Téhéran, Iran | AFP | mardi 05/06/2018 - Téhéran a annoncé mardi la mise en route d'un plan visant à augmenter sa capacité à enrichir l'uranium, faisant monter la pression sur les Européens qui cherchent à sauver l’accord international sur le nucléaire iranien.
Selon le vice-président Ali Akbar Salehi, cité par l’agence de presse Fars, l’Iran a informé lundi par lettre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) du "commencement de certaines activités".
"Si les conditions le permettent, peut-être que demain soir (mercredi soir), à Natanz (centre), nous pourrons déclarer l’ouverture du centre de production de nouvelles centrifugeuses", a-t-il poursuivi, précisant: "Ce que nous faisons ne viole pas l’accord" conclu en juillet 2015 à Vienne, dont les États-Unis se sont eux retirés le 8 mai.
"Ces démarches ne veulent pas dire que les négociations (avec l’Europe) ont échoué", a encore dit M. Salehi, faisant référence aux discussions entre l'Iran et l'UE, l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne pour tenter de sauver le texte malgré le retrait américain.
L'annonce d'un accroissement du nombre de centrifugeuses permettant d'augmenter la capacité à enrichir l'uranium fait toutefois assurément monter la pression sur les Européens, tant cette question est au cœur des craintes exprimées à propos du programme nucléaire iranien.
"Après une première évaluation, les mesures annoncées ne constituent pas en soi une violation de l'accord", a réagi la diplomatie européenne.
Bruxelles a toutefois relevé que cela ne contribuait "pas à renforcer la confiance dans la nature du programme nucléaire iranien".
- Marge de manœuvre -
L'enrichissement de l'uranium permet de produire du combustible pour les centrales nucléaires de production d'électricité ou peut avoir d'autres applications civiles, dans le domaine médical par exemple. Mais, hautement enrichi, et en quantité suffisante, l'uranium peut permettre la fabrication d'une bombe atomique.
Accusé par les États-Unis et Israël de chercher à vouloir se doter de l'arme atomique, l'Iran répète inlassablement que son programme nucléaire est uniquement à visée pacifique et civile.
Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, grand pourfendeur de l'accord de Vienne, a néanmoins déclaré voir dans la dernière annonce de Téhéran la confirmation d'un plan destiné à "détruire l'État d'Israël".
M. Netanyahu a notamment fait référence à un message posté sur Twitter dimanche par Ali Khamenei. Le guide suprême iranien y réaffirme la "position" ancienne de Téhéran selon laquelle Israël est pour le Moyen-Orient "une tumeur cancéreuse maligne qui doit être enlevée et éradiquée".
De tels propos, tenus initialement par l'ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique -dont l'Iran a marqué lundi le 29e anniversaire du décès- sont régulièrement repris par des dirigeants iraniens.
Selon ses partisans, l’accord conclu en 2015 a permis de lever une partie des craintes de la communauté internationale vis-à-vis du programme nucléaire.
Ce pacte a permis un retour de l'Iran dans la communauté des nations après des années d'isolement et un allègement des sanctions internationales le visant en échange d'un engagement à ne pas se doter de l'arme atomique.
En plus de cette promesse, l'Iran a accepté de brider drastiquement ses activités nucléaires, et l'AIEA, agence de l'ONU chargée de vérifier que Téhéran applique bien ses engagements, certifie régulièrement que c'est bien le cas.
Mais la survie de l'accord est menacée depuis le retrait de Washington, qui ouvre la voie au rétablissement des sanctions économiques américaines.
Cette perspective commence à faire fuir les groupes étrangers revenus en Iran.
Dernier en date, le constructeur automobile français PSA a annoncé lundi qu'il se préparait à quitter le pays. Cette annonce témoigne de la marge de manœuvre très réduite des Européens, compte tenu du caractère extrêmement dissuasif des sanctions américaines.
Les dirigeants iraniens ont déjà averti en mai qu'ils ne donneraient pas plus de quelques semaines aux Européens pour négocier et qu'ils ne resteraient pas dans l'accord s'ils n'y trouvent plus leur compte.
Ils ont ainsi menacé que l'Iran se remette à enrichir de l'uranium à 20%, alors que le pays se limite à 3,67% aux termes de l’accord de Vienne.
- "Jamais" -
Lundi, M. Khamenei, a de nouveau averti les Européens que l'Iran n'accepterait "jamais" de devoir être sous sanctions tout en continuant à brider son programme nucléaire.
Si les contours du plan annoncé par M. Salehi restent encore flous, le vice-président iranien a néanmoins déclaré que l'Iran ne comptait pas "commencer l’assemblage des centrifugeuses" en vue de les utiliser immédiatement.
Lundi M. Khamenei avait affirmé que l'Iran avait "le devoir de se préparer rapidement" à augmenter sa capacité de production d'uranium enrichi.
L'objectif affiché est de pouvoir atteindre, à une date non précisée, un seuil -largement supérieur à la capacité actuelle de l'Iran- correspondant à celui défini par M. Khamenei avant la signature de l'accord de Vienne comme étant à même de répondre aux besoins de l'Iran pour son programme nucléaire.
Ce développement risque fort d'inquiéter les Européens qui, tout en voulant garder l'Iran dans l'accord de Vienne, cherchent à amener la République islamique à discuter de l'après-2025, lorsque certaines clauses du texte seront tombées, en vue de permettre une poursuite de l'encadrement international de ses activités nucléaires.
Selon le vice-président Ali Akbar Salehi, cité par l’agence de presse Fars, l’Iran a informé lundi par lettre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) du "commencement de certaines activités".
"Si les conditions le permettent, peut-être que demain soir (mercredi soir), à Natanz (centre), nous pourrons déclarer l’ouverture du centre de production de nouvelles centrifugeuses", a-t-il poursuivi, précisant: "Ce que nous faisons ne viole pas l’accord" conclu en juillet 2015 à Vienne, dont les États-Unis se sont eux retirés le 8 mai.
"Ces démarches ne veulent pas dire que les négociations (avec l’Europe) ont échoué", a encore dit M. Salehi, faisant référence aux discussions entre l'Iran et l'UE, l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne pour tenter de sauver le texte malgré le retrait américain.
L'annonce d'un accroissement du nombre de centrifugeuses permettant d'augmenter la capacité à enrichir l'uranium fait toutefois assurément monter la pression sur les Européens, tant cette question est au cœur des craintes exprimées à propos du programme nucléaire iranien.
"Après une première évaluation, les mesures annoncées ne constituent pas en soi une violation de l'accord", a réagi la diplomatie européenne.
Bruxelles a toutefois relevé que cela ne contribuait "pas à renforcer la confiance dans la nature du programme nucléaire iranien".
- Marge de manœuvre -
L'enrichissement de l'uranium permet de produire du combustible pour les centrales nucléaires de production d'électricité ou peut avoir d'autres applications civiles, dans le domaine médical par exemple. Mais, hautement enrichi, et en quantité suffisante, l'uranium peut permettre la fabrication d'une bombe atomique.
Accusé par les États-Unis et Israël de chercher à vouloir se doter de l'arme atomique, l'Iran répète inlassablement que son programme nucléaire est uniquement à visée pacifique et civile.
Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, grand pourfendeur de l'accord de Vienne, a néanmoins déclaré voir dans la dernière annonce de Téhéran la confirmation d'un plan destiné à "détruire l'État d'Israël".
M. Netanyahu a notamment fait référence à un message posté sur Twitter dimanche par Ali Khamenei. Le guide suprême iranien y réaffirme la "position" ancienne de Téhéran selon laquelle Israël est pour le Moyen-Orient "une tumeur cancéreuse maligne qui doit être enlevée et éradiquée".
De tels propos, tenus initialement par l'ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique -dont l'Iran a marqué lundi le 29e anniversaire du décès- sont régulièrement repris par des dirigeants iraniens.
Selon ses partisans, l’accord conclu en 2015 a permis de lever une partie des craintes de la communauté internationale vis-à-vis du programme nucléaire.
Ce pacte a permis un retour de l'Iran dans la communauté des nations après des années d'isolement et un allègement des sanctions internationales le visant en échange d'un engagement à ne pas se doter de l'arme atomique.
En plus de cette promesse, l'Iran a accepté de brider drastiquement ses activités nucléaires, et l'AIEA, agence de l'ONU chargée de vérifier que Téhéran applique bien ses engagements, certifie régulièrement que c'est bien le cas.
Mais la survie de l'accord est menacée depuis le retrait de Washington, qui ouvre la voie au rétablissement des sanctions économiques américaines.
Cette perspective commence à faire fuir les groupes étrangers revenus en Iran.
Dernier en date, le constructeur automobile français PSA a annoncé lundi qu'il se préparait à quitter le pays. Cette annonce témoigne de la marge de manœuvre très réduite des Européens, compte tenu du caractère extrêmement dissuasif des sanctions américaines.
Les dirigeants iraniens ont déjà averti en mai qu'ils ne donneraient pas plus de quelques semaines aux Européens pour négocier et qu'ils ne resteraient pas dans l'accord s'ils n'y trouvent plus leur compte.
Ils ont ainsi menacé que l'Iran se remette à enrichir de l'uranium à 20%, alors que le pays se limite à 3,67% aux termes de l’accord de Vienne.
- "Jamais" -
Lundi, M. Khamenei, a de nouveau averti les Européens que l'Iran n'accepterait "jamais" de devoir être sous sanctions tout en continuant à brider son programme nucléaire.
Si les contours du plan annoncé par M. Salehi restent encore flous, le vice-président iranien a néanmoins déclaré que l'Iran ne comptait pas "commencer l’assemblage des centrifugeuses" en vue de les utiliser immédiatement.
Lundi M. Khamenei avait affirmé que l'Iran avait "le devoir de se préparer rapidement" à augmenter sa capacité de production d'uranium enrichi.
L'objectif affiché est de pouvoir atteindre, à une date non précisée, un seuil -largement supérieur à la capacité actuelle de l'Iran- correspondant à celui défini par M. Khamenei avant la signature de l'accord de Vienne comme étant à même de répondre aux besoins de l'Iran pour son programme nucléaire.
Ce développement risque fort d'inquiéter les Européens qui, tout en voulant garder l'Iran dans l'accord de Vienne, cherchent à amener la République islamique à discuter de l'après-2025, lorsque certaines clauses du texte seront tombées, en vue de permettre une poursuite de l'encadrement international de ses activités nucléaires.