Kiev, Ukraine | AFP | vendredi 02/03/2018 - L'Ukraine a demandé vendredi à ses habitants de baisser le chauffage, à ses écoles de rester fermées et aux usines de réduire leurs cadences après le refus de la Russie de reprendre ses livraisons, qui inquiète les Européens en pleine vague de froid.
Cela fait plus de deux ans que l'Ukraine se passe de ces ressources russes mais cette énième "guerre du gaz" a pris Kiev par surprise. Elle tombe en effet au moment où une cour internationale a mis fin à des années de litige, ce qui devait permettre la reprise des livraisons dès jeudi, à des conditions plus favorables pour Kiev.
Mais ce jugement a provoqué la colère du groupe gazier russe, Gazprom, qui a remboursé à l'opérateur ukrainien Naftogaz l'avance reçue, refusant au dernier moment de reprendre ses livraisons et ajoutant vendredi vouloir rompre purement et simplement son contrat avec Kiev, en vigueur jusqu'en 2019.
Dénonçant une "provocation", le président ukrainien Petro Porochenko a ordonné aux établissements publics de "réduire dans la mesure du possible la température".
"Je demande à nos concitoyens de baisser le chauffage d'un degré ou d'éviter au maximum les déperditions de chaleur dans les immeubles", a-t-il ajouté.
"Grâce à notre cohésion, Gazprom et le Kremlin ne pourront pas faire du chantage à l'Ukraine", a-t-il ajouté.
Devant les députés, le ministre ukrainien de l'Energie Igor Nassalik a demandé aux écoles et universités de fermer jusqu'au 6 mars, le temps que les températures actuellement glaciales remontent.
Il a appelé les entreprises à ralentir leur activité pour consommer moins d'énergie, et privilégier le recours au mazout plutôt qu'au gaz.
Pour compenser l'absence de gaz russe, l'Ukraine a signé en urgence un contrat de livraison avec le groupe polonais PGNiG.
Mais la Commission européenne, que Kiev a appelé à jouer les médiateurs, a prévenu qu'il était difficile pour les pays européens d'approvisionner l'Ukraine vu leurs propres besoins, particulièrement élevés en raison de la vague de froid actuel.
"La situation soulève des inquiétudes non seulement pour la livraison directe de gaz naturel à l'Ukraine, mais aussi éventuellement pour le transit du gaz vers l'UE", s'est inquiété le vice-président de la Commission européenne chargé de l'Energie Maros Sefcovic dans un communiqué.
- 'Arme politique' -
Gazprom couvre environ le tiers de la consommation de gaz du continent européen, une part qui a augmenté ces dernières années malgré la volonté de l'Union européenne de réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou pour ses approvisionnements.
Une partie de ces volumes, de moins en moins élevée, transite par l'Ukraine.
Si le transit de gaz russe via l'Ukraine n'était pas au coeur du contentieux réglé mercredi par la Cour d'arbitrage de Stockholm, les livraisons de gaz russe à l'Ukraine étaient elles interrompues pendant plus de deux ans.
Ordonnant mercredi au géant russe de payer 2,56 milliards de dollars à Naftogaz pour solder tous leurs contentieux, la cour prévoyait également la reprise des livraisons du gaz russe à l'Ukraine.
"Les arbitres ont motivé leur décision par la forte dégradation de l'économie ukrainienne. Nous sommes opposés au fait que les problèmes économiques de l'Ukraine soient résolus à nos dépens", a dénoncé vendredi le patron de Gazprom Alexeï Miller, cité par les agences russes.
"La prolongation des contrats n'est donc pas opportune ni intéressante financièrement pour Gazprom", a-t-il ajouté, annonçant saisir une nouvelle fois la Cour de Stockholm pour lui demander de rompre le contrat en vigueur.
Signé en 2009, le contrat en vigueur régit les livraisons de gaz russe à l'Ukraine et le transit par le territoire ukrainien du gaz russe destiné aux pays européens.
Gazprom cherche à réduire ce transit à ces nouveaux projets de gazoducs, comme TurkStream via la Turquie ou Nord Stream 2 via la mer Baltique.
Le patron de Naftogaz Andriï Kobolev a accusé dans un communiqué Moscou "d'utiliser le gaz comme arme politique", ajoutant: "nous espérons que l'UE et les gouvernements des pays membres concernés prendront ce cas en compte quand ils se prononceront sur Nord Stream 2".
Cela fait plus de deux ans que l'Ukraine se passe de ces ressources russes mais cette énième "guerre du gaz" a pris Kiev par surprise. Elle tombe en effet au moment où une cour internationale a mis fin à des années de litige, ce qui devait permettre la reprise des livraisons dès jeudi, à des conditions plus favorables pour Kiev.
Mais ce jugement a provoqué la colère du groupe gazier russe, Gazprom, qui a remboursé à l'opérateur ukrainien Naftogaz l'avance reçue, refusant au dernier moment de reprendre ses livraisons et ajoutant vendredi vouloir rompre purement et simplement son contrat avec Kiev, en vigueur jusqu'en 2019.
Dénonçant une "provocation", le président ukrainien Petro Porochenko a ordonné aux établissements publics de "réduire dans la mesure du possible la température".
"Je demande à nos concitoyens de baisser le chauffage d'un degré ou d'éviter au maximum les déperditions de chaleur dans les immeubles", a-t-il ajouté.
"Grâce à notre cohésion, Gazprom et le Kremlin ne pourront pas faire du chantage à l'Ukraine", a-t-il ajouté.
Devant les députés, le ministre ukrainien de l'Energie Igor Nassalik a demandé aux écoles et universités de fermer jusqu'au 6 mars, le temps que les températures actuellement glaciales remontent.
Il a appelé les entreprises à ralentir leur activité pour consommer moins d'énergie, et privilégier le recours au mazout plutôt qu'au gaz.
Pour compenser l'absence de gaz russe, l'Ukraine a signé en urgence un contrat de livraison avec le groupe polonais PGNiG.
Mais la Commission européenne, que Kiev a appelé à jouer les médiateurs, a prévenu qu'il était difficile pour les pays européens d'approvisionner l'Ukraine vu leurs propres besoins, particulièrement élevés en raison de la vague de froid actuel.
"La situation soulève des inquiétudes non seulement pour la livraison directe de gaz naturel à l'Ukraine, mais aussi éventuellement pour le transit du gaz vers l'UE", s'est inquiété le vice-président de la Commission européenne chargé de l'Energie Maros Sefcovic dans un communiqué.
- 'Arme politique' -
Gazprom couvre environ le tiers de la consommation de gaz du continent européen, une part qui a augmenté ces dernières années malgré la volonté de l'Union européenne de réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou pour ses approvisionnements.
Une partie de ces volumes, de moins en moins élevée, transite par l'Ukraine.
Si le transit de gaz russe via l'Ukraine n'était pas au coeur du contentieux réglé mercredi par la Cour d'arbitrage de Stockholm, les livraisons de gaz russe à l'Ukraine étaient elles interrompues pendant plus de deux ans.
Ordonnant mercredi au géant russe de payer 2,56 milliards de dollars à Naftogaz pour solder tous leurs contentieux, la cour prévoyait également la reprise des livraisons du gaz russe à l'Ukraine.
"Les arbitres ont motivé leur décision par la forte dégradation de l'économie ukrainienne. Nous sommes opposés au fait que les problèmes économiques de l'Ukraine soient résolus à nos dépens", a dénoncé vendredi le patron de Gazprom Alexeï Miller, cité par les agences russes.
"La prolongation des contrats n'est donc pas opportune ni intéressante financièrement pour Gazprom", a-t-il ajouté, annonçant saisir une nouvelle fois la Cour de Stockholm pour lui demander de rompre le contrat en vigueur.
Signé en 2009, le contrat en vigueur régit les livraisons de gaz russe à l'Ukraine et le transit par le territoire ukrainien du gaz russe destiné aux pays européens.
Gazprom cherche à réduire ce transit à ces nouveaux projets de gazoducs, comme TurkStream via la Turquie ou Nord Stream 2 via la mer Baltique.
Le patron de Naftogaz Andriï Kobolev a accusé dans un communiqué Moscou "d'utiliser le gaz comme arme politique", ajoutant: "nous espérons que l'UE et les gouvernements des pays membres concernés prendront ce cas en compte quand ils se prononceront sur Nord Stream 2".