Début juin, l'Ifrecor a officialisé son antenne polynésienne pour favoriser la sauvegarde des coraux. Crédit : Camille Lefort
Tahiti, le 10 juillet 2024 - L’Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor) a officialisé l’installation du comité local Ifrecor Polynésie le mardi 4 juin à la présidence de la Polynésie française. Une localité importante pour cet organisme de protection national, qui va permettre une meilleure mise en place du nouveau plan d’action 2024-2028. Validé par la vingtaine d’acteurs composant le comité local, le plan de sauvegarde se veut “ambitieux”. À l’heure où les scientifiques tirent la sonnette d’alarme, il est plus que jamais temps de réagir.
La Polynésie française, c’est 15 000 km² de récifs et lagons. Si l’Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor) saluait en 2021 la “résilience” des récifs polynésiens et de Nouvelle-Calédonie face à la détérioration générale des populations de corail mondiales, les dernières années nous ont montré que nos coraux aussi sont fragiles.
Dernier en date, l’épisode de blanchissement mondial des coraux, qui sévit depuis le début d’année 2023 et qui n’épargne pas la Polynésie. Si plusieurs périodes de blanchissement massif du corail ont été observées par le passé – trois au total – Jennifer Koss, directrice du Programme de conservation des récifs coralliens (CRCP) de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA), explique que “les prédictions des modèles climatiques suggèrent que la fréquence et l’intensité des impacts du blanchissement devraient s’accroître avec le réchauffement des océans”. En clair, ce 4e épisode de blanchissement est plus intense et destructeur, et plus le temps passe, plus les prochains le seront pour les coraux.
Des actions locales
C’est précisément là qu’interviennent les structures de recherche et de protection à l’international. L’Ifrecor en est une. Si cet organisme français de protection, de restauration et de gestion durable des récifs coralliens officie depuis longtemps en Polynésie française avec plusieurs programmes d’action (2000-2005 ; 2006-2010 ; 2011-2015 ; 2016-2020), l’installation officielle d’un comité local Ifrecor Polynésie – qui a eu lieu début juin – est, sur le papier, une véritable bénédiction pour la gestion des coraux du Fenua. Car si la protection du corail nécessite une action générale et mondiale, il est de bon augure de commencer par réduire les dégâts localement.
C’est ce à quoi aspire ce comité local, en étant directement au contact de la réalité du terrain. Cette installation du comité s’accompagne du nouveau plan d’action 2024-2028, qui sera présenté prochainement au public. Dans les grandes lignes, plusieurs actions seront menées pour : fédérer les acteurs qui ont le pouvoir d’agir tout en variant les approches ; renforcer l’évaluation environnementale ; identifier les pressions principales – souvent humaines à l’échelle locale – sur les récifs coralliens afin d’en venir à bout ; sensibiliser ; évaluer l’efficacité de la restauration corallienne et mettre en place un réseau de partage de connaissances. Ce nouveau plan se veut particulièrement ambitieux, mais l’ambition est de mise quand il en va de la survie d’un écosystème.
L’importance d’une action pour sauver le corail en Polynésie
Le constat est le suivant : les populations de coraux sont en péril, et celles polynésiennes n’échappent pas à la règle. S’il est important de rappeler que les coraux sont inestimables pour la biodiversité marine, véritable berceau de bien des espèces, il faut aussi rappeler l’impact monétaire qu’ils ont, notamment sur l’économie du pays. L’Ifrecor chiffre leurs services rendus “visibles” à 9,6 milliards de francs par an pour le tourisme et les loisirs, 3,9 milliards de francs par an pour le domaine de la perliculture et 5,3 milliards de francs par an pour la pêche récifale.
Mais il y a aussi ces services rendus “invisibles”, du moins, tant que les populations de corail survivent. Sans doute la plus importante, la protection côtière. Les barrières de corail agissent comme des brise-lames, préservant le littoral polynésien de la violence du grand large. Le bénéfice attribué à ce service rendu s’élève à 36,5 milliards de francs par an.
La Polynésie française, c’est 15 000 km² de récifs et lagons. Si l’Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor) saluait en 2021 la “résilience” des récifs polynésiens et de Nouvelle-Calédonie face à la détérioration générale des populations de corail mondiales, les dernières années nous ont montré que nos coraux aussi sont fragiles.
Dernier en date, l’épisode de blanchissement mondial des coraux, qui sévit depuis le début d’année 2023 et qui n’épargne pas la Polynésie. Si plusieurs périodes de blanchissement massif du corail ont été observées par le passé – trois au total – Jennifer Koss, directrice du Programme de conservation des récifs coralliens (CRCP) de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA), explique que “les prédictions des modèles climatiques suggèrent que la fréquence et l’intensité des impacts du blanchissement devraient s’accroître avec le réchauffement des océans”. En clair, ce 4e épisode de blanchissement est plus intense et destructeur, et plus le temps passe, plus les prochains le seront pour les coraux.
Des actions locales
C’est précisément là qu’interviennent les structures de recherche et de protection à l’international. L’Ifrecor en est une. Si cet organisme français de protection, de restauration et de gestion durable des récifs coralliens officie depuis longtemps en Polynésie française avec plusieurs programmes d’action (2000-2005 ; 2006-2010 ; 2011-2015 ; 2016-2020), l’installation officielle d’un comité local Ifrecor Polynésie – qui a eu lieu début juin – est, sur le papier, une véritable bénédiction pour la gestion des coraux du Fenua. Car si la protection du corail nécessite une action générale et mondiale, il est de bon augure de commencer par réduire les dégâts localement.
C’est ce à quoi aspire ce comité local, en étant directement au contact de la réalité du terrain. Cette installation du comité s’accompagne du nouveau plan d’action 2024-2028, qui sera présenté prochainement au public. Dans les grandes lignes, plusieurs actions seront menées pour : fédérer les acteurs qui ont le pouvoir d’agir tout en variant les approches ; renforcer l’évaluation environnementale ; identifier les pressions principales – souvent humaines à l’échelle locale – sur les récifs coralliens afin d’en venir à bout ; sensibiliser ; évaluer l’efficacité de la restauration corallienne et mettre en place un réseau de partage de connaissances. Ce nouveau plan se veut particulièrement ambitieux, mais l’ambition est de mise quand il en va de la survie d’un écosystème.
L’importance d’une action pour sauver le corail en Polynésie
Le constat est le suivant : les populations de coraux sont en péril, et celles polynésiennes n’échappent pas à la règle. S’il est important de rappeler que les coraux sont inestimables pour la biodiversité marine, véritable berceau de bien des espèces, il faut aussi rappeler l’impact monétaire qu’ils ont, notamment sur l’économie du pays. L’Ifrecor chiffre leurs services rendus “visibles” à 9,6 milliards de francs par an pour le tourisme et les loisirs, 3,9 milliards de francs par an pour le domaine de la perliculture et 5,3 milliards de francs par an pour la pêche récifale.
Mais il y a aussi ces services rendus “invisibles”, du moins, tant que les populations de corail survivent. Sans doute la plus importante, la protection côtière. Les barrières de corail agissent comme des brise-lames, préservant le littoral polynésien de la violence du grand large. Le bénéfice attribué à ce service rendu s’élève à 36,5 milliards de francs par an.
Ifrecor, qu’est-ce que c’est ?
Née d’une déclinaison nationale de l’Initiative internationale pour les récifs coralliens (Icri), l’Ifrecor apparaît en 1999. Elle agit pour la protection et la gestion durable des récifs coralliens et des écosystèmes associés (mangroves, herbiers) dans les collectivités françaises d’outre-mer. Au plan local, l’organisme milite pour la prise de conscience des différents acteurs du pays sur l’importance de ces récifs coralliens et sur la surveillance de ces derniers. Sur le plan international, l’Ifrecor favorise l’échange d’expériences et de connaissances sur la préservation des coraux et sur la gestion durable de ces écosystèmes.