L’Unsa veut mobiliser pour la grève du 6 février


Après avoir déposé un préavis de grève le 30 janvier, l'Union nationale des syndicats autonomes fenua met sa menace à exécution en pleine visite de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin.
Tahiti, le 4 février 2020 - L’Unsa Fenua profite de la journée nationale de grève sur la réforme des retraites en métropole pour appeler à une mobilisation demain dans la fonction publique. Très remonté, le syndicat espère rencontrer cette semaine la ministre des Outre-mer pour réaffirmer son refus d’affiliation des fonctionnaires d’Etat à la CPS et obtenir une concertation sur les conditions de la réforme des retraites.

Après avoir déposé un préavis de grève le 30 janvier, l'Union nationale des syndicats autonomes fenua met sa menace à exécution en pleine visite de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin. L’intersyndicale a en effet appelé hier matin à une journée de grève dans la fonction publique, jeudi 6 février. Journée de grève que le syndicat espère aussi suivie que celle du 5 décembre dernier, avec 80 % de grévistes dans les établissements scolaires du premier degré et 50 % dans le second degré.
"On a déjà eu des retours d’établissements scolaires, certaines écoles seront fermées avec 100 % de grévistes, notamment sur la côte est (…). Il y a de la grogne dans la base", précise Diana Yieng Kow, secrétaire générale de l’Unsa Fenua.

Et les raisons de cette grogne sont multiples. Au total, ce sont huit revendications que l’Unsa Fenua met en exergue. Parmi elles, l’éternel sujet de la compensation de l’Indemnité temporaire de retraite (ITR) et son maintien en cette période mouvementée de refonte en profondeur du système de retraite français. Dossier qui semble au point mort pour la syndicaliste et son équipe. "Quid des onze années (2009-2020) sans système de compensation. Le maintien de l’ITR est nécessaire afin de lisser les disparités qui vont apparaître dans le traitement progressif des prochains pensionnés, entre l’extinction de l’ITR et la mise en place de la cotisation partielle sur l’index correcteur".

Autre revendication catégorique, le refus de l’affiliation des fonctionnaires d’Etat à la CPS. "Le Président Fritch nous a dit : ‘Pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour… on n’est pas prêt… sans votre accord’ (…), mais on veut être ferme là-dessus, sur notre refus d’être affiliés à la CPS, on tient à la Sécu, on ne veut pas du transfert (…)", affirme sans doute permis, Diana Yieng Kow.

Parmi les autres motifs de grogne, on peut citer, entre autres, la cotisation sur l’index correcteur de vie chère, l’application de la loi sur l’égalité réelle des outre-mer, l’état vieillissant des établissements scolaires en Polynésie ou encore les obligations réglementaires de service, c’est-à-dire concrètement la crainte de la suppression des matinées pédagogiques pour les enseignants.

Pour calmer cette "grogne", l’Unsa, qui se veut "dans le respect des normes" souhaite négocier. Et rien de mieux pour cela que de dialoguer directement avec les représentants haut placés de l’Etat. "On a demandé à être reçu personnellement avec Mme Girardin, la ministre des Outre-mers, car elle est l’interlocutrice privilégiée, membre du gouvernement Macron", explique la syndicaliste. Mais à l’heure actuelle, le syndicat indique qu’aucune invitation ne lui est parvenue. "On a entendu dire par radio Cocotier que ce serait vendredi", conclut Diana Yieng Kow.
En attendant le carton officiel, Unsa Fenua invite les grévistes à se rassembler jeudi place Vaiete à 8 heures et à manifester à 9 heures près du Haut-commissariat.

Rédigé par Pauline Stasi le Mardi 4 Février 2020 à 15:17 | Lu 1478 fois