L’Ifremer ouvre ses portes au public


Nono Tetaura, chef de plongée, responsable des moyens nautiques et technicien en zootechnie (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 14 mai 2024 – Vendredi 7 et samedi 8 juin, le centre de Vairao organise deux journées portes ouvertes pour célébrer les 40 ans de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). L’occasion de s’informer sur les derniers travaux en cours au contact des scientifiques et des techniciens, dont Nono Tetaura, figure locale du site depuis 26 ans.
 
En 1984, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) est né de la fusion du Centre national pour l’exploitation des océans (Cnexo) et de l’Institut scientifique et technique des pêches maritimes (ISTPM). À l’occasion des 40 ans de l’Ifremer, ainsi que de l’Année de la mer, le centre de Vairao organise deux journées portes ouvertes, vendredi 7 et samedi 8 juin. Le site, qui rassemble une centaine de scientifiques, ingénieurs et techniciens de l’Ifremer, de la Direction des ressources marines et de Tahiti Marine Products, accueille régulièrement du public dans le cadre de visites guidées, notamment des scolaires, mais la dernière édition des portes ouvertes remonte à 2019.
 
C’est donc le retour d’un rendez-vous majeur au sein de l’institut qui s’annonce. “Ce choix d’ouvrir nos portes au grand public tient à l’ADN de l’Ifremer, avec cette idée de dissémination et de vulgarisation de nos travaux pour désacraliser la science. Ça fait partie de nos modes d’action et ça a beaucoup de sens en Polynésie. C’est un moment très apprécié par le personnel, avec un fort sentiment d’appartenance et une volonté de partager les recherches avec la population”, explique Philippe Moal, directeur régional de l’Ifremer dans le Pacifique.
 

Philippe Moal, directeur régional de l’Ifremer dans le Pacifique.


Six thèmes d’actualité

Cet événement est gratuit et tous publics, familles et enfants compris. Six thématiques seront développées par les équipes. “Ce sont vraiment nos thèmes d’actualité, qui regroupent tout ce qu’on fait depuis trois ou quatre ans autour des projets de l’Ifremer en Polynésie”, détaille Philippe Moal. “Il y a trois axes : l’impact du changement global, dont climatique, sur les espèces endémiques en Polynésie ; l’aquaculture de restauration, qui cherche à définir comment réimplanter des espèces endémiques pour protéger les lagons ; et le développement d’une nouvelle aquaculture avec l’ostréiculture tropicale. On proposera aussi un focus sur les infrastructures de recherches, car nous avons un staff logistique qui fabrique la quasi-intégralité des laboratoires sur site.”
 
L’accès à un laboratoire de biologie moléculaire sera exceptionnellement possible, tandis que l’essentiel du parcours se fera en extérieur sous forme d’ateliers. L’occasion pour les visiteurs de visualiser les différents objets de recherches et d’interagir directement avec les scientifiques.
 

Infos pratiques

Vendredi 7 et samedi 8 juin, de 8 heures à 15 heures, à l’Ifremer de Vairao. Entrée gratuite et tous publics.

Rencontre avec Nono Tetaura, figure du centre

Toujours souriant et motivé, Nono Lewis Tetaura, 50 ans, fait partie des piliers de l’Ifremer de Vairao avec ses 26 années de service. Mais son lien avec le centre est encore plus ancien, comme prédestiné. “À l’école, je n’étais pas un élève très doué. J’ai fait trois ans de Cetad [Centre d’éducation aux techniques appropriées au développement, NDLR], où j’ai appris à toucher à plusieurs métiers : la menuiserie, la plomberie, la peinture, etc. Pour valider ma formation, mon projet de fin d’études, en 1991, c’était une installation de climatiseurs… à l’Ifremer !”, se souvient-il, amusé.
 
Les années ont passé, et Nono Tetaura a travaillé en tant que mécanicien, puis agent communal à Taiarapu-Ouest sous la mandature de Roger Doom. Fin 1997, il saisit sa chance et décroche un premier contrat de trois mois à l’Ifremer, en tant qu’ouvrier polyvalent. “Et le 15 mai 1998, j’ai postulé pour un CDI et j’ai été pris. Jusqu’en 2012, j’étais dans le service logistique. Puis on m’a proposé de changer de service pour les ressources marines, en soutien aux scientifiques.”
 
Aujourd’hui, le résident de Vairao exerce les fonctions de chef de plongée, responsable des moyens nautiques et technicien en zootechnie, mission pour laquelle il a bénéficié d’une formation à Rangiroa. “Je m’occupe du stockage des huîtres. On les reçoit des Tuamotu et des îles Sous-le-Vent, puis on les nettoie avant de les mettre dans le lagon. On a quatre lignes de 200 mètres sur la concession maritime de l’Ifremer. Je m’assure qu’elles se portent bien et je les sors en fonction des besoins. Je suis fier de participer au bon déroulement des recherches autour de ce symbole de la Polynésie, pour le bien de la filière”, se réjouit-il en tant qu’enfant du pays, natif de la Presqu’île de Tahiti.
 
Impliqué dans l’aménagement de nouveaux bassins pour la réalisation de tests de bioremédiation en lien avec la future zone biomarine de Faratea, Nono Tetaura sera présent lors des journées portes ouvertes, au cours desquelles il accompagnera le public à la découverte des installations aquacoles.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mercredi 15 Mai 2024 à 13:35 | Lu 2834 fois