi été plus nombreux à refuser de choisir. "40% des moins de 25 ans se sont abstenus et 80% des plus de 65 ans sont allés voter, c'est-à-dire que nous avons une France âgée qui a massivement voté pour Emmanuel Macron et une France jeune qui s'est en partie détournée du scrutin, c'est un fossé sociologique majeur", met ainsi en garde sur LCI Jérôme Jaffré.
Selon un sondage Ipsos Sopra-Steria sur les raisons de l'abstention et du vote blanc ou nul, 24% de ceux qui se sont abstenus disent qu'ils l'ont fait parce qu'ils "refusent de choisir entre deux candidats" qu'ils "rejettent totalement", comme 49% de ceux qui ont voté blanc ou nul.
Selon Elabe et Ipsos Sopra-Steria, le niveau d'abstention serait ainsi de 28,2%, tandis l'Ifop anticipe pour sa part 28,3%, Harris Interactive 28,7% et Opinionway 30,3%. Il est en hausse d'environ deux points par rapport au premier tour (26,31%), qui avait déjà été marqué par une faible participation, et affiche trois points de plus qu'en 2017 (25,44%), qui n'était déjà pas un bon cru.
Environ 14 millions d'électeurs ont donc refusé dimanche de départager Emmanuel Macron et Marine Le Pen, soit un million de plus que les abstentionnistes du 10 avril (12,8 millions).
A quoi s'ajoutent les 6,5% des inscrits qui ont refusé de choisir eux aussi en glissant un bulletin blanc ou nul, soit plus 3 millions d'électeurs.
"35% du corps électoral soit n'a pas voté, soit a voté blanc et nul", résume sur LCI le politologue Jérôme Jaffré, soulignant que "17 millions d'électeurs, sur les 48 millions d'inscrits, n'ont pas pris part au scrutin".
Record depuis 1969
Jamais une abstention aussi forte n'a été enregistrée à un second tour d'une présidentielle, à l'exception du record de 1969, quand les électeurs de gauche avaient, à l'appel du candidat communiste éliminé au premier tour Jacques Duclos, massivement refusé de choisir entre "bonnet blanc et blanc bonnet", soit deux candidats de droite, Georges Pompidou et Alain Poher.
Et c'est seulement la troisième fois, après 1969 et 2017, que l'abstention augmente entre deux tours de présidentielle, alors que la règle était plutôt jusque-là à la remobilisation électorale pour le tour décisif.
"C'est une abstention extrêmement forte, et la tendance observée à la dernière élection présidentielle, qui était une exception sous la Ve République, se confirme, beaucoup de Français n'ont pas voulu participer à ce débat de second tour", souligne le sondeur Frédéric Dabi (Ifop).
"On voit bien qu'il n'y a pas eu de sursaut de mobilisation, finalement un grand nombre d'électeurs ne se sont pas sentis concernés par cette affiche, comme ils ne s'étaient pas sentis concernés par la même affiche en 2017", abonde Bernard Sananès (Elabe).
Petite consolation, le record des bulletins blancs et nuls de 2017, plus de 3 millions de bulletins blancs et un million de bulletins nuls du second tour de 2017, n'est pas égalé
"Petite surprise"
"On aurait pu s'attendre à pire, à une explosion du vote blanc, et au final ça n'est pas si différent de la dernière fois", relativise le politiste Vincent Tiberj, qui souligne que si on considère ensemble abstention et bulletins blancs et nuls, "on est sur le même trend qu'en 2017".
"C'est une petite surprise que l'on ait pas plus d'abstention et de bulletins blancs et nuls qu'en 2017, vu le climat anti-Macron, avec une partie de la gauche qui le déteste vraiment, et le fait qu'il y a eu cinq ans de mandat entretemps", analyse la politiste Anne Jadot (Université de Lorraine).
"Mais il y a sans doute eu finalement une vraie peur qui a conduit les gens à faire un barrage malgré tout en allant voter", explique-t-elle à propos du choix notamment d'une partie de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon.
Les plus jeunes ont aussi été plus nombreux à refuser de choisir. "40% des moins de 25 ans se sont abstenus et 80% des plus de 65 ans sont allés voter, c'est-à-dire que nous avons une France âgée qui a massivement voté pour Emmanuel Macron et une France jeune qui s'est en partie détournée du scrutin, c'est un fossé sociologique majeur", met ainsi en garde sur LCI Jérôme Jaffré.
Selon un sondage Ipsos Sopra-Steria sur les raisons de l'abstention et du vote blanc ou nul, 24% de ceux qui se sont abstenus disent qu'ils l'ont fait parce qu'ils "refusent de choisir entre deux candidats" qu'ils "rejettent totalement", comme 49% de ceux qui ont voté blanc ou nul.