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L’ONU réaffirme le droit de la Polynésie française à l’autodétermination


NEW YORK – L’Assemblée générale de l’Organisation des nations unies a adopté sans vote, lors de la 65e séance plénière de sa 68e session, mercredi mercredi matin 11 décembre 2013, une résolution (n°3) par laquelle est réaffirmé "le droit inaliénable de la population de la Polynésie française à l’autodétermination et, qu’en fin de compte, c’est à cette population qu’il appartient de déterminer librement son futur statut politique".

"À cet égard", précise le communiqué publié jeudi sur le site officiel des Nations unies, l’Assemblée générale demande à l’Etat français, nommé "puissance administrante" "d’agir en coopération avec le Gouvernement du territoire et les organes compétents du système des Nations Unies pour mettre au point des programmes d’éducation politique dans le territoire afin de faire prendre conscience à la population de la Polynésie française de son droit à l’autodétermination, conformément aux possibilités en matière de statut politique légitime, sur la base des principes clairement définis dans sa résolution 1541 (XV) et ses autres résolutions pertinentes. Elle prie le Gouvernement français d’intensifier son dialogue avec la Polynésie française afin de favoriser la mise en place rapide d’un processus d’autodétermination équitable et effectif dans le cadre duquel seront arrêtés les calendriers et les modalités de l’adoption d’un acte d’autodétermination".

Un projet de résolution allant dans ce sens avait été rédigé par la Quatrième commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, début octobre à New York, lors d’une séance à laquelle avaient participé certains représentants polynésiens souverainistes, dont Oscar Temaru.

La Polynésie française est inscrite sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU depuis le 17 mai 2013.

La France avait refusé de participer à ce vote en mai, après avoir tenté de l'empêcher. Plusieurs pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne ou encore les Pays-Bas, s'étaient rangés du côté français et avaient justifié leur position en évoquant un processus "dépassé".

Par la voix de son ministre des Outre-Mer Victorin Lurel, lors d’un discours prononcé vendredi 29 novembre devant les élus polynésiens à Papeete, la France a refusé "de s'inscrire dans un processus international de décolonisation" de la Polynésie française engagé par l'ONU.

"Je pense que la France ne pourra pas tenir éternellement ce discours-là", a commenté le représentant souverainiste Oscar Temaru jeudi matin. "Il en va de l'image de la diplomatie française à travers le monde. Un jour, elle devra s'expliquer sur le respect de ce droit défini par la résolution 1514 de la Charte des Nations unies, que la France a voté".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 12 Décembre 2013 à 10:46 | Lu 4807 fois