Tahiti, le 22 décembre 2024 - Avec la volonté de ne pas tomber dans l’oubli, l’Oceania Football Confederation (OFC) a décidé de faire progresser son football en créant son propre championnat professionnel. Pour permettre à ses joueurs d’aller vers le haut niveau et donner la possibilité à ses jeunes espoirs de rêver, l’instance dirigeante du football en Océanie veut pouvoir exister au niveau international et permettre au ballon rond océanien de franchir un cap.
Jeudi soir, au centre de la Fédération tahitienne de football, Patrick Jacquemet est venu présenter le projet de la future ligue professionnelle de football en Océanie. Une ligue qui sera composée de huit à dix équipes et qui se déroulera sur cinq mois. Six étapes seront au programme de la compétition. Avec toute la bienveillance de cet ancien footballeur et sélectionneur de Tahiti pour sa terre d’accueil, le directeur technique de l’OFC a tenté pendant presque deux heures de rassurer le football polynésien sur ce nouveau projet. Déjà annoncée il y a quelques semaines par ses instances dirigeantes, cette ligue professionnelle est la porte d’entrée vers un futur plus rayonnant pour le football océanien. “On ne peut pas regarder notre sport sombrer dans l’inconnu. On voit que depuis quelque temps, le foot dans notre région attire moins. Il faut trouver des solutions pour le redynamiser et ne pas se laisser distancer par l’évolution du football mondial”, expliquait le technicien.
En présence des différents acteurs du football polynésien, Patrick Jacquemet a détaillé les différentes étapes de la mise en place du projet. Entre dates et contenu, beaucoup de questions sont venues égrener la présentation. Car si l’OFC a eu l’accord de plusieurs fédérations, la Polynésie reste frileuse. Même si l’AS Vénus s’est fortement positionnée par la voix de son président Alfred Taputuarai, soutenu par son manager général Samuel Garcia, également sélectionneur des Toa Aito, le visage des futurs représentants reste flou. Ce ne sera pas une sélection gérée par la fédération, qui ne s’est pas positionnée pour prendre en main le projet. Aurons-nous une entente entre les trois clubs : l’AS Tefana, l’AS Pirae et l’AS Vénus, présents lors de la réunion ? Beaucoup de questions restent en suspens, juridiquement aussi. La Polynésie ne fonctionne pas de la même manière que ses voisines océaniennes. “Je sais qu’il y a de nombreuses disparités entre les différents pays et qu’il ne sera pas simple d’équilibrer tout ça, mais l’OFC mettra à disposition des personnes qui permettront à chaque équipe de bien intégrer le projet”, rassurait Patrick Jacquemet. Car l’objectif est l’adhésion de tous.
Un projet ambitieux
Cette volonté de hisser le football océanien vers l’excellence est une priorité pour tous les amoureux du football. La formation dispensée aux jeunes espoirs est déjà bien en place, et si ces talents n’ont pas de porte de sortie, ils ne rêveront plus. “Nous ne sommes pas loin des grosses écuries du Pacifique. Quand on voit les matchs de la sélection contre l’ogre néo-zélandais, on sent que nos joueurs peuvent rivaliser si on leur en donne les moyens. Et imaginez qu’une équipe polynésienne puisse participer à la Coupe intercontinentale de la Fifa. Depuis que nous avons lancé ce projet, nous recevons régulièrement le soutien et l’approbation des instances européennes et mondiales. Ils croient en nous car ils savent que nous avons le potentiel footballistique pour exister dans le monde”, poursuivait passionnément Patrick Jacquemet.
Effectivement, il reste beaucoup de zones d’ombre, mais l’OFC est bien décidée à lancer la compétition en 2026, avec l’espoir que toutes les nations soient représentées. Elle sera rapidement fixée, car les candidatures seront lancées dès janvier 2025. Gageons que la Polynésie sera présente, car l’avenir du football polynésien passera par la participation, sous quelque forme que ce soit, de nos joueurs dans cette compétition. Une évolution nécessaire et souhaitée, mais qui demandera un engagement de tous et de toutes dans ce magnifique projet.