PAPEETE, le 16 septembre 2014 - L’Institut des statistiques de Polynésie française vient de publier les comptes définitifs de la Polynésie... pour 2010. Sans surprises, cette année avait été aussi catastrophique que 2009 avec une récession nous coûtant 2,5% de PIB. Dès l’année prochaine, l’ISPF publiera des comptes provisoires bien plus à jour.
Dans le monde entier les calculs de PIB définitifs sont publiés plusieurs années après les faits. Ces documents intéressent surtout les spécialistes souhaitant décortiquer l’économie d’un Pays, mais sont finalement peu utiles au grand public et aux décideurs. Ils sont complétés par des estimations bien plus récentes et utiles, mais sujettes à révisions. En Polynésie, seuls les documents définitifs sont calculés… Pour l’instant.
Car en fin d’année dernière, l’ISPF a été mandatée pour publier des comptes anticipés, et elle s’y attelle. La première étape : rattraper le retard dans les rapports définitifs, accumulé après un changement de base de calcul et des problèmes à la DGAE (l’un de ses meilleurs agents était mort dans l’accident d’Air Moorea en 2007). Le rapport 2010 vient d’être publié, et le rapport 2011 sortira dans les mois qui viennent. Du coup, l’Institut pourra alors s’atteler à calculer des estimations pour 2012, 2013 et 2014, cette dernière devant être publiée vers mi-2015.
En 2010 l’économie poursuivait sa récession
En attendant, nous n'avons que les chiffres de 2010. En valeur, le produit intérieur Brut (PIB) en 2010 se contractait à 548 milliards de Fcfp. Mais ce que les chiffres indiquent entre les lignes, c’est que la Polynésie a beaucoup plus souffert de la crise mondiale que les autres pays développés. Alors les nations de l’OCDE, même la France, revenaient en terrain positif après la terrible année 2009 – victime de la crise des subprimes – notre fenua s’enfonçait dans le rouge avec -2,5% de croissance.
Les chiffres montrent bien que le vrai début de la crise économique Polynésienne est en 2009. Avant cette crise internationale, l’économie se portait correctement avec plus de 1% de croissance réelle en 2006, et un beau 1,7% en 2007. Le crash de l’automne 2008 conduit à une croissance 0 cette même année, puis à une dégringolade en 2009 avec -4,2% et encore en 2010 avec -2,5%.
Le problème en 2010 est cependant très spécifique à la Polynésie : alors que le monde rebondit grâce aux plans de relance considérables consentis par les États, et même notre Territoire, l’instabilité politique mine la confiance. Les projets en défiscalisation sont repoussés, les négociations des contrats de projet prennent du retard, les chefs d’entreprise et les ménages repoussent leurs investissements. Et le pire : le Pays et les communes qui s’étaient endettés pour la relance ont dû drastiquement réduire leurs dépenses sans que le privé prenne le relai. La production non marchande du Pays baissait de 2,6%. Résultat, en francs constants, le PIB baisse de 14 milliards Fcfp entre 2009 et 2010.
Finalement cette publication très en retard a l’avantage de prouver une fois pour toutes qu’un des principaux facteurs de croissance de notre pays est la stabilité politique et la confiance des agents économiques et des investisseurs, bien plus que les grands travaux entrepris par tel ou tel gouvernement.
Dans le monde entier les calculs de PIB définitifs sont publiés plusieurs années après les faits. Ces documents intéressent surtout les spécialistes souhaitant décortiquer l’économie d’un Pays, mais sont finalement peu utiles au grand public et aux décideurs. Ils sont complétés par des estimations bien plus récentes et utiles, mais sujettes à révisions. En Polynésie, seuls les documents définitifs sont calculés… Pour l’instant.
Car en fin d’année dernière, l’ISPF a été mandatée pour publier des comptes anticipés, et elle s’y attelle. La première étape : rattraper le retard dans les rapports définitifs, accumulé après un changement de base de calcul et des problèmes à la DGAE (l’un de ses meilleurs agents était mort dans l’accident d’Air Moorea en 2007). Le rapport 2010 vient d’être publié, et le rapport 2011 sortira dans les mois qui viennent. Du coup, l’Institut pourra alors s’atteler à calculer des estimations pour 2012, 2013 et 2014, cette dernière devant être publiée vers mi-2015.
En 2010 l’économie poursuivait sa récession
En attendant, nous n'avons que les chiffres de 2010. En valeur, le produit intérieur Brut (PIB) en 2010 se contractait à 548 milliards de Fcfp. Mais ce que les chiffres indiquent entre les lignes, c’est que la Polynésie a beaucoup plus souffert de la crise mondiale que les autres pays développés. Alors les nations de l’OCDE, même la France, revenaient en terrain positif après la terrible année 2009 – victime de la crise des subprimes – notre fenua s’enfonçait dans le rouge avec -2,5% de croissance.
Les chiffres montrent bien que le vrai début de la crise économique Polynésienne est en 2009. Avant cette crise internationale, l’économie se portait correctement avec plus de 1% de croissance réelle en 2006, et un beau 1,7% en 2007. Le crash de l’automne 2008 conduit à une croissance 0 cette même année, puis à une dégringolade en 2009 avec -4,2% et encore en 2010 avec -2,5%.
Le problème en 2010 est cependant très spécifique à la Polynésie : alors que le monde rebondit grâce aux plans de relance considérables consentis par les États, et même notre Territoire, l’instabilité politique mine la confiance. Les projets en défiscalisation sont repoussés, les négociations des contrats de projet prennent du retard, les chefs d’entreprise et les ménages repoussent leurs investissements. Et le pire : le Pays et les communes qui s’étaient endettés pour la relance ont dû drastiquement réduire leurs dépenses sans que le privé prenne le relai. La production non marchande du Pays baissait de 2,6%. Résultat, en francs constants, le PIB baisse de 14 milliards Fcfp entre 2009 et 2010.
Finalement cette publication très en retard a l’avantage de prouver une fois pour toutes qu’un des principaux facteurs de croissance de notre pays est la stabilité politique et la confiance des agents économiques et des investisseurs, bien plus que les grands travaux entrepris par tel ou tel gouvernement.