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L’Union Européenne proroge ses sanctions à l’encontre de Fidji

BRUXELLES, lundi 27 septembre 2010 (Flash d'Océanie) – Le conseil de l’Union Européenne a annoncé lundi une nouvelle prorogation pour une nouvelle période de six mois des mesures en place depuis 2007 à l'égard de la République des Îles Fidji, dans le but de « contribuer au retour de la démocratie, du respect des droits de l'homme et de l´État de droit dans le pays », précise le Conseil de l’UE dans un communiqué.


L’Union Européenne proroge ses sanctions à l’encontre de Fidji
« Cette décision fait suite à l'absence persistante de progrès dans la mise en œuvre des engagements clés que les Îles Fidji avaient convenus avec l'UE en 2007 » et de ce que l’UE qualifie d’ « évolution régressives », notamment l’abrogation de la Constitution mi-avril 2009.
Ces engagements concernent principalement le respect des principes démocratiques, l'État de droit, les droits de l'homme et les libertés fondamentales.
Or, depuis, la situation aux îles Fidji a connu l'abrogation de la constitution (mi-avril 2009), ainsi que des violations des droits de l'homme et le report de la tenue des élections législatives.
Les mesures de l’UE avaient été prises pour la première fois le 1er octobre 2007 à la suite du coup d'État militaire du 5 décembre 2006, qualifié par l'UE de violation de la démocratie et de l'État de droit, qui sont deux éléments essentiels de l'accord de Cotonou (accord qui régit les relations entre les États du groupe ACP [Afrique, Caraïbe, Pacifique, dont Fidji fait partie] à l’UE, dans la continuité de la série des accords de Lomé I à IV).
Il s'agit de la troisième prorogation de ces mesures, qui s'appliqueront désormais jusqu'au 31 mars 2011.
« Ces mesures visent à réaliser une transition vers la démocratie et l'État de droit dans la République des Îles Fidji », précise l’UE, qui nuance en annonçant son maintien des « opérations humanitaires, ainsi que le soutien direct à la société civile et à la consolidation de la démocratie. Les projets de coopération qui ont déjà été engagés en 2007 sont exécutés conformément aux prévisions. Néanmoins, les subventions au sucre en faveur des Îles Fidji ont été annulées pour les années 2007 à 2010. En outre, tant que les engagements relatifs aux droits de l'homme et à l'État de droit ne seront pas respectés, aucun nouveau financement ne pourra être alloué dans le cadre du 10ème Fonds européen de développement », ajoute l’UE.
Par ailleurs, « compte tenu de la détérioration de la situation économique et sociale, et en particulier de l'accroissement sensible de la pauvreté, l'UE examine actuellement des possibilités d'apporter un soutien direct aux populations vulnérables, sans passer par le gouvernement fidjien. L'UE continuera de suivre de près l'évolution de la situation aux Fidji au cours des six prochains mois. »
Au plan financier, l’impact concerne sensiblement des subventions européennes censées aider à une nécessaire réforme du secteur sucrier fidjien.
Ces fonds de subvention au sucre ont été annulés l’an dernier et ceux du FED (Fonds Européen de Développement) gelés, en raison d’un manquement de la part du gouvernement actuel de tenir des élections démocratiques dans un délai court.
Fin septembre 2009, le Conseil de l’Union Européenne, s’appuyant toujours sur l’article 96 de l’accord de Cotonou (qui lie les pays du groupe ACP [Afrique, Caraïbe, Pacifique] à l’UE et qui comporte un volet consacré au respect des droits humains et libertés fondamentales), annonçait la prorogation de ses sanctions à l’encontre de Fidji, qui se matérialisent principalement par le gel des importantes enveloppes financières du FED (pour un montant approchant les 150 millions d’euros).
Le Contre-amiral Franck Bainimarama, qui dirige depuis janvier 2007 un gouvernement issu de son putsch du 5 décembre 2006, maintient, depuis juillet 2009, que des élections ne pourront avoir lieu avant septembre 2014 et qu’elles devront avoir été précédées de profondes réformes institutionnelles et constitutionnelles, qu’il annonce avoir lieu courant 2012-2013.

L’humanitaire pas concerné

En mars 2010, illustrant la sanctuarisation de l’aide strictement humanitaire, la délégation de l’Union Européenne pour le Pacifique signait avec le gouvernement fidjien et son ministère de l’éducation un protocole concernant une aide d’urgence de deux millions de dollars locaux (775.000 euros) destinée à venir en aide aux opérations de remise en état des nombreuses infrastructures scolaires endommagées par le récent passage du cyclone tropical Tomas, le 15 mars 2010.
Début juin 2010, le gouvernement de Suva annonçait son intention de signer la version amendée de l’Accord de Cotonou, qui régit, depuis juin 2000, les relations entre l’Union Européenne et les pays du groupe ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique).
Cette signature est prévue pour avoir lieu lors de la prochaine session du Conseil conjoint des ministres ACP-UE, à Ouagadougou (Burkina Faso), a indiqué le gouvernement fidjien à l’issue de la tenue de son conseil des ministres.
Le texte de cet accord de Cotonou révisé a été présenté par le ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’aviation civile, Ratu Inoke Kubuabola.
Dans le cadre de l’accord de Cotonou, et en particulier de son article 16 qui concerne l’attachement des pays signataires aux valeurs démocratiques, de bonne gouvernance et de respect des droits humains fondamentaux, Fidji a vu ses fonds européens non humanitaires gelés à la suite du coup d’État de décembre 2006.
Ces fonds couvraient notamment une importante aide de plus de deux cent millions d’euros à la reconversion et à la refonte du secteur de la canne à sucre.
Toutefois, Fidji a continué à bénéficier d’aides européennes notamment en matière d’éducation (avec la poursuite d’un programme de reconstruction et de modernisation des établissements scolaires) et dans le cadre d’une assistance survenue après le passage des récents cyclones Tomas (mi-mars 2010) et Mick (mi-décembre 2009).

Le Commonwealth aussi

Entre-temps, ce week-end, lors d’une réunion tenue à New York en marge de l’Assemblée Générale des Nations-Unies, le groupe d’action ministériel du Commonwealth a aussi une nouvelle fois statué sur le cas des îles Fidji en maintenant la suspension de cet archipel de son statut de membre plein, tout en réaffirmant sa volonté de maintenir un engagement avec les autorités locales pour lui porter assistance « dans sn chemin de retour à une démocratie constitutionnelle, en accord avec les valeurs et les principes du Commonwealth ».
Ce groupe ministériel du Commonwealth était composé notamment des ministres des affaires étrangères de l’Australie (M. Kevin Rudd), de la Nouvelle-Zélande (M. Murray McCully) et de Vanuatu (M. Joe Natuman).
Hors Pacifique, les chefs des diplomaties du Ghana (Présidence), du Bangladesh, de la Jamaïque, des Maldives, de Namibie et de Trinidad et Tobago faisaient aussi partie de ce groupe.
« Le groupe a réitéré sa grave préoccupation concernant le manque de progrès effectués en vue de rétablir une démocratie constitutionnelle civile à Fidji ; Il a convenue, avec regret, que la suspension de Fidji du Commonwealth demeurait nécessaire afin de protéger les valeurs fondamentales du Commonwealth », précise un communiqué final qui « réaffirme sa solidarité avec le peuple de Fidji ».
Le Contre-amiral Bainimarama participe cette semaine à l’Assemblée Générale de l'ONU, alors que le Président des îles Fidji, Ratu Epeli Nailatikau, a entamé ce week-end un voyage officiel en Chine, pays avec lequel, ces quatre dernières années, les relations ont connu une notable embellie.
Alors qu’une délégation chinoise se trouvait à Suva la semaine dernière dans le cadre d’un renforcement de la coopération militaire, le Contre-amiral, pour sa part, officialisait en début de semaine dernière l’arrivée sur le marché fidjien d’une carte de crédit chinoise « Union Pay » particulièrement prisée par les touristes chinois.
Toujours la semaine dernière, le ministère fidjien des travaux publics annonçait le lancement de nouveaux travaux de réfection des routes (sur le flanc Est de l’île principale de Viti Levu) grâce à un prêt consenti par une banque chinoise.

Cours chinois de Tai-chi

Enfin, depuis deux semaines et jusqu’en décembre, Xu Xiang Dong, expert chinois en Tai-chi, effectue à Fidji un séjour de longue durée pour donner des cours gratuits d’abord aux ministres et fonctionnaires fidjien (selon les recommandations du gouvernement local), mais aussi au grand public, dans un parc de la capitale.
Ce programme, personnellement lancé par le Contre-amiral Bainimarama, fait suite à la récente visite à Fidji d’un membre du gouvernement chinois en charge de l’administration des sports, Liu Peng.

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Rédigé par PaD le Lundi 27 Septembre 2010 à 03:07 | Lu 652 fois